Habitat

Saint-Denis : Ericka Bareigts réclame à l'Etat de reprendre en main la compétence du logement social

  • Publié le 20 septembre 2022 à 08:38
  • Actualisé le 20 septembre 2022 à 10:12

Lundi 19 septembre 2022, la ville de Saint-Denis a tenu une conférence de presse sur la thématique du logement avec pour mot d'ordre : la transparence. C'est au côté d'Érick Fontaine, dixième vice-président de la Cinor en charge du logement et de Jean-Max Boyer conseiller municipal en charge de l'habitat, qu'Ericka Bareigts a appelé l'Etat à reprendre en main sa compétence du logement social. Un appel à la discussion a également été lancé aux différents bailleurs sociaux, seuls organismes en charge des attributions de logement (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

"La Réunion connaît une crise du logement qu'on ne peut plus nier" annonce Ericka Bareigts, maire de la ville de Saint-Denis. "Bien que sur notre territoire nous ayons construit plus de 5.300 logements sociaux entre 2010 et 2020, le manque pour notre population dionysienne mais aussi pour l'ensemble de l'île, reste flagrant", affirme-t-elle.

Bien que la construction de logements sociaux soit imposée aux collectivités territoriales par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU), la question du logement est et reste une compétence de l'Etat. "A l'heure actuelle, nous devons faire face à une hausse des demandes de logements et une baisse pharamineuse du financement de l'Etat", explique la maire. "Entre 10% pour les subventions et 30% pour les crédits d'impôts", indique Ericka Bareigts.

Elle rappelle d'ailleurs que le chef-lieu a d'ores et déjà "jouer le jeu de la solidarité" imposé par la loi SRU en 2000. "Nous avons un taux légal de construction de logements sociaux fixé à 20%", précise-t-elle. "D'après le dernier rapport du Conseil départemental de l'habitat et de l'hébergement (CDHH), notre taux est fixé à 38.1%", détaille Ericka Bareigts. "Cela signifie que nous n'avons en théorie aucun déficit en logements sociaux sur le territoire dionysien", souligne-t-elle.

Pourtant la demande reste présente, "5.000 demandes de logements sociaux sur le territoire dionysien", indique la maire. Face à une baisse des financements et une absence de foncier, la maire de Saint-Denis demande aux autres collectivités de jouer à leur tour la solidarité et l'Etat à reprendre en main cette compétence qui est la sienne. Ecoutez Ericka Bareigts :

Autre frein mentionnée par Ericka Bareigts sur l'accession au logement : les commissions d'attribution aux logements sur lesquelles la mairie ne dispose d'aucune visibilité.

Elles sont gérées par les bailleurs sociaux eux-mêmes, la ville de Saint-Denis n'ayant que 10% du contingent des logements.  "Concrètement pour l'année 2021, sur 8.400 demandes de logements à Saint-Denis, seulement 1.400 demandes sont passées en commission et seules 10% ont pu être attribuées à des Dionysiens", explique Jean Max Boyer élu en charge de l'habitat sur le chef-lieu. "Nous faisons face à un mur opaque entre l'État et le bailleur", ajoute-t-il. "Etant donné qu'ils sont les seuls décisionnaires, aucune situation urgente nous parvenant ne peut être examiné lors des commissions d'attribution", explique-t-il, impuissant. "Nous ne savons pas quels dossiers seront présentés ni à qui les logements ont été attribués", dit-il. Ecoutez Jean Max Boyer, élu en charge de l'habitat :

"Ouvrir la discussion avec les bailleurs sociaux est donc une priorité afin de répondre aux urgences sociales et familiales rencontrées par notre collectivité au quotidien", insiste Ericka Bareigts.

"Le logement est à la base de tout projet de vie, autant lorsqu'on est un jeune étudiant, un jeune travailleur, une famille ou un retraité", rappelle-t-elle. "Il est évolutif et jusqu'ici cette évolution n'a pas été prise en compte", précise la maire. La municipalité souhaite donc répondre aux besoins de la population en adaptant les parcours résidentiels. Autrement dit, le logement doit être social mais aussi intermédiaire et spécifique à nos seniors et nos jeunes.

Les premières pierres de ce parcours résidentiel adapté ont déjà été posées par la mandature actuelle. La résidence étudiante et jeunes travailleurs Aigue-Marine inaugurée cette année-même en est une preuve. Les résidences seniors de Champ-Fleuri, de Domenjo, de la Bretagne en sont d'autres. "Fournir à tous, un logement adapté à ses besoins et avec des services de proximité doit permettre à nos jeunes de s'émanciper tout en préservant la solidarité familiale pour le maintien à domicile de nos aînés", explique Ericka Bareigts.

Consciente que cette logique ne suffira pas à répondre aux besoins de la population dionysienne, la municipalité s'appuie sur le soutien de la Cinor pour remobiliser sur le marché, des logements privés vacants.

- Mobilisation du logement privé -

 "D'après l'étude menée par l'Agora, sur le territoire de la Cinor 10.000 logements sont vacants dont 8.000 étant situés sur Saint-Denis", indique Erick Fontaine, vice-président de la Cinor en charge de l'habitat. "Il s'agit principalement de T1 et T2 en co-propriété", précise ce dernier.

"Dès 2023, la Cinor lancera des questionnaires aux propriétaires privés afin de déterminer la vacance du bien, s'il s'agit d'une indivision, de mauvaises expériences, ou des retraités en difficultés pour l'amélioration du bien", détaille Erick Fontaine. L'objectif étant de recenser les logements pouvant bénéficier d'une amélioration de l'habitat grâce aux  fonds de l'Agence nationale de l'habitat à condition que le bien soit loué par la suite à un prix inférieur ou égal au neuf du logement social. "Les propriétaires pourront également avoir droit à 65% de réduction sur leur revenu fiscal", ajoute-t-il. Ecoutez Erick Fontaine, vice-président de la Cinor :

Face à une crise du logement globale sur le territoire réunionnais, Ericka Bareigts appelle l'Etat et les différentes collectivités à se saisir de la question du logement et plus que jamais à jouer la carte de la solidarité.

mp/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
didier
didier
1 an

Mais à quoi tu sers ?

Kunta Kinté
Kunta Kinté
1 an

Bareigts ne fait que causer dans le poste.

sin dni est une commune impropre dans les tous quartiers .

L'insécurité, les nuisances sonores, le coma circulatoire, des trous dans la chaussée etc ...

On est mal bareigts

Sonia
Sonia
1 an

Plus de 8000 demandes à Saint-Denis