Alors que les salariés de la branche automobiles du groupe de Bernard Hayot (GBH) sont en grève et que des élus dénoncent l'absence de saisie de la justice, le groupe a décidé ce mercredi 25 juin 2025, de rendre ses comptes publics. Accusé de contribuer au coût de la vie chère dans les Outre-mer, GBH a dégagé un bénéfice net de quelque 202 millions d'euros en 2024, en baisse de près de 11% par rapport à 2023. Le chiffre d'affaires 2024 de GBH est quant à lui en légère hausse de 1% à plus de 5 milliards d'euros.
C'est la première fois que GBH, accusé d'appliquer des marges records en l'absence de véritable concurrence et dont les détracteurs le suspectaient de ne pas vouloir révéler l'ampleur de ses bénéfices, dépose de lui-même ses comptes auprès du greffe de Fort-de-France (Martinique). Stéphane Hayot, directeur général de GBH, a indiqué au journal France-Guyane qu'il s'agissait là d'une "démarche de transparence" conforme "aux engagements" du groupe".
En 2024, GBH avait été assigné en justice et sommé de publier ses comptes, ce qu'il avait fini par faire en promettant qu'ils seraient désormais publiés "tous les ans".
- Marge brute d’exploitation de plus de 10% -
Leader de la distribution aux Antilles, l'entreprise est pointée du doigt pour son rôle dans le coût de la vie en Martinique, où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus chers qu'en Hexagone, selon des chiffres de 2022 établis par l'Insee. Un écart qui a provoqué des manifestations contre la vie chère émaillées de violences en septembre et en octobre 2024.
"La vie chère en Martinique, ce n'est pas un problème de marge ou de concurrence", a balayé mardi dans une interview aux Échos Stéphane Hayot. Pour le dirigeant, ce sont davantage le transport et le stockage d'une part, l'octroi de mer - une taxe sur les biens importés - d'autre part qui "expliquent que les produits arrivent en magasin 40% en moyenne plus chers que dans l'Hexagone".
D'après ses résultats, GBH demeure particulièrement rentable pour un distributeur, avec une marge brute d'exploitation de plus de 10%.
Mais GBH n'est pas seulement un distributeur : il réalise près de la moitié de son chiffre d'affaires dans l'automobile (commercialisation, location, pièces détachées) et dans des "activités diversifiées" (rhum et agroalimentaire notamment).
Aux Antilles, le groupe Bernard Hayot fait partie des quatre groupes familiaux qui se partagent 80% du marché de la distribution antillaise et 50% du commerce d’importation alimentaire. À La Réunion, ce sont environ 37 % des parts de marché de la grande distribution et 45 % des dépenses de consommation courante des ménages qui sont générées par le groupe.
Lire aussi : Grande distribution : Leclerc et le groupe Bernard Hayot se taillent la part du lion
- La parole de GBH en commissions parlementaires pointée du doigt -
Dans un communiqué, les députés réunionnais Frédéric Maillot, Emeline K/Bidi et Karine Lebon ont déclaré que ces "dirigeants de ces grands groupes - avec CMA CGM - sont accusés de faux témoignages devant l’Assemblée et de refus de fournir les documents sur leurs marges".
Ils dénoncent "le refus de la présidente de l'Assemblée nationale de saisir la justice pour analyser le fondement des infractions présumées aux règles des commissions d’enquête parlementaire lors de l’audition des groupes sur la vie chère en Outre-mer".
À l'inverse, "la tête même de l’État, le président de la République a manifesté son soutien à GBH puisqu’il a remis à Bernard Hayot la médaille le hissant au rang de Grand officier de la Légion d’honneur. Un choix cynique, que nous avons dénoncé avec force", disent-ils.
GBH cristallise donc, à lui-même, la colère des populations ultra-marines, qui font face à une grande précarité, empirée par le coût de la vie. À La Réunion, les prix de l'alimentaire sont en moyenne 37% plus élevés.
www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com
Quand c flou il y a un loup.
Merci encore à Caille
Renseignez sur le pglyphosate aux Antilles. Beacoup de cas de cancer à venir.
Pauvre Antilles !
Bravo à gbh enfin une entreprise française dynamique et vive la richesse et résultat net positif !
Eliminons les riches pour qu'il y ait plus de pauvres.
Un "capitaliste" qui fait des bénéfices ... rien d'anormal !!!
Un groupe qui détient + de 50 % de l'importation de la distribution dans les DOM ... là ça pose problème ... ça devient presque "un monopole" dans certains secteurs !!!... maintenant quand on constate que nos groupes "péi" sont "bancales" ou presque disparus (Caillé Fouque Mas de Touris de Villecourt Ah Sing....)... les mauriciens et les antillais profitent de cette situation et font leurs achats ... et ça "fait" rouspéter dans les hautes sphères "politique" régionales !!!