Tribunal de commerce

Un sursis de trois mois pour Le Quotidien, une bonne nouvelle que beaucoup d'entreprises auraient aimé recevoir

  • Publié le 14 décembre 2023 à 15:06
  • Actualisé le 14 décembre 2023 à 15:11
Tribunal de commerce

Trois mois d'activités supplémentaires ont été accordés au Quotidien par le tribunal de commerce ce mercredi 13 décembre 2023. Un soulagement pour les salariés du titre de presse, qui sont toujours dans l'attente d'une proposition de reprise sérieuse. Un beau cadeau de Noël pour le média en difficulté, dont beaucoup – certains de ses confrères y compris – auraient aimé profiter aussi (Photo www.imazpress.com)

Le tribunal de commerce a donc tranché. Grâce, notamment à l'aide financière de 600.000 euros attribuée par la Région Réunion. le journal a jusqu'au 27 mars 2024 pour trouver un repreneur.

La somme versée par la Région s'ajoute aux près de 3,5 millions d'euros déjà allouée par la collectivité régionale entre 2016 et 2021 sous la précédente mandature.

Lire aussi : Région : une aide de 600.000 euros et des discussions avec des entreprises pour relancer le Quotidien

Certains, forcément optimistes, diront qu'au cours de ces trois mois de sursis un repreneur, voire plusieurs, feront acte de candidature.

D'autres, forcément pessimistes, diront que c'est reculer pour mieux sauter et que la nouvelle aide attribuée par la Région n'aura servi qu'à retarder une échéance inéluctable. -

L'avenir proche tranchera la question.

Pour l'heure, ce sursis est un grand soulagement pour les 52 salariés du média qui ne seront mis au chômage à la veille des fêtes de fin d'année.

Une excellente nouvelle aussi pour leurs familles et celles des dizaines de salariés occupant un emploi dépendant indirectement de l'activité du média - les salariés de l'imprimerie et de la distribution en l'occurrence.

Ce répit offert aux travailleurs et aux familles doit donc être apprécié à sa juste valeur.

- De très nombreuses entreprises en difficulté -

Et pour cause.

Ce répit est aussi espéré par le JIR, deuxième titre de presse écrite quotidienne, également en proie à de de graves difficultés financières.

Ce week-end, le Président de ce média, Jacques Tillier, a indiqué ne pas savoir si le journal sera en capacité de payer "les salaires de décembre et le treizième mois".

Ce journal a lui ausi demandé une aide de 600.000 euros au conseil régional.

Si elle était accordée - ce qui n'est pas acquis -, la somme s'ajouterait aux 5 millions d'euros déjà allouée par la collectivité régionale entre 2016 et 2021 sous la précédente mandature.

Dans d'autres secteurs d'activités économiques, près de 2.000 salariés répartis dans des centaines d'entreprises réunionnaises en difficulté auraient eux aussi bien besoin du répit accordé au Quotidien.  

Selon les chiffres de l'observatoire des greffes des tribunaux de commerce arrêtés au 6 décembre 2023, répartis dans 881 entreprises, plus de 3.000  travailleurs et leurs familles sont menacés par les affres du chômage. Certains s'y trouvent déjà.

Ces travailleuses et ces travailleurs sont sur le chemin de Pôle Emploi - certain.e.s y sont déjà entré.e.s -, sans bruit, sans cris, résigné.e.s face à l'indifférence.

Certains travailleuses et travailleurs doivent aussi sûrement s'interroger sur pourquoi certaines rares entreprises bénéficient de plan de sauvetage pendant que leur entreprise a été autorisée à couler sans que cela émeuve grand monde.

- Coups de pouce ou pas coups de pouce -

Le Quotidien, le JIR, Air Austral, Run Market…Ces groupes ont tous bénéficiés ces dernières années de - gros -, coups de pouce fianciers de l'Etat, de la Région, des banques...

On peut supposer que ces aides étaient justifiées.

On peut concevoir que tout cela génère une grande incompréhension chez les salariés menacés de licenciement, leurs familles et plus largement au sein de la population, subissant de graves difficultés sans roue de secours particulière.

Pour précision, la pluralité de la presse est essentielle à une démocratie en bonne santé. C'est un fait.

Il est factuellement faux de dire que cette pluralité est menacée. C'est aussi un fait

Hors ceux qui sont en difficultés, sept autres médias d'actualité quotidienne (en ligne, TV ou radio) sont présents dans l'île et ont tous des lignes éditoriales différentes. C'est encore un fait

On est loin de "la mort annoncée de la presse" C'est toujours un fait.

Quoi qu'il en soit, évidemment nous souhaitons à nos confrères de se relever de ce coup dur. Nous le souhaitons aussi à toutes les entreprises réunionnaises qui peinent à sortir la tête de l'eau.

www.imazpress.com / [email protected]

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10 Commentaires
Tiennot
Tiennot
2 ans

Ils vendent combien d’exemplaires par jour le journal de l’île ?

Zembrocal
Zembrocal
2 ans

Continué comme ça

Alain
Alain
2 ans

SFER a bénéficié de bien mieux que le Quotidien de la part du tribunal de commerce, je n'ai pas le souvenir d'un article à l'époque pour s'en étonner.
Comparer les médias papiers et numériques est une erreur. Nous n'avons que deux journaux papiers, si le Quotidien disparait il ne restera plus que celui d’extrême droite...

ZembroKaf
ZembroKaf
2 ans

Pleins de titres "réunionnais" ont disparus et bien avant la naissance "d'internet" !!! Si le Quotidien "meurt" c'est "dur" pour les employés (j'ai vécu 2 licenciements assedi et rmi et enchainement des ti contrats jusqu'à mon CDI dans une grosse association ...) malheureusement c'est la vie "économique" ... voir toujours des "grosses" entreprises quémandées de "l'argent public" ... ça frise de l'indécence !!! si le Quotidien est "liquidé" ... je ne pense pas que ses actionnaires vont pointer "chez pôle" ... c'est triste ... mais d'autres sources d'informations existent !!!

Je suis
Je suis
2 ans

Très judicieux l'article et en phase avec la réalité

Demande
Demande
2 ans

Azot aussi demande larzan 😀 Moin lé sur i done 😀

Peinard
Peinard
2 ans

Pff. Cet article pue le malokisme.

Justice
Justice
2 ans

Moi je souhaite que le quotidien et tous les autre vivent. Si i donne a un, i done a touts

Francoise
Francoise
2 ans

Totoch ou la di

Jeff
Jeff
2 ans

Merci à Imaz Press de ne pas faire de corporatisme et de mettre le doigt sur une triste réalité : si tu as des potes, tu survis grâce aux fonds publics, si tu n'as pas de potes, tu crèves