Sans solution d'exportation et pourtant dangereuses, depuis des mois, les batteries (inflammables) au lithium-ion restent stockées à La Réunion. Entre la fin et la mi-décembre, la première réexpédition vers la France hexagonale de ces dispositifs dangereux, va enfin avoir lieu. Une filière qui va ensuite se mettre en "ordre de marche pour permettre à La Réunion de réussir sa transition énergétique", se félicite le Syndicat de l'importation et du commerce de La Réunion (SICR). (Photos : sly/www.imazpress.com)
"Ce défi logistique et industriel est sur le point de naître", se réjouit Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR.
- Une vraie filière locale pour réexpédier les batteries au lithium-ion -
Cette première réexpédition des batteries au lithium-ion en vue d'être traitées, va s'avérer être un "vrai laboratoire flottant", dit-il.
"Cela va nous permettre de récolter de la data, de voir comment cela s'est passé et mettre la filière en ordre de marche pour permettre à La Réunion de réussir sa transition "énergétique." Écoutez.
Une réexpédition rendue possible avec la création avec la création d'un éco-organisme, obligeant les producteurs eux-mêmes à financer la gestion des batteries. C'est ce que l'État appelle : "le concept du pollueur payeur".
L'éco-organisme est financé par l’éco-contribution, versée par les entreprises qui lui sont adhérentes. Cette éco-contribution finance l’ensemble des obligations des fabricants et distributeurs (prévention, collecte, tri, recyclage des déchets...).
Depuis février 2025, la compagnie CMA CGM permet d'envoyer ces déchets dangereux vers l'Hexagone mais cela coûte cher.
Des batteries stockées chez Suez Réunion-Valorisation Réunion qui dispose depuis fin 2024 d'une installation capable de sécuriser et conditionner ces batteries sur le site de Saint-André (plateforme de déchets dangereux).
- Un export des batteries sous haute sécurité -
Pour exporter ces batteries, il faut respecter des protocoles d'empotage faisant appel à des emballages agréés et sécurisés, avec des dispositifs de protection en cas d'incendie. Il s'agit de transport dans des conteneurs réfrigérés, équipés d'un système de détection et d'extinction d'incendie.
Ces batteries sont classées comme matières dangereuses selon le Code IMDG (International Maritime Dangerous Goods Code). "Le lithium, au contact de l'air (s'il y a un défaut sur la batterie) s'embrase et pas grand-chose n'arrête l'incendie, même en étant immergé ça peut brûler", expliquait Philippe-Alexandre Rebboah, lors d'une précédente interview.
Les sapeurs-pompiers confirment : un feu de batterie lithium est plus complexe à maîtriser qu’un feu classique, comme ce fut le cas lors de l'embrasement d'un stockage de batteries au Port en 2023.
Leur transport est donc autorisé mais strictement encadré.
- Peut-être un plus pour rebooster le marché de l'électrique à La Réunion ? -
Le marché de l'électrique est en berne à La Réunion. Sur le mois de novembre 2025, il est "en perte de vitesse de l'ordre de -26%", indique Philippe-Alexandre Rebboah.
Un marché mis à mal "des infrastructures insuffisantes, alors que seulement 534 bornes sont installées à La Réunion, que le réseau électrique ne suit pas en période d'importante consommation comme en été", dit-il.
"Il faut une vraie réflexion car même si l'on dit que la révolution verte est en marche, les chiffres parlent d'eux-mêmes", conclut le président du SICR.
De plus, au 1er mars 2025, La Réunion a décidé de mettre en place un octroi de mer progressif sur les voitures électriques, allant de 0% à 24,5% du prix du véhicule.
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- La filière REP à La Réunion, en progression de 5,5% -
Lors de cette annonce faite ce jeudi 4 décembre 2025 par le SICR, le Syndicat a tenu à faire le point sur la filière Responsabilité élargie du producteur (REP) à La Réunion, financée par l'ADEME et les éco-organismes.
"C'est une filière qui prend de l'ampleur et qui a progressé de 5,5% par rapport à 2023", souligne Philippe-Alexandre Rebboah. "Le travail collectif commence à payer", dit-il. "Quand on combine l'ensemble des filières, le gisement fait 91.200 tonnes collectées", précise le président du SICR. Écoutez.
Face à une société de consommation, ces filières permettent de faire du réemploi, de créer des matières premières secondaires et "avoir une boucle vertueuse".
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