Pharmacies en danger : à La Réunion, les rideaux des officines resteront baissés ce jeudi

  • Publié le 17 septembre 2025 à 10:11
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S'il y a bien une journée où il ne faut pas tomber malade, c'est ce jeudi. Plusieurs pharmacies de La Réunion pourraient rester fermées ce jeudi 18 septembre 2025 si le gouvernement – désormais démissionnaire - ne revient pas sur la baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques. Une mesure qui devrait entraîner un manque à gagner de 300 millions d'euros par an pour les officines (Photo www.imazpress.com)

Selon le syndicat des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte, cela occasionnerait des pénuries et fragiliserait l'économie des pharmacies. Une menace qui n'a rien de fictive. Depuis début 2025, il y en a eu 150 dans toute la France.

Raison pour laquelle le 18 septembre, les officines laisseront leurs rideaux baisser. Elles appellent les députés de La Réunion à se joindre à leur mouvement.

Il est demandé au public d'anticiper le renouvellement des traitements pour éviter toute déconvenue.

Pour assurer les urgences, certaines officines sont réquisitionnées. Pour connaître la pharmacie de garde la plus proche, composez le 3237 (Résogarde).

Lire aussi - Opération "journée et nuit mortes" : pharmaciens en colère… et officines fermées

- Le gouvernement met un coup de rabot sur les marges des pharmacies -

Par arrêté ministériel, le gouvernement a décidé le 4 août 2025 de baisser les remises accordées sur les médicaments génériques aux pharmaciens de l'ordre 40% à 30%.

Un médicament générique coûtant 10 euros avant le 1er septembre 2025 était acheté 6 euros par le pharmacien", explique Sabine Lény, présidente du syndicat des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte.

Or ces rabais commerciaux permettent aux pharmaciens d'améliorer leurs marges. "En les réduisant drastiquement, c'est la santé financière des pharmacies les plus fragiles qui est mise à mal", dénonce la profession.

Selon l'Union de syndicats des pharmaciens d'officine (USPO), cette mesure devrait entraîner un manque à gagner de "300 millions d'euros en année pleine" pour les pharmacies.

- Les petites pharmacies de La Réunion au bord de la fermeture -

Les "pharmacies des quartiers, des écarts, des hauts, véritables petites PME pour lesquelles chaque centime compte sont touchées de plein fouet par cette décision de l’État. Elles risquent de mettre la clé sous la porte au détriment d’une urbanisation de l’île s’accentuant dans les hauts, les écarts suite à une surdensité du littoral, une flambée de la valeur locative et d'acquisition des biens", déplore Sabine Lény.

"Diminuer les ressources du pharmacien c’est mettre en péril : l'accès aux soins dans les écarts, les hauts, les cirques, les quartiers mettre à mal la politique de santé publique en diminuant les ressources nécessaires au déploiement des nouvelles missions du pharmacien : vaccination, dépistage, mettre un coup de frein brutal à l’embauche, à l’apprentissage dans un secteur d’activité jusqu’ici dynamique", ajoute-t-elle dans un communiqué.

À la Réunion, ces 15 dernières années, cinq licences de pharmacies ont disparu. Dans les cirques, à Salazie, Cilaos, dans les hauts, à l'Entre-Deux mais également dans certains quartiers de Saint-André et du Tampon.

Une pétition a été mise en ligne pour alerter sur "les pharmacies en danger".

- Les syndicats demandent le retrait de l'arrêté -

L’intersyndicale se veut ferme dans les discussions : il n’est pas question pour les représentants de la profession de n’obtenir que des modifications de l’arrêté. Il "doit être retiré immédiatement ou, à défaut, suspendu le temps de la mise en place d’un plan pour la pharmacie française", ont rappelé les représentants des pharmaciens dans un communiqué de presse. (UPSO)

"Si nous obtenons gain de cause, nous considérerons que nous pouvons nous remettre au travail", a déclaré Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France.

Dans le cas contraire, "nos syndicats n’hésiteront pas à saisir la voie judiciaire en attaquant l’arrêté auprès du Conseil d’État et à accélérer la mobilisation", a ajouté Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), cité par le Moniteur des Pharmacies.

Lire aussi - Les pharmaciens de La Réunion en grève : arrêt des gardes et des injections de vaccins

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Système
Système
2 semaines

Malheureusement (suffit de voir le commentaire) les pharmaciens ne mobiliseront pas les foules. L’état le sait et n’hésite pas,via les réquisitions préfectorales massives , à les priver de leur droit de grève..

Gimi974
Gimi974
2 semaines

Je ne connais pas de pharmaciens malheureux. En période COVID ils ont été les dealers des grands groupes pharmaceutiques (Big Pharma-Pfiser-Moderna-Sanofi-etc.)

Réyonez
Réyonez
2 semaines

Le problème n’est pqs les médicaments génériques mais que les jeunes pharmaciens veulent tous s’installer dans des zones déjà attractives. Arrêtez l’hypocrisie

Réyonez
Réyonez
2 semaines

Les pharmaciens ne sont pas à plaindre. Il suffit de voir leur grosse maison sur la côte Ouest. Ca vous dérange de rogner sur vos gros salaires ? Un peu de décence!