Le 23 septembre, Lindigo ek Votia lanceront officiellement "an famy", la programmation du second semestre 2023 des Téats départementaux. Une programmation riche présentée par le nouveau délégataire, Thierry Boyer, qui se donne pour ambition durant les 6 ans à venir de désacraliser les théâtres afin de rendre l’offre départementale culturelle accessible au plus grand nombre et ce, sur l’ensemble du territoire (photos V.W.).
Faire venir tous les Réunionnais à la culture et faire aller la culture partout au plus près des Réunionnais, c’est l’enjeu principal des Téats départementaux dirigé depuis août dernier par Thierry Boyer qui a succédé au tandem Montrouge-Faille à la manœuvre 14 ans durant.
Un mandat de six ans et demi que ce fervent militant de la culture aborde humblement et sereinement mais de manière déterminée et passionnée pour se mettre au service des Réunionnais à travers un second semestre 2023 riche en événements mêlant artistes d’ici (connus et émergents) et d’ailleurs.
Ainsi, dès le 23 septembre, la puissance vocale de Lindigo ek Votia résonnera dans l’enceinte du théâtre de Champ Fleuri. Place ensuite à l’humour avec la LIR et les mardis de l’impro suivis de l’Orchestre de la Région Réunion. Puis en octobre, se succéderont la Cie folklorique de La Réunion, Olivier Ker Ourio, Vincent Fontano et Ziskakan.
Le mois de novembre s’annonce chargé avec Baster, Tine Poppy, la Cie Converge+, le festival 7 soleils 7 lunes, la Cie Kazyadanse, le Battle de l’Ouest, Peter Brook, la Cie Accrorap. Enfin, décembre déroulera tour à tour Collective Malasangre, Élodie Poux, le Chœur de l’Armée française, Madiakanou, Axel Bauer, Salangane & Rajery et enfin Mélanz Nasyon en prélude aux festivités du 20-Décembre.
De cette programmation, on retiendra l’ouverture à soi à travers des prestations de qualité et surtout une ouverture aux autres (Europe, Réunion, bassin indianocéanique, Inde, Chine) conformément à l’objectif de démocratisation voulue par le Département.
"C’est la ligne que je défends depuis toujours à travers ce double mouvement d’aller au plus près de la population et d’amener la population dans ces théâtres qu’on doit désacraliser. La démocratisation ne veut pas dire perdre l’excellence mais offrir une disponibilité et une diversité pour permettre à l’ensemble des publics de pouvoir se rendre dans les Téats ou hors les murs par le biais d’actions de décentralisation. Les communes et nos partenaires y sont d’ailleurs très favorables", indique Thierry Boyer.
Côté partenaires justement, outre le public (Département, DAC, État, Région, les communes), les Téats peuvent compter sur des collaborations avec des salles de spectacles, les acteurs culturels (théâtre Luc Donat, Lespas, l’Alambic…) et surtout une collaboration public-privé histoire d’amener les acteurs économiques tels le groupe Caillé ou encore le Crédit Agricole pour ne citer qu’eux, dans le giron de la culture et in fine créer un "club des amis des Téats départementaux".
S’agissant du budget, le contexte socio-économique étant ce qu’il est, en plus du soutien financier du Département, Thierry Boyer souhaite mutualiser les moyens avec les communes, les acteurs culturels du territoire, les secteurs public et privé pour faire baisser les coûts.
"J’aimerais même aller au-delà en travaillant avec les pays de la zone comme Maurice ou l’Afrique du Sud pour proposer en parallèle des artistes que nous ne pourrions pas aborder si nous étions seuls. Ma vision de la culture est la suivante : pouvoir confronter son jugement à d’autres visions du monde car la culture est vecteur d’émotions et de cohésion sociale. Il faut absolument dire stop à la fracture culturelle pour ne plus entendre cette phrase "Sa la pa pou nou". Tout le monde a sa place".
- En bref -
Les 4 temps forts :
En plus de la programmation, 4 temps forts sont également prévus, à savoir un festival de jazz et musiques actuelles ; un festival classique biennal ouvert à des artistes indiens et chinois (principalement musique et danse) ; un festival jeune public ; une offre pluridisciplinaire autour de La Réunion et de l’océan Indien (danse, arts visuels, musique...) qui favorisera le travail collaboratif entre artistes de la zone.
Le reste de la programmation sur ce lien.
- Des travaux de rénovation prévus en 2025 -
Le Téat Plein Air et la salle de Champ Fleuri feront bientôt l’objet de travaux de rénovation de manière décalée. Ainsi, au premier semestre 2025, le bas de la scène et les accès à la scène du TPA seront réaménagés. Puis, au deuxième semestre, ce sera au tour du théâtre de Champ Fleuri de connaître une cure de jouvence, pour une fin de chantier espérée fin 2025.
- Ils ont dit -
Olivier Araste (Lindigo)
En mars, nou lété dan la kour TPA, là nou sera dan’salon ! Nou lé content démarre la saison avec la nouvelle équipe. Le maloya na toute sa place dan’ téats La Rényon et i sa fé progess a nou osi en jouant pou un public que lé différent. Jouer ici lé fort parce que band’gran la pass terla, lé magik. En tout cas, le 23 septembre, nou sa racont’ un gran zistwar. Kriké kraké !
Marie-Claude Philéas (Votia)
Déjà le téat Saint-Gilles té la première fois, sera pareil pou Champ Fleuri. Mi sa mèt’ mon ti-robe en dentelle, mon band’ soulié verni pou essaye met’ lambians ! Deux famy maloya ensamb pou transmet’ nout leritaz, lé tré fort, alors vien écouté marmailles !
Lindigo ek Votia, le 23 septembre au théâtre Champ Fleuri, 20h
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