Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR, a organisé ce jeudi 15 avril 2010 une conférence de presse afin de faire un état des lieux de la situation sociale à La Réunion. Pour le syndicaliste, " la situation aujourd'hui est pire qu'en mars 2009 ", mois durant lequel a été lancé le combat du COSPAR (collectif contre la vie chÚre). La faute, selon Ivan Hoareau à " un manque de réflexion sur la nature de la crise et ses bénéficiaires ". Face à cette situation, il préconise la mise en place d'une " cellule de crise réunissant les acteurs sociaux, économiques et politiques de l'ßle ".
ProblÚme de pouvoir d'achat, des prix, d'emploi ou de salaire, " tous les problÚmes qui ont été à l'origine de la création du COSPAR sont toujours présents, de façon plus aggravée ", souligne Ivan Hoareau. En effet, pour le secrétaire général de la CGTR, " 2010 sera pire que 2009 ".Pour illustrer son argumentaire, il se base sur la situation dans le secteur du BTP. Entre 2008 et 2009, la commande publique a baissé de 36 %, passant de 905 à 580 millions d'euros. 7 000 personnes ont été licenciées dans ce secteur en 2009 et il table sur 1 000 salariés licenciés en 2010. Malgré les perspectives de reprise annoncées pour le second semestre, Ivan Hoareau reste perplexe : " la nouvelle majorité régionale a décidé de mettre fin au projet tram-train. Nous ne contestons pas la légitimité électorale. Nous ne voulons pas faire de troisiÚme tour social ", explique-t-il. " Mais toute décision doit veiller à créer de l'emploi. Nous avons besoin de travail immédiatement, pas dans 3 ans. Dans ce contexte social, la Région ne peut pas se permettre de créer un nouveau trou d'air ", nuance-t-il.
Le reprĂ©sentant syndical estime qu'" on ne se pose pas les bonnes questions sur la crise ". " Qu'est ce qui est Ă l'origine de la crise ? Ă qui profite la crise ? Toutes ces questions doivent ĂȘtre mises sur la table et discutĂ©es ", affirme-t-il. Ivan Hoareau dĂ©nonce l'attitude " égoĂŻste " du patronat. " Il ne participe pas Ă la sortie de la crise vers le haut ", regrette-t-il.
Face Ă cette situation, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGTR prĂ©conise la mise en place d'une " cellule de crise ". Il s'agirait d'un guichet unique oĂč seraient pris en compte tous les problĂšmes du salariĂ©. " Aujourd'hui, le salariĂ© est aussi consommateur et contribuable ", indique le responsable syndical. " Nous avons appelĂ© plusieurs fois le prĂ©fet afin de mettre en place cette structure mais il n'y a rien pour l'instant. Le contexte social va peut-ĂȘtre obliger le reprĂ©sentant de l'Ătat Ă rĂ©agir ", espĂšre Ivan Hoareau.

