Ce jeudi 19 janvier 2023, marque l’heure de la grande mobilisation contre la réforme des retraites dévoilée par le gouvernement. Une réforme qui repousse l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cette réforme a provoqué une levée de boucliers du côté des organisations syndicales et un mouvement de grogne au sein de la population de La Réunion sans toutefois faire souffler le vent de révolte. Pour le moment en tout cas (Photo rb/www.imazpress.com)
Face à ce projet de réforme les Réunionnais croisés dans la rue oscillent entre colère marquée et fatalisme bien ancré.
Jacques est vent debout contre la réforme des retraites. « Je travaille dans le BTP – un métier dont on connaît la pénibilité – Je bosse toute la journée en plein soleil, à porter des charges lourdes. Alors cette réforme, c’est la goutte de trop. » Son avis est partagé par Michel, un futur retraité. « Je pensais partir bientôt mais avec cette réforme je vais devoir continuer quelques années encore. »
Il y a ceux également qui sont contre la réforme mais n’iront pas manifester. « J’ai entendu parler de la réforme, mais je suis en vacances du coup je ne serais pas dans la rue jeudi », nous a confié une passante. Une autre explique ne pas pouvoir manifester. « Je serais au travail du coup je ne pourrais pas. »
De l’autre côté, il y a les Réunionnais résignés. Ceux qui se disent que, face à un tel gouvernement entêté, ils ne feront pas le poids. « Pourquoi aller dans la rue pour crier alors que Macron et Borne vont sûrement utiliser le 49.3 pour faire passer la réforme », se désole Martine.
Patrick lui n’attend plus rien dans un sens ni de l’autre. Malgré les manifestations « nous ne sommes pas écouté », dit-il. « Pourquoi descendre dans la rue puisque l’on sait, on n’aura pas plus de 1.200 euros. Il va falloir se résoudre à bosser plus longtemps. »
Concernant les plus jeunes, les avis divergent également. Certains, comme Lucas, comptent bien aller dans la rue. « C’est notre avenir qui est en jeu. » À l’inverse, Lisa, se dit elle qu’elle a bien le temps avant la retraite. Elle se dit que d’ici là, une nouvelle loi sera passée. « De toute façon ça change tout le temps. »
- La réforme des retraites, un sujet électrique -
Dans toute la France cette réforme est souvent mal perçue. Et cela qui pourrait peut-être « servir de carburant à un mouvement de type ‘Gilets jaunes’ dans les prochaines semaines », a déclaré Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.
Toutefois, Jérôme Fourquet le reconnaît et son étude le montre, « on a également un sentiment de résignation, une espèce de sentiment d’abattement, avec un empilement de crises successives que la société française a essuyé ».
Selon le sondage de l’IFOP, un Français sur deux se dit doncrévolté. Face à cette nouvelle réforme, 48% des personnes se révèlent révoltées face à la situation économique et sociale actuelle en France.
32% se disent résignés et seulement 2% apparaissent enthousiastes.
Couplé à ce faible niveau d’optimisme, une large majorité de Français (79%) considère que dans les prochains mois, la France peut connaître une explosion sociale avec l’émergence d’un mouvement du même type que celui des Gilets jaunes. Près d’un Français sur deux (52%) souhaite que la France connaisse dans les prochains mois une explosion sociale avec l’émergence d’un mouvement similaire.
S’agissant de la réforme des retraites, l’institut a également sondé les Français afin de recueillir leur avis sur les principales mesures envisagées par le gouvernement. Ainsi, 43 % d’entre eux adhèrent à l’augmentation des cotisations retraite payées par les employeurs et les salariés quand un tiers d’entre eux (32 %) se dit favorable à un départ à la retraite à 64 ans, et 21 % à un départ à 65 ans.
Une chose est sûre, les syndicats seront bien là ce jeudi 19 janvier 2023. Tous pour protester contre la réforme des retraites et la mesure phare de la réforme, le report de l’âge légal de départ à 64 ans à l’horizon de 2030, annoncé par la Première ministre. Cette hausse de deux ans concernera tous les actifs, les salariés, les indépendants et fonctionnaires. Cette mesure sera couplée à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation prévu par la loi Touraine de 2014. Ainsi, il faudra avoir travaillé quarante-trois ans dès la génération née en 1965, et non plus en 1973, pour être éligible à une pension à taux plein.
En ce jeudi 19 janvier 2023, jour de grande contestation contre la réforme des retraites, la mobilisation sera-t-elle au rendez-vous. Est-ce la colère ou la résignation qui emporter l'adhésion de la population ?
De la réponse à cette question dépendra l'avenir des retraites et de dizaines de millions de Français, Réunionnais y compris. Il sera ensuite beaucoup trp tard our dire : "si j'avais su..."
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