La Cinor recherche des citoyens sentinelles pour la surveillance des ravines

  • PubliĂ© le 20 novembre 2025 Ă  05:40
  • ActualisĂ© le 20 novembre 2025 Ă  05:41
À La Possession, le quartier des Lataniers privé d'eau, d'électricité et de routes

La Réunion est régulièrement frappée par des tempêtes et des cyclones plus ou moins violents. Certains de ces phénomènes provoquent des coupures d'électricité, de téléphone et d'internet. Cela rend souvent difficile le partage de l'information en direction des secours et des autorités. La Cinor a modernise ses équipements avec la mise en place de radars, de sondes et de vidéo surveillance des ravines notamment. Elle innove aussi en organisant des réseaux de citoyens sentinelles. Ces volontaires surveilleront l'état des ravines depuis chez eux et transmettront eur compte rendu à l'intercommunalité avec une CiBi, une bande de fréquence HF ouverte à tous même en cas de coupures d'électricité et de téléphone (Photo: rb/www.imazpress.com)

L'idée de mettre en place ce réseaux de sentinelles est née après le passage du cyclone Garance en février 2025. Ce phénomène dévastateur a lourdement impacté La Réunion. La population a notamment été marquéé par les images des ravines en crue, des radiers submergées et des voitures flottant vers l’océan à Saint-Denis.

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"On le sait bien qui dit ravine dit inondations, or la surveillance des ravines est une compétence directe de la Cinor" indique Carine Saqué directrice générale adjointe proximité à la Cinor.  

L'intercommunalité tenait donc à mieux se préparer à la gestion des innondations causées par les fortes pluies.

Cette préoccupation était l'un des enjeux des nombreux échanges lors du 4ème congrès Ambition Planète qui s'est tenu en novembre à la Nordev (Saint-Denis). Dans les différentes tables rondes, le cyclone Garance sert de point de départ aux réflexions. 

- La Cinor recrute des sentinelles - 

L’objectif selon Benjamin Mazery, chargé d’opération à la Cinor : "c’est éviter ça" nous dit-il en pointant du doigt des photos du passage de Garance.

C’est ce qu’il a aussi expliquer à la trentaine de personnes venues participer à l’atelier, des jeunes des missions locales, mais aussi des retraités des secteurs concernés. 

Benjamin Mazery informe les participants : "nous, au niveau de la Cinor, on a des points sensibles, l’eau potable, les déchets et surtout un point qu’il faut qu'on travaille avec vous ; c’est ce qui se passe au niveau des ravines. La Cinor s’occupe des ravines endiguées, on a besoin de personnes qui peuvent les surveiller en temps réel avec nous. C’est ce qu’on appelle la gémapi" la gestion de l'eau et la prévention des innondations.  

"Vous voyez les cartes autour de vous, ce qui est en rouge est à risque d’inondation. On veut éviter que ces personnes perdent leur maison, leurs meubles ou pire, perdent la vie. On veut éviter qu’ils y aient des inondations." ajoute Benjamin Mazey. 

"On a des grands murs, ces endiguements ont été dépassés pendant Garance, notre objectif, c’est d’arriver à surveiller ce système d’endiguement, pour réussir à prévenir la population, leur dire s'il faut partir de leur habitation, ou se mettre à l’étage." conclut-il. 

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Des sondes, des radars, mais aussi des systèmes de vidéo-surveillances, seront installés afin de connaître les niveaux d’eau, la hauteur et la vitesse à laquelle elle monte, afin de pouvoir prévenir la population du risque de débordement des digues.

"Ça, on ne l’avait pas avant Garance, là, on l’aura."  Des équipements qui seront mis en place en janvier 2026, explique Benjamin Mazery.

"Puis on s’est posé la question de si on a un black-out total, plus de réseau plus d’électricité plus rien, comment on peut informer la population du risque imminent. C’est là qu’interviendront les citoyens sur le terrain avec un réseau d’ondes hertziennes pouvant communiquer entre eux." Écoutez.

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Afin de devenir sentinelles, les participants doivent répondre à quelques questions : votre poste d'observation, est-il situé dans la pièce la plus sûre de votre logement ? Ou encore, pouvez-vous vous rendre disponible pour faire des captures d'images et transmettre des informations à la Cinor en cas de confinement lors d'une alerte cyclonique ? 

Véritable relais sur le terrain, les sentinelles dont le poste de surveillance est un lieu sécurisé, seront les yeux de la Cinor.

- La CiBi, émetteur-récepteur d'ondes radio - 

Ils seront équipés d’une Cibi, un petit boîtier qui coûte une trentaine d’euros, celui ci permet d’échanger des photos et des messages en passant pas des ondes hertziennes.

Un émetteur-récepteur d'ondes radio qui peut être rechargé sur une batterie externe ou un smartphone, tout son intérêt ici : il fonctionne sans connexion internet.

C’est l’association Méteor-Oi qui gère la mise en place de cet équipement à travers son projet LoRa Citoyen.

Une technique de communication radio qui vise à maintenir le lien entre les habitants lors d’une panne de réseau, d’Internet ou d’électricité, mais qui permet aussi d'échanger des informations et sécuriser la population. Écoutez. 

À l'heure du tout internet, en cas de coupure généralisée des moyens de communications, l'usage d'un boîtier déconnecté, remet l'humain au centre des échanges. 

Lors de ce 4ème congrès Ambition Planète à la Nordev, la pédagogie de la Cinor semble avoir eu son effet puisque 15 personnes acceptent de devenir sentinelles pour l'intercommunalité.

Ils mettent ainsi leur temps, au service de tous les habitants du territoire géré par la Cinor et s'impliquent dans la gestion de la crise cyclonique. 

ee/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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