Assemblée nationale

Airbags Takata : la création d’une commission d’enquête parlementaire ne sera pas à l’ordre du jour

  • Publié le 1 avril 2025 à 18:27
  • Actualisé le 1 avril 2025 à 18:35
airbag de voiture

La Conférence des Présidents de l’Assemblée nationale, qui s’est tenue à huit- clos ce mardi 1er avril 2025, n’a pas retenu l’inscription à l’ordre du jour de la proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur le scandale des airbags défectueux Takata, annonce la députée Karine Lebon.(Photo d'illustration Sly/www.imazpress.com)

"Malgré toute l’énergie déployée, malgré nos échanges avec le ministre des transports et le travail conjoint avec les victimes et leurs représentants, certains parlementaires sont restés sur leur position", s’indigne Karine Lebon.

Les présidents des groupes parlementaires se sont réunis ce mardi pour déterminer l’ordre du jour de la prochaine semaine transpartisane de l’Assemblée nationale.

Pour la députée Karine Lebon, "ce scandale industriel va bien au-delà d’un simple défaut technique. Nous parlons d’une véritable mise en danger des automobilistes par les industriels qui avaient connaissance depuis des années d’un risque mortel."

L’objet de cette commission d’enquête était de révéler les dysfonctionnements de la campagne de rappel menée par les constructeurs automobiles.

"Jusqu’à la dernière minute, nous avons cru obtenir le soutien des membres de la majorité et du gouvernement. Force est de constater que 17 décès, dont 16 dans les Outre- mer, ne sont malheureusement pas suffisants pour que certains prennent leur responsabilité", précise Karine Lebon.

"Nous devons poursuivre notre lutte pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire afin qu’un tel scandale ne puisse plus survenir. Nous nous tiendrons toujours du côté des victimes et de leurs familles. Nous leur disons que leur combat n’est pas terminé."

- Plus de 30.000 véhicules concernés à La Réunion -

À La Réunion, 10% du parc automobile roulant est concerné par la campagne de rappel, soit près de 35.000 véhicules. 

Les assureurs demandent de "ne surtout pas conduire les véhicules incriminés".

Si des milliers de véhicules sont concernés dans l'île, les propriétaires sont encore trop peu à s'être manifestés. Depuis décembre, ces véhicules font l’objet d’une campagne de rappel à La Réunion.

Pour rappel, le déclenchement de ces airbags peut entraîner des blessures mortelles lors d'un accident, en particulier lorsqu’il fait chaud et humide. Ces blessures sont provoquées par la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement de l’airbag.

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- Au moins deux morts et plusieurs blessés à La Réunion -

Dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste a perdu la vie sur la NRL au niveau de la Grande Chaloupe.après une perte de contrôle lors d'un dépassement.

Le 31 janvier, la Cellule investigation de radio France, apprenait auprès de sources proches de l'enquête que le conducteur présentait des "blessures caractéristiques" d'"explosion d'airbags". Un décès dû à un airbag Takata confirmé à Imaz Press par le parquet de  Saint-Denis ce mardi 4 février. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003. Ce véhicule faisait l’objet d’un rappel pour airbag dangereux. La procureure Véronique Denizot a également indiqué qu'elle envisageait l'ouverture d'une information judiciaire.

Le décès de cette personne porte à deux le nombre de victimes à La Réunion des airbags Takata. À La Réunion en 2021, une mère de famille de 39 ans perdait la vie dans un accrochage à la Saline les Bains. Selon plusieurs médias, l'airbag Takata est mis en cause.

Un autre décès pourrait être lié à ces airbags, d'après une enquête France Inter : "Le plus ancien accident identifié remonte à 2016 sur l’île de La Réunion. Le médecin légiste Jean-Marie Berthezène se souvient d’un examen demandé par les gendarmes du Tampon après la mort d’une jeune femme qui roulait à très faible allure", rapportent nos confrères.

Une autre femme réunionnaise a été grièvement blessée par un airbag lors d'un accident pourtant peu violent.

Depuis 2016, jusque-là, au moins 15 personnes ont été tuées par l’airbag de leur voiture en France, dont 14 en Outre-mer.

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3 Commentaires
SOMANKE
SOMANKE
5 mois

Que viennent faire les députés dans une affaire strictement judiciaire ?
Tout ce tintamarre politico politique occulte l'action que devrait mener des enquêteurs sous l'autorité d'un parquet (trop bas peut être).
Que se passe-t-il ce ce côté ?

Chlordecone
Chlordecone
6 mois

Les Antilles ont connu cela avec Chlordecone.

Le frère fait des affaires ici à la Reunion

HULK
HULK
6 mois

Et bien voilà, çà montre bien l'intérêt de nos "chers" députés pour l'intérêt des citoyens. Ils peuvent bien venir nous raconter toutes leurs clowneries à longueur de journée, ils se foutent de nous. Faisons pareil.