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Saint-André : le personnel du collège Terrain Fayard toujours en grève

  • Publié le 2 juin 2025 à 11:27
  • Actualisé le 2 juin 2025 à 12:38

Ce lundi 2 juin 2025, professeurs et membres du personnel du collège Terrain Fayard à Saint-André ont exercé leur droit de retrait après l'incendie d'une partie de l'établissement dans les violences urbaines de samedi soir. Les enseignants sont allés à la rencontre des parents et des élèves à l'entrée du collège. Ils se disent "en colère et tristes". Ils réclament plus de moyens et le placement de l'établissement en zone d'éducation prioritaire + (REP+) (Photo : rb/www.imazpress.com)

Peu avant 9 heures, le député Frédéric Maillot est allé rencontrer la principale du collège, accompagné d’une délégation d’enseignants. Ensemble, ils négocieront dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions de travail et un cadre plus sain pour les élèves.

Après 30 minutes d'échange, la cheffe d'établissement a renouvelé son soutien à l'équipe pédagogique et au personnel. "On a mis toutes les problématiques sur la table et tous les voyants sont au vert pour que le collège soit placé en REP+", explique Valérie Huet, représentante des professeurs du collège. "C'est une volonté politique de ne pas le faire. Nous sommes dans l'incompréhension".

Frédéric Maillot a également apporté son soutien et assuré qu'il ferait remonter les revendications au rectorat et à la préfecture.

"Des enfants se font voler leur goûter. D'autres nous disent qu'ils ne veulent pas rentrer chez eux car le quotidien est compliqué à la maison", raconte Valérie Huet. "La situation est très grave. Chaque jour, nous faisons des remontées préoccupantes et il n'y a qu'une seule assistante sociale". Face à ce constat les enseignants et le personnel demandent à rencontrer le recteur, le sous-préfet ainsi qu'un représentant du département. "On exige des réponses de notre hiérarchie. Nous ne bougerons pas tant qu'ils ne seront pas venus à notre rencontre", martèle la représentante des enseignants. Regardez.

 

Ce lundi matin, les portes du collège sont restées ouvertes pour les élèves souhaitant assister aux cours. Seuls quelques-uns ont fait le déplacement, les classes de 6ᵉ étant entièrement dispensées de cours. Les grilles de l’établissement se sont ensuite refermées.

"L'école reste importante et on continuera à accueillir les élèves dans les meilleures conditions", a assuré la principale de l'établissement. Écoutez.

"On vient au collège mais il n'y a pas cours" a confié un professeur au lendemain des échauffourées. "Nous exerçons notre droit de retrait car nous ne connaissons pas l'état du bâtiment et les dangers liés à l'incendie sur notre santé et celle des élèves", indique Valérie Huet, représentante des professeurs du collège.

"Nous souhaitons montrer notre désolation vis-à-vis de la situation. Les enseignants sont remontés", ajoute un enseignant.

"Nous allons à la rencontre des parents devant le collège et nous discuterons avec eux de la situation", précise Valérie Huet. Regardez

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- Les professeurs veulent rencontrer les élus et demandent plus de moyens -

Les professeurs réclament également de rencontrer les élus locaux, la mairie, le Département et le recteur.

Dans un courrier qu'a pu consulter Imaz Press, les professeurs alertent sur "nos difficultés quotidiennes, nos souffrances face à l'accroissement des problèmes dans notre établissement et sur nos frustrations".

"Nous souhaitons également exprimer notre incompréhension face à la diminution année après année des moyens alloués à notre établissement", précise le courrier. "Nous avons le sentiment que votre administration (s'adressant au recteur), malgré des efforts consentis, ne parvient pas à trouver de vraies solutions à nos problématiques."

Les enseignants rappelant que le collège de Fayard est labellisé REP (réseau d'éducation prioritaire) depuis 2015.

Mais "en dix ans, les indicateurs de cette mixité sociale ont été revus à la baisse, le quartier concentre à lui seul des difficultés nouvelles ayant des incidences sur la réussite scolaire" font-ils remarquer.

"Notre collège est l'un des plus pauvres de La Réunion et de France et pourtant nous ne sommes pas placés en REP+ Dommage car nous permettrait d'avoir plus de moyens" déplore Yasmine Letourneux, professeur d'espagnol.

"Personne à part les gens du quartier ne sait que nous ne sommes pas en zone REP+, c'est comme un secret de famille" ajoute-t-elle. "Nous sommes tristes et fatiguée" dit-elle encore. Regardez

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- Une cellule d'écoute mise en place -

Ce lundi, le recteur de l'Académie, Rostane Mehdi, a mis en place une cellule d'écoute.

La gardienne, présente sur place le soir des violences, "a été traumatisée", a raconté un professeur. Elle a été prise en charge par sa famille.

L'incendie a détruit la permanence et le bureau de la conseillère principale d'éducation (CPE).

Une entreprise a été mandatée pour faire un diagnostic complet du collège de Terrain Fayard qui sera suivi rapidement d’un planning de travaux, a annoncé le Département.

Le député Frederic Maillot est allé à la rencontre des enseignants ce lundi matin. Il a échangé avec sur sur les mesures à mettre en place en matière de prévention des violences urbaines. Regardez

- Des violences inacceptables pour les autorités -

Le recteur "condamne avec la plus grande fermeté les agissements des individus qui en dégradant ainsi un bien public privent les élèves et leurs professeurs de conditions d’apprentissage sereines. Il exprime tout son soutien aux communautés éducatives des écoles et des établissements scolaires du quartier touchés par des émeutes urbaines".

Présent sur place ce samedi matin, en présence du sous-préfet de l'est Fabrice Bonicel, Joé Bédier a fermement condamné ces violences. "Ces jeunes délinquants, soit ils s'insèrent, soit ils partent", a-t-il déclaré.

Le maire de Saint-André a demandé la plus grande fermeté aux autorités et à la procureure de Saint-Denis. "Il faut les mettre en prison", a lancé Joé Bédier.

Le président du Département dénonce les actes de violence et exprime son indignation suite à l’intrusion de personnes au collège Fayard qui ont provoqué un incendie. "J’apporte mon soutien le plus total au corps enseignant ainsi qu’au personnel administratif de l’établissement", déclare Cyrille Melchior.

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- Nuit de violences dans le quartier Fayard à Saint-André -

Vendredi soir, la brigade anti-criminalité (BAC) a été appelée pour un motard roulant à grande vitesse. Refusant d'obtempérer, la BAC a procédé a l'interpellation de l'homme de 23 ans. Suite à cette intervention, le véhicule de la BAC "a été caillassé" par une cinquantaine de personnes rassemblées.

Plus tard dans la soirée, des feux de poubelles ont été allumés.

Un policier a été blessé.

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www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

 

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5 Commentaires
Phoénix974
Phoénix974
2 jours

Après une gendarmerie, voici un collège incendié, qui sont qd même des symboles de la République. Ceux qui ont perpétré de tels actes n'ont rien à cirer de cette république et donc, les messages sont on ne peut plus claires. Vous pourrez organiser autant de cellule d'écoute, de mobilisation, de settings, de cahiers doléances possibles, leurs effets ne seront guère plus fort qu'un coup de fouet dans l'eau. Tant que vous serez tous à scander "Pas d'amalgames, pas de stigmatisation, la Réunion terreau du vivre-ensemble", le quotidien des réunionnais empirera jusqu'au point de non-retour. Alors qu'attendent le Préfet, le Procureur, les Elus et les Administrations pour faire front commun contre cette déchéance sociétale dont tout le monde en connait un bout? Dénoncer sans dire, Condamner sans punir, Menacer sans exécuter c'est comme Prévenir sans guérir

Merci les Vira
Merci les Vira
2 jours

Fayard à été mis en.place par les Vira, payet ....

Basile
Basile
2 jours

Solidarité totale avec ces professeurs en grève !

Ils devraient la poursuivre tant que l'Etat n'a pas mis la main sur les salopards qui ont commis cette infamie, car ils refusent, à juste titre, de continuer à travailler dans l'insécurité la plus complète.

Ils sont d'ailleurs des salariés de l'Etat qui à l'obligation de veiller à la protection de leur santé physique et mentale (ça c'est l'application stricte du Code du Travail au cas où le rectorat et le ministère de l'Education nationale l'auraient oublié !).

Donc pas de cours jusqu'à l'arrestation des criminels, c'est ce qu'ils devraient faire avec le soutien des parents et de la population !

pouet
pouet
2 jours

c'est rigolo un humain qui parle de résilience... comme pour la crise écologique... les humains se disent qu'ils sont résilients alors que pas du tout, c'est parce qu'il font semblant de ne pas voir tout en restant fier et confiant en l'avenir. c'est drôle et ça s'appelle du déni plutôt que de la résilience (c'est comme les profs qui fêtent pâques en classe avec leur élèves musulmans en racontant que sis si ils adorent les chocolat au gras les élèves). Comme pour ces petits humains, il ne se passe rien en maternelle où déjà on pousse les enfants minables (dont même les parents minables se foutent bien, clairement) vers la sortie et où on s’étonne que dès l'élémentaire la violence et la connerie règnent en maitre, comme au collège, puis au lycée... et jusqu'à l'école de la dernière chance ou aux boulots pipos de pompistes comme à st benoit. Ne pas encourager les parents limités à faire des enfants ce serait déjà une belle résilience, c'est à dire assumer. Assumer que la grande proportion d'humains est surnuméraire, inutile, insauvable (les profs sont pas plus patients que les gardiens de prison finalement),... et qu'elle nuis à tout le reste de la vie.

Ded
Ded
2 jours

tant que les communes continueront à concentrer volontairement ( si, si, malgré tout le baratin qu'elles appellent la Com.) dans les mêmes quartiers , tous les habitants qui pour des raisons diverses , sont en grande précarité , en rejet de la société et autres et tant que le Rectorat ( en fait l'Education nationale) continuera a diminuer les moyens alloués ( et je ne parle pas que des profs mais de tous les personnels , agents surveillants et autres) tant que le recrutement des élèves ( pour ne pas dire le regroupement volontaire enfin , voulu par le rectorat pas par les élèves ou les familles) en difficultés continuera ainsi , la situation continuera d'empirer.