Trois maisons ont été démolies ce jeudi 24 juillet 2025 dans le quartier de la Colline à Saint-Denis. Le secteur est classé en zone rouge à risques majeurs. Malgré les alertes et les relogements proposés, certaines familles occupaient encore les lieux. Juste avant le déploiement des engins, la maire Ericka Bareigts a pris la parole, rappelant la gravité de la situation et la nécessité d’agir pour sauver des vies (Photo sly/www.imazpress.com)
Ce jeudi 24 juillet 2025 restera gravé comme un moment charnière pour le quartier de la Colline à Saint-Denis. Trois maisons ont été démolies dans le cadre d’une opération de mise en sécurité d’urgence, menée par la municipalité dionysienne avec l’appui des services de l’État.
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Situé dans le bas de la Rivière, le quartier est classé en zone rouge pour risques naturels majeurs depuis de nombreuses années. Mais depuis le passage du cyclone Garance en mars, la situation s’est dramatiquement aggravée.
Plusieurs maisons ont été fragilisées, sous-cavées, menacées d’effondrement imminent. Malgré les rapports alarmants du BRGM et de la DEAL, certaines familles ont continué à vivre dans ces logements devenus inhabitables.
Par attachement, par crainte de l’avenir, ou faute d’alternatives perçues comme acceptables.
Des familles voulaient que des travaux d'endiguement soient réalisés pour les mettre à l'abri des crues et leur permettre de rester sur les lieux.
Une demande impossible à réaliser selon les autorités qui se basent sur les avis du BRGM et de la DEAL.
Ce jeudi, les pelleteuses ne sont pas seulement venues raser des murs : elles ont mis fin à des années de vie, d’habitudes, de racines parfois transmises sur plusieurs générations.
- Rien d'expéditif -
L’opération n’a rien eu d’expéditif. Cela fait des mois que la municipalité tente un accompagnement au cas par cas, entre médiation, relogement, soutien psychologique et logistique. Onze familles de la Colline ont déjà accepté de partir. Mais sur les trois foyers concernés par les démolitions de ce jeudi, une famille refusait encore de quitter les lieux, malgré les risques mortels.
À quelques minutes du début des opérations, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, a pris la parole publiquement. Un discours solennel, chargé d’émotion, dans lequel elle a rappelé la complexité humaine de cette situation, mais aussi la responsabilité politique qui l’oblige à protéger les habitants, parfois malgré eux.
- "Ce n’est pas un simple dossier administratif, ce sont des vies humaines" -
C’est avec gravité qu’Ericka Bareigts s’est adressée aux habitants et aux médias ce jeudi matin, juste avant le début des opérations. Pour la maire de Saint-Denis, cette démolition n’est pas une sanction, mais une mesure de sauvegarde. Elle rappelle que depuis le passage du cyclone Garance, les maisons concernées sont devenues inhabitables : endommagées, instables, elles présentent un "risque de mort".
Dans son allocution, elle dit comprendre l’attachement des familles à leur maison, à leurs souvenirs, à leur ancrage. Mais elle insiste : "Je ne peux pas ignorer que ces maisons peuvent s’effondrer à tout moment." Elle revendique une approche humaine et progressive, marquée par la présence continue des équipes municipales, l’appui des services de l’État, la distribution de biens de première nécessité, la mise en place d’une cellule psychologique, et des relogements déjà opérés.
- Logements mis à la disposition des habitants de la Colline -
Trois appartements meublés avaient été réservés à titre conservatoire, avec des propositions individualisées tenant compte des contraintes familiales.
Parmi les trois familles concernées par l’opération du jour, une avait signé le protocole de départ, une autre était en discussion, et une dernière refusait encore de quitter les lieux. Sans jeter l’opprobre sur ceux qui résistent, la maire rappelle : "Ce ‘chez soi’ peut devenir une tombe."
L’objectif, répète-t-elle, n’est pas de punir mais de protéger. L’opération du jour s’inscrit dans la fin d’un long processus d’accompagnement à l’amiable, renforcé par des procédures formelles (arrêtés de péril, expertises techniques, estimations pour indemnisation via le Fonds Letchimy).
"Aujourd’hui, il est temps d’agir", conclut Ericka Bareigts. Protéger les habitants, même contre leur volonté, est selon elle une responsabilité politique incontournable. Trois maisons, ainsi que le bâtiment communal qui abritait un ancien foyer, ont donc été voués à la démolition.
- Colère et tristesse dans le quartier -
Ce jeudi soir, les habitants du quartier ne cachaient pas leur déception et leur colère, face aux évènements de la journée. "Ca fait mal au coeur", témoigne une femme ayant grandi dans le quartier, venue apporter son soutien à ses proches. "C'est une sorte de rejet de cette société, de madame la maire, et de la ville de Saint-Denis", abonde un membre de sa famille.
D’une même voix, ils dénoncent le peu de considération de la mairie à leur égard et de la surprise de voir ce jeudi matin, à l’heure du laitier, arriver un huissier leur signifiant qu’il n’aurait plus de domicile le soir venu.
"J'étais sur un chantier quand le voisin m'a appelé pour me dire que ma maison était détruite. Je travaille, j'arrive en catastrophe, et il n'y a plus rien", dénonce Lorenzo Dijoux, qui refuse de s'installer en logement social et payer un loyer. "Qu'on nous aide à acheter une maison", lance-t-il.
Certains évoquent l’endiguement dont il avait été question en 2009, avec un budget voté à cet effet par la municipalité de l’époque et qui n’a jamais été effectué.
D’autres renchérissent avec la dégradation progressive des berges jamais entretenues puis, le passage du cyclone Belal qui a endommagé le site et enfin Garance qui a donné le coup de grâce dans le secteur. "La mairie veut mettre nos familles dans des petits immeubles, mais nous avons toujours été dans nos maisons, proches de la nature. Ils vont tombés en dépression. Et je pense que la mairie veut transformer le quartier en zone touristique", avance-t-elle.
Jeudi soir, les habitants du quartier se sentaient abandonnés à leur triste sort.
La solidarité était cependant en train de se mettre en place pour héberger ceux qui n’ont plus de toit et qui refusent pour l’instant, l’offre locative qui a été faite par la mairie de Saint-Denis
is/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com








Réglementation en zone rouge.
Danger.
Il faut respecter les règles d'urbanisme.
Mais pourquoi a t on pu protéger le club de riches juste à côté le BOTC et pas ces maisons ? Comment a t on pu protéger les Brasseries de Bourbon en contrebas directs de la puissance des flots et ne pas le faire pour ces maisons ?? On ne sait pas.faire une digue et un empierrement sur cette île ? A qui Mme Bareigts et le préfet veulent ils faire croire cela ?
Levez la tête aux différents endroits mentionnés, et vous comprendrez…
Y a du boulot a st louis pour les constructions illégales.
Mais il faut avoir du courage en politique. Il est plus facile de chanter dans des karaoke et y chante mal en plus
Qu'on leur paie une case maintenant ? Au tarif du marché ça serait sympa pour un quartier que les habitants n ont jamais entretenu et on toujours laissé plein de poubelles de carcasses de voitures etc.
Et que ça soit transformé en zone touristique et protégé tant mieux, 1000 fois mieux que des bidonvilles
sur les photos aeriennes c'est affolant, la cour d'a côté ressemble à une décharge. Jamais compris comment on pouvait laisser faire des gens aussi sale sans rien dire, et l'ile en est recouverte.
Ça va tête le même procédé dans la ville de la chanteuse de karaoke
Se pose les probleme des constructions illégales dans l'ile. Il faut mettre de l'ordre.
Si la maire ne le faisait pas ça lui retomberait dessus au prochain cyclone
Ça devait arrivé
Comment se fait-il que ces gens aient eu l'eau et l'électricité, comment l'Etat a autorisé tout ça durant des années, et attendre autant de temps, pour mesurer le danger de ces situations ?
Construction illégale dans le lit d'une rivière... et dangereuse pour les vies humaines !!! heureusement qu'il n'y avait de drames humains à cet endroit pendant un cyclone ... sinon on aurait eu droit : "lo maire la laisse mon famille mort ...!!!
C’est clair, fortement probable !
Endiguement du bas de la rivière.
Ne mentez pas svp.
L'ÉTAT a eu raison de démolir ses maisons souvent construite illégalement.
Il faut sauver des vies et respecter la nature.
Beaucoup de maisons sans permis de construire a st pierre.
« Certains évoquent l’endiguement dont il avait été question en 2009, avec un budget voté à cet effet par la municipalité de l’époque et qui n’a jamais été effectué. »
Ceux qui évoquent ça mentent: il n’y a jamais eu d’endiguement prévu à cet endroit. Pour preuve, la délibération de 2007 qui autorisait à passer les marchés pour les travaux de 2009 qui le dit dès la première ligne: https://www.saintdenis.re/DELIBERATIONS/2007/SEANCE%204%20-%2030.11.2007/DELIB.07.4.41.pdf
« Le projet de protection contre les crues de la Rivière Saint-Denis concerne la zone urbanisée du lit majeur comprise entre l'embouchure et la première passerelle métallique servant d'accès à la Pépinière Municipale. »
Autrement dit la zone qu’il était prévu d’endiguer en 2009 c’était le bas de la Rivière, pas la Colline. Parce que la Colline ça a toujours été trop dangereux pour endiguer.