Vingt-cinq moniteurs de la ville de Saint-Denis suivent une formation de sensibilisation à la notion de public handicapé. Objectifs : renforcer les acquis des enseignants pour, à terme, permettre l'accès au sport au plus grand nombre, améliorer l'intégration des personnes handicapées et décloisonner les publics à l'intérieur des clubs. Une politique défendue par l'adjoint délégué au sport, Alain Couderc.
Gymnase de Champ-Fleuri. Huit déficients mentaux d'âges divers, debout et placés en arc de cercle sur le tapis d'une salle, se bougent. Parmi eux, un moniteur de body-karaté leur enseigne un enchaînement de mouvement. Il s'agit de reproduire des coups de pieds, coups de poings donnés dans les airs. Deux autres moniteurs aident les personnes les plus en difficulté, les assistant dans leurs gestes. Assis autour d'eux, une vingtaine d'éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (ETAPS) de disciplines diverses assiste à cet exercice.Cette formation de 46 heures permet à ces éducateurs de confronter la transmission de leur discipline à des personnes handicapées. Isabelle, professeur de danse de 46 ans, explique : " ça m'a obligée à me remettre en question. Le retour est très positif : c'est valorisant à la fois pour eux et pour moi. "
Ce stage dispensé par un formateur agréé par la Direction départementale de la jeunesse et sports (DDJS) est proposé à la demande de la ville de Saint-Denis. La nouvelle politique sportive de la municipalité " souhaite appréhender le handicap comme un problème majeur " explique Alain Couderc, maire-adjoint délégué au sport. Pour cela, un référent " sport handicap ", Georges-Marie Nacoulivala, est nommé au sein du service des sports. " On travaille déjà le mercredi avec les scolaires, dans les CLIS (Classes à intégration scolaire) des écoles primaires et les UPI (Unité pédagogique d'intégration) des collèges ", complète ce dernier.
Si la ville compte 3 clubs de sports pour personnes handicapées, avec une centaine de licenciés, " la nouvelle donne, c'est que la ville veut inciter les clubs valides à recevoir les personnes handicapées et les encourager à découvrir leurs disciplines. Et surtout, de ne plus isoler les handicapés dans des clubs spécifiques, mais mélanger les populations. C'est comme ça qu'on peut envisager de voir des personnes valides jouer au basket dans des fauteuils roulants aux côtés de personnes à mobilité réduite, une révolution " d'après Alain Couderc. Aussi, deux journées de promotion du sport handicap seront proposées au public sur le stade de Cham-Fleuri : le 15 mars et le 3 décembre 2009, à l'occasion de la Journée internationale du handicap.
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