La ville de Saint-Denis tenait, ce lundi 24 novembre 2025, son dernier conseil municipal de l’année. Une séance dense, avec plus de soixante rapports inscrits à l’ordre du jour, qui touche à des domaines variés : budget, logement, solidarité, jeunesse, transition écologique ou encore participation citoyenne. (Photos sly/www.imazpress.com)
Revenant du Congrès des maires, Ericka Bareigts a souligné, en introduction, les enjeux auxquels la ville de Saint-Denis est confrontée, notamment face au changement climatique :
"Pour beaucoup, c’est un débat. Pour nous, c’est un quotidien", a-t-elle rappelé, citant les fortes chaleurs, les ravines débordées ou les vents cycloniques qui touchent régulièrement l'île.
- Un budget ajusté -
Le conseil a adopté la décision modificative n°3 du budget principal, permettant de réajuster les crédits 2025 selon les besoins constatés sur le terrain. Plusieurs chantiers prioritaires sont donc renforcés : les travaux de voirie liés au cyclone Garance (500.000 €), les aménagements dans le cadre du projet PRUNEL à l’école Bouvet (300.000 €), la modernisation de l’éclairage public (188.000 €), ou encore les travaux d’étanchéité de bâtiments municipaux (70.000 €).
Les élus ont également validé 17,4 millions d’euros de crédits d’investissement anticipés pour débuter les opérations programmées pour 2026. Une décision motivée par l’incertitude du calendrier budgétaire liée à l’année électorale.
"C’est un acte de confiance dans notre capacité collective à avancer", a soutenu Gérard Françoise, 5ème adjoint à la mairie de Saint-Denis en charge des Finances.
- 22 projets lauréats au Budget participatif -
Avec 31.450 votes comptabilisés, la 4ème édition du Budget participatif de la ville bat un nouveau record. Parmi les 303 projets déposés, 22 ont été retenus pour un investissement global de 1,43 million d’euros.
Des jardins participatifs, des aménagements pour la biodiversité, des espaces de motricité inclusive ou encore des aires de jeux verront le jour dans neuf quartiers. La ville se félicite de cet outil d’hyper proximité :
"les Dionysien.ne.s adhèrent. Ils montrent qu’ils veulent prendre part à la transformation de leur ville".
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- Solidarité suite au passage du cyclone Garance -
Après le passage du cyclone Garance, qui a fragilisé plusieurs secteurs de la commune, et au regard des mouvements de terrain confirmés par le BRGM, la ville de Saint-Denis a activé plusieurs dispositifs d’accompagnement pour les familles touchées. Dans le cadre du Fonds Barnier, les élus ont validé le rachat d’une maison située à la Providence, déclarée inhabitable après un glissement de terrain. La propriétaire sera relogée temporairement, tandis que la parcelle fera l’objet d’une démolition puis d’une sécurisation complète. Une décision que la municipalité qualifie de "mesure de justice, permettant à la victime de tourner la page d’un épisode particulièrement traumatisant".
Parallèlement, deux habitants du quartier de La Colline bénéficieront d’une aide financière au titre du dispositif Letchimy. À la différence du fonds Barnier, qui indemnise les propriétaires en rachetant leurs terrains situés en zone de risque majeur, le dispositif Letchimy s’adresse aux occupants sans titre de propriété et leur permet de repartir sur de nouvelles bases. Les démarches reposent sur le volontariat et sont engagées avec l’accord des familles concernées. Les deux habitants de La Colline percevront donc respectivement 22.024,80 euros et 12.171,60 euros. "Ce sont des procédures longues, mais indispensables lorsque la vie des familles est en jeu", a insisté la maire, rappelant la nécessité de protéger en priorité les habitants exposés aux risques naturels majeurs.
- Saint-Denis vise la dénomination officielle de "commune touristique" -
Le conseil a validé la demande d’inscription officielle de Saint-Denis comme "commune touristique". Ce statut valoriserait son dynamisme culturel et sa capacité d’accueil, en plein essor. "Aujourd’hui, Saint-Denis est aussi une ville de tourisme d’affairesé, assure Ericka Bareigts. "Ce label renforcera notre attractivité et la création d’emplois", affirme la maire. Écoutez.
- Un débat sur les bailleurs sociaux -
La présentation du rapport d’activité de la SHLMR a donné lieu à un échange animé sur la question de l’entretien des logements sociaux. La maire, a dénoncé une situation devenue "inacceptable" pour de nombreuses familles. "Le logement est la propriété du bailleur, pas de la ville", elle précise. "Pourtant, c’est nous que les habitants appellent quand il y a un problème", a-t-elle rappelé, pointant l’absence de leviers juridiques pour contraindre les bailleurs à assumer leurs obligations. Elle plaide désormais pour une évolution législative permettant aux maires de "confisquer les loyers dans un fonds dédié", afin que la commune puisse engager elle-même les travaux lorsque les bailleurs ne remplissent pas leur rôle. Pour Ericka Bareigts, "seule une réforme du cadre légal permettra de mieux protéger les locataires". Écoutez.
En refermant cette séance, la dernière pour 2025, l’équipe municipale réaffirme sa volonté d'agir pour transformer le quotidien des Dionysien.ne.s. Des écoles aux ravines, des quartiers aux solidarités... autant de chantiers qui dessinent une ambition affichée par la municipalité : celle de construire, une ville plus juste, plus durable et plus inclusive.
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