Chaque année, des centaines d’oiseaux marins s’échouent à La Réunion en raison de l’éclairage artificiel. La période des fêtes, propice aux illuminations, coïncide avec l’envol des jeunes puffins tropicaux, aggravant le phénomène. Depuis le début de l’année 2025, environ 600 oiseaux échoués ont été récupérés par la Société d’Études Ornithologiques de La Réunion (SEOR). (Photo : vs/www.imazpress.com)
"Dans 85 à 90 % des cas d'échouage depuis le 1er janvier, il s’agit de puffins tropicaux", explique Julie Tourmetz, responsable capacitaire du centre de soins de la SEOR.
Ces échouages sont principalement dus à la pollution lumineuse, qui désoriente ces oiseaux marins lors de leur premier envol.
- Une problématique liée aux fêtes de fin d’année -
Le phénomène atteint son pic entre novembre et février, période durant laquelle entre 1.000 et 1.400 puffins sont retrouvés échoués chaque année.
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Cette période coïncide avec les fêtes de fin d’année, durant lesquelles l’intensification des éclairages publics et privés accentue les perturbations.
Contrairement aux pétrels de Barau, pour lesquels une extinction massive des lumières est mise en place en avril, aucune mesure similaire n’est appliquée pour les puffins tropicaux en raison du calendrier festif.
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"Nous avons eu une hécatombe il y a une semaine sur le terrain de volley de Saint-Pierre, avec une vingtaine d’échouages en quelques jours de compétition", souligne Julie Tourmetz, insistant sur la nécessité de réduire l’éclairage nocturne.
- Des mesures pour limiter les échouages -
La législation impose pourtant l’extinction des vitrines et enseignes lumineuses à partir de 1 h du matin (arrêté de 2018), mais cette règle est encore peu respectée.
Certaines communes prennent des initiatives, comme Saint-Denis, qui réduit l’intensité de l’éclairage du front de mer de 90 % en avril, limitant ainsi les échouages de pétrels de Barau.
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La SEOR recommande également d’éteindre les éclairages inutiles, notamment ceux des terrains de sport et des espaces publics inoccupés.
- Différencier le puffin tropical du pétrel de Barau -
Le pétrel de Barau, espèce endémique de La Réunion classée "en danger d’extinction" par l’UICN, est légèrement plus grand que le puffin tropical, avec une différence de 5 à 6 cm.
Le plumage constitue également un critère distinctif : le puffin est noir sur le dos et blanc sur le ventre, tandis que le pétrel présente un plumage strié noir et blanc sur le dos.
- Que faire en cas de découverte d’un oiseau échoué ? -
Lorsqu’un puffin ou un pétrel est retrouvé au sol, il est recommandé de le placer immédiatement en sécurité dans une boîte ou un carton percés de trous, afin de le protéger des prédateurs.
La SEOR doit ensuite être contactée dès le lendemain matin pour organiser sa prise en charge. "Nous n'avons pas d'astreinte la nuit mais il est possible de nous laisser un message car nous rappelons systématiquement le lendemain", assure Julie Tourmetz.
À l’approche du pic d’échouage des pétrels de Barau en avril, la SEOR appelle à une extinction maximale des éclairages du 11 avril au 7 mai, avec une vigilance accrue entre le 18 avril et le 4 mai, période où 87 % des échouages sont attendus.
L’objectif : limiter les pertes et préserver ces espèces vulnérables.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Et des mesures ne seront évidemment pas prises : s'amuser à détruire la vie sur Terre, parce que c'est notre projet !
Les gens s en foutent completement.