BTP- Campagne de "choc"

Combattre le travail clandestin

  • Publié le 15 décembre 2005 à 00:00

La DTEFP (direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle) ainsi que la FRBTP (fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics) ont présenté ce mercredi 14 décembre 2005 leur campagne "choc" concernant la lutte contre le travail clandestin dans le secteur du BTP principalement.

Une campagne de communication grand public sera lancée prochainement afin de combattre le travail non déclaré à La Réunion. Cette campagne est pilotée par la FRBTP et soutenue par la direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, la caisse de congés payés et beaucoup d'autres acteurs économiques de La Réunion. Une campagne de répression et de prévention qui s'élève à 50 000 euros. Elle s'adresse aux maîtres d'ouvrages privés ou publics, aux chefs d'entreprise et les particuliers.
300 000 dépliants spécifiques seront distribués aux maîtres d'ouvrages, aux entreprises et aux artisans employeurs du BTP, aux travailleurs salariés et non salariés et aux particuliers. Les différentes versions des dépliants seront reprises et diffusées par les revues des chambres consulaires, des organisations professionnelles et des syndicats. Par ailleurs, 10 000 affiches seront destinées aux entreprises, à la DTEFP, aux ANPE, aux ASSEDIC, aux agences d'intérim, etc.

Des travailleurs "vulnérables"

Rappelons que le 13 décembre 1999, 25 partenaires de la filière BTP ont signé la "convention Réunionnaise de la lutte contre le travail illégal dans le BTP". Parmi les signataires on retrouve, notamment, la FRBTP, CGSS, CFDT le conseil général, le conseil régional. La convention vise à promouvoir l'emploi et à lutter contre le travail non déclaré et contre la concurrence illégale. "Lorsqu'il y a du travail illégal, les employeurs ne respectent généralement pas la sécurité sur les chantiers. En cas d'accidents, les conséquences sont souvent plus lourdes pour les travailleurs non déclaré, ils ne bénéficient pas de protection sociale", explique le président de la FRBTP, Jean-Marie Lebourvec. Rappelons
Selon les estimations, il y a 10 ans, 4 000 personnes travaillaient sans être déclarées à La Réunion dans le domaine du BTP. En décembre 2005, sur les 19 000 travailleurs de ce secteur, moins de 10% (environ 1 800) des travaillaient clandestinement.
Cette baisse du nombre de travailleurs non déclaré s'explique par la mise en place du badge "accès chantier-sécurité" en 2 000. Le dispositif facilite le contrôle de régularité et le contrôle d'accès effectué par la CGSS. Le salarié porte le badge sur le chantier, quelque soit le type et la durée du contrat de travail. À La Réunion, depuis sa mise en service jusqu'en 2004, 15 912 badges ont été délivrés et 21 093 cette année.
À noter qu'en 2005 la direction du travail a contrôlé 1 268 entreprises relevant de tous les secteurs d'activité. 130 infractions ont été relevées (contre 110 infractions en 2004 pour 528 contrôles). Dans le BTP, 53 dossiers ont fait l'objet de décision de justice. Les peines pour les infractions au code du Travail peuvent varier de l'amende à un emprisonnement ferme pour les récidivistes.

Audrey Hoarau et Emmeline Chatain
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