Le rapporteur public a demandĂ© ce jeudi 7 avril 2011 au juge du Conseil d'Etat de rejeter la requĂȘte dĂ©posĂ©e par la SĂ©chilienne Sidec, propriĂ©taire des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge. Cette requĂȘte porte sur l'interprĂ©tation de l'article 14 paragraphe 6 du statut des IEG (industries Ă©nergĂ©tiques et gaziĂšres). C'est en se basant sur cet article que les salariĂ©s d'EDF et de la SĂ©chilienne Sidec rĂ©clament depuis plusieurs mois dĂ©jĂ l'alignement de leur salaire sur celui des fonctionnaires, Ă savoir une prime de vie chĂšre de 53%.
Selon le rapporteur public, la saisine du Conseil d'Etat par une entreprise privĂ©e pour l'interprĂ©tation d'un texte est une "procĂ©dure exceptionnelle". GĂ©nĂ©ralement, c'est le juge judiciaire qui saisit le juge de la haute cour administrative pour l'interprĂ©tation d'un texte soumis par une entreprise privĂ©e. Le rapporteur public constate par ailleurs que le conflit n'oppose pas une entreprise et l'Etat. Il a donc proposĂ© de dĂ©clarer la requĂȘte irrecevable.La dĂ©cision a Ă©tĂ© mise en dĂ©libĂ©rĂ©. Ce que dit le rapporteur public n'est qu'un avis. Il ne prĂ©sage en rien de ce que va dĂ©cider le juge. Sans vouloir "s'avancer sur la dĂ©cision du juge", Jean-Luc Silvain, chargĂ© de coordination CGT Mine-Energie des DOM estime que l'avis du rapporteur public "n'est pas une surprise". "Nos avocats nous avaient dĂ©jĂ prĂ©venu que la requĂȘte Ă©tait irrecevable. Reste Ă voir si le Conseil d'Etat va confirmer cela", commente le dĂ©lĂ©guĂ© syndical.
Si le Conseil d'Etat suit l'avis du rapporteur public, cette voie ne pourra plus ĂȘtre utilisĂ©e par la SĂ©chilienne Sidec. Que vont alors faire les salariĂ©s grĂ©vistes ? Soit les nĂ©gociations seront de nouveau ouvertes avec la SĂ©chilienne Sidec et EDF. Soit les salariĂ©s poursuivront leur grĂšve mĂȘme si ils n'ont plus de vĂ©ritable moyen de pression, soit ils arrĂȘteront la grĂšve. La derniĂšre solution est la saisine de la juridiction judiciaire. Mais la procĂ©dure pourrait durer plusieurs mois voire des annĂ©es en cas d'appel de la dĂ©cision du juge de premiĂšre instance. "De toute façon, le dernier mot reviendra aux salariĂ©s en grĂšve", indique Jean-Luc Silvain.
Mounice Najafaly pour
