Mayotte connaît depuis plusieurs mois une importante pénurie d’eau. Cette crise est liée à des précipitations très insuffisantes lors de la saison des pluies 2022-2023, mais aussi au retard pris dans les investissements sur les moyens de production et le réseau au cours des dernières années. Face à cette situation, Élisabeth Borne a annoncé ce jeudi 5 octobre 2023 l’acheminement en grande quantité de bouteilles d’eau depuis La Réunion et l’Hexagone, ainsi qu'une dispense de paiement des factures pour les abonnés. Une décision qui "va dans le bon sens" pour les élus mahorais, alors qu'il y a urgence à agir (Photo d'illustration : www.imazpress.com)
Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer s’était rendu le 2 septembre 2023 à Mayotte afin de suivre sur le terrain les opérations d’urgence mises en place par l'État pour répondre à la crise de l’eau sans précédent que traverse le territoire, "à la demande d'Emmanuel Macron, de la Première ministre, Élisabeth Borne, et du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin".
Face à cela, Phlippe Vigier a décidé d'augmenter le budget alloué à la détection des fuites, et ce seront bientôt six équipes qui pourront sillonner le territoire à la recherche des fuites, sans pour autant faire de nouvelles annonces.
Mais compte tenu du caractère exceptionnel de cette crise et des conséquences pour les Mahorais, Elisabeth Borne, Première ministre, a réuni ce jeudi 5 octobre à l’Hôtel de Matignon l’ensemble des ministres impliqués.
Face à la pénurie d’eau à Mayotte, mon Gouvernement est mobilisé.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) October 5, 2023
J’annonce aujourd’hui :
→ l’acheminement en grande quantité de bouteilles d’eau depuis La Réunion et l’Hexagone
→ une dispense de paiement des factures de sept. à déc. 2023 pour les abonnés au service de l’eau pic.twitter.com/VFpsJ6ilTr
"La Première ministre a rappelé à cette occasion que l’approvisionnement de la population en eau potable était la priorité du gouvernement pour Mayotte dans les semaines à venir, et qu’il y avait un devoir de solidarité nationale au profit de la population mahoraise", indique Matignon dans un communiqué.
La Première ministre a ainsi décidé que les abonnés au service de l’eau n’auraient pas à payer les factures des mois de septembre à décembre 2023, compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public.
"On continuera en janvier si l'eau n'est pas revenue de façon courante aux robinets des Mahoraises et des Mahorais", a précisé le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, au micro de nos confrères de franceinfo. Ce dernier estime que l'opération coûtera "12 millions d'euros" et chiffre plus largement l'investissement de l'État pour résoudre la crise de l'eau à Mayotte à "35 millions d'euros" d'ici à la fin décembre.
Avec @Elisabeth_Borne et @GDarmanin, le Gouvernement a décidé de payer les factures d'eau des Mahorais pendant 4 mois.
— Philippe Vigier (@VigierPhilippe) October 5, 2023
Nous élargissons progressivement les bénéficiaires de la distribution d’eau potable.
L’Etat est présent, pour que ce service public indispensable soit rendu. pic.twitter.com/fTgZXF3wdQ
La Première ministre a également décidé d’acheminer depuis La Réunion et depuis l’Hexagone des bouteilles d’eau en plus grande quantité. "À ce stade, l’eau est distribuée aux personnes les plus fragiles (environ 51.000 personnes concernées). L’objectif est d’élargir progressivement le public bénéficiaire, à horizon mi-novembre compte-tenu des délais du transport maritime. 300 militaires et civils seront déployés à Mayotte pour assurer la logistique de cette distribution."
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- Il y a urgence à agir -
Des renforts spécifiques ont été mobilisés pour les écoles, où 50 assistants d’éducation supplémentaires seront recrutés pour assurer la distribution de l’eau aux élèves. De plus, 30 personnels soignants renforceront les effectifs du centre hospitalier de Mamoudzou dans les prochains jours.
Enfin, un dispositif d’aides aux entreprises de tous secteurs en difficulté en raison des pénuries d’eau sera mis en place courant novembre.
Afin d'interpeller le gouvernement sur le crise que traverse Mayotte, la députée Sandrine Rousseau - pourtant de Paris - avait apostrophé Gérald Darmanin ce mardi 3 octobre 2023 à lors des questions au gouvernement. Pour le gouvernement, les Mahorais sont-ils des Français comme les autres ?", a-t-elle demandé, cinglante, en soulignant qu'une telle situation serait inacceptable dans une ville comme Strasbourg.
La députée avait commencé par rappeler le quotidien des Mahorais, frappés par la crise de l'eau depuis des mois : fermeture d'écoles, eau rare et non potable, problèmes de gastro ou encore prix exorbitant des packs d'eau. Sandrine Rousseau accusait alors l'État de négligence.
Crise de l'eau à Mayotte : "Pour le Gvt, les Mahorais sont-ils des Français comme les autres ?"@sandrousseau (Ecolo-NUPES) dénonce "une crise de l'abandon par l'État" : "29% des résidences à Mayotte n'ont pas accès à l'eau potable, contre 1% dans l'hexagone".#DirectAN #QAG pic.twitter.com/5HWNDXr77W
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) October 3, 2023
- Une décision qui "va dans le bon sens" -
Enfin une décision de bon sens! #Mayotte #MayotteASoif #Eau https://t.co/mUgZCKEC6x
— Mansour KAMARDINE - Officiel (@Kamardine_M) October 5, 2023
Suite aux annonces du gouvernement, Mansour Kamardine, député de Mayotte, n'a pas tardé à réagir.
"Je demande à la Première Ministre de se rendre à Mayotte rapidement afin, de visu, de comprendre la nécessité de prendre des mesures complémentaires, notamment de déclencher le plan ORSEC EAU, de tirer les conséquences en matière de politique sociale du coût mensuel exorbitant de l’achat d’eau en bouteille pour les familles et de déclarer le régime de calamité agricole."
"Les annonces, ce jour, par la Première Ministre, de l’augmentation conséquente des livraisons d’eau potable à Mayotte, d’élargissement de la distribution de cette eau à 25% de la population et de prise en charge des factures d’eau de septembre à décembre vont dans le sens de nos demandes réitérées depuis plusieurs mois", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement prend ainsi, au fur et à mesure, conscience de l’extrême gravité de la situation du 101ème département français."
"De plus, si la prise en charge des factures d’eau – non fournie – relève de la logique, le coût, depuis des mois, de l’achat d’eau potable en bouteille (5 euros à 12 euros le pack de 6 bouteilles à Mayotte contre 1,20 euros à 1,80 euros en métropole) représente une charge exorbitante pour les familles mahoraises. Dans un département où 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, où le SMIC est inférieur de 20% au SMIC national, où les minima sociaux sont plafonnés à 50% des montants de droit commun, 300 euros à 400 euros d’achat d’eau par mois pour une famille moyenne placent nombre de Mahorais dans une situation financière intenable", poursuit Mansour Kamardine.
"Je demande donc que le gouvernement mette un terme à la discrimination sociale qui caractérise sa politique dans la région la plus pauvre de France", conclut le député.
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La gabegie qui règne à Mayotte en matière de production d'eau potable, de constructions de logements, de santé ou d'éducation nationale ne date pas d'hier.
Mais Macron et son gouvernement qui prétendaient mener une meilleure politique que leurs prédécesseurs n'ont rien fait pour y remédier et cela fait 6 ans qu'ils sont aux affaires !
Ils montrent par là qu'ils n'ont rien à faire du sort de la grande majorité, pauvre, la population mahoraise .
Ce sont des incapables qui sont disqualifiés pour diriger un pays, comme ceux d'avant.
à quand un gouvernement des travailleurs qui remettra les priorités sociales au premier plan de ses préoccupations, à Mayotte et dans tous les territoires français ?