Le 23 avril 2013, l'Assemblée nationale adopte la loi du mariage pour tous. Tous les couples ont désormais accès au mariage et à l'adoption après 136 heures de débats parlementaires houleux et de nombreuses manifestations notamment à La Réunion.
Pendant plusieurs mois, Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice portera son projet de loi. Le 3 juillet 2012, le premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, annonce l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels « au premier semestre 2013 », conformément au 31ème engagement de campagne présidentielle de François Hollande.
Jusqu'à l'adoption définitive de la réforme, des manifestations d'opposants se sont organisées dans la rue pendant plusieurs mois. Des drapeaux roses et bleu étaient brandis "au nom de la défense des enfants".
À La Réunion, plusieurs mobilisations s'étaient organisées à l'appel du collectif "Tous pour le mariage homme-femme" rassemblant des milliers de personnes de Saint-Denis à Saint-Pierre qui scandaient : "on est tolérant, mais il ne faut pas exagérer". Le retrait du projet de loi était demandé et une motion avait été déposée en préfecture.
À l'époque, ce collectif niait "toute homophobie" et disait "simplement déplorer", la précipitation avec laquelle la réforme de ce projet de loi était menée.
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- Un long combat pour une loi "d'égalité, de liberté et de fraternité" -
Dans une vidéo rétrospective de l'Ina à l'occasion des 10 ans de l'adoption de la réforme, Christiane Taubira se rappelle de "la violence des paroles prononcées envers les enfants" et de "l'agressivité parlementaire envers les couples et les personnes homosexuelles".
Il y a 10 ans, le 23 avril 2013, l’Assemblée nationale adoptait définitivement la loi sur le mariage pour tous, après des mois de débats. À l’origine de ce texte, l’ancienne ministre de la Justice, @ChTaubira. @JeremieGpn, journaliste à l’Ina, est allé à sa rencontre. pic.twitter.com/ZRB96su3Tj
— INA.fr (@Inafr_officiel) April 23, 2023
La loi sera finalement votée par 331 voix contre 225 et 10 abstentions.
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« Les vérités tuent, celles que l’on tait deviennent vénéneuses », l'ancienne ministre de la justice citait le philosophe Friedrich Nietzsche devant l'Assemblée lors de son discours au passage de la réforme. Elle avait tenu à s'adresser "aux adolescentes et aux adolescents de ce pays qui ont été blessés". "Restez vous-mêmes, gardez la tête haute" avait-elle lancé dans l'hémicycle pour marquer la fin de ce long combat.
Parmi les opposants de l'époque, Valérie Pécresse ou encore Gérald Darmanin.
Dans une interview à "La Voix du Nord" publié le 21 avril 2023, le ministre de l'Intérieur a reconnu s'être "trompé". "Dix ans après, j'ai pu constater que le mariage homosexuel, comme l'adoption par les couples homosexuels, ne changent rien et que les craintes qui avaient été exposées par la droite, et notamment dans ma famille politique, étaient infondées", a-t-il développé dans cet entretien.
- Poursuivre la lutte contre les violences homophobes –
Malgré cette belle avancée en 2013, des violences se perpétuent envers les personne LGBTQIA+. Les discriminations et agressions sont encore trop présentes à leur encontre.
En juin 2022 à La Réunion, le président de l'association Requeer avait été agressé physiquement à la sortie du Shamrock's en marge de la première marche des visibilités organisée à Saint-Pierre.
À l'occasion de la messe de la Salette en décembre 2022, Monseigneur Aubry avait tenu des propos choquants, s'opposant au mariage pour tous, le qualifiant d'"aberration".
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Plus récemment, les attaques s'étaient multipliées à l'encontre du Centre LGBTQIA+ de l'océan Indien situé à Saint-Denis avec des jets de pierres, cambriolage, insultes homophobes, vandalisme et même incendie criminel au mois de février.
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Pour poursuivre le combat, une marche des visibilités se tiendra à Saint-Denis le dimanche 21 mai quelques jours après la journée internationale de lutte contre l'homophobie. L'occasion de conscientiser et sensibiliser la population.
L'association Requeer organise cette mobilisation pour "le respect de la dignité humaine", "un travail primordial" face à l'homophobie et la transphobie encore présent aujourd'hui.
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