Journée mondiale de lutte contre le Sida

VIH : le dépistage, fondamental pour lutter contre l’épidémie

  • Publié le 1 décembre 2022 à 02:58
  • Actualisé le 1 décembre 2022 à 06:56
Journée de dépistage des IST

(Photo Journée de dépistage des IST Photo RB imazpress )

Ce jeudi 1er décembre 2022, a lieu la journée mondiale de lutte contre le sida. Organisée dans de nombreux pays par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1988, cette journée vise à informer et à sensibiliser le grand public. Des jeunes et moins jeunes à qui il faut rappeler l’importance du dépistage. (Photos : rb/www.imazpress.com)

À Saint-Denis, des associations ont mené des opérations de dépistage. Plusieurs anonymes ont franchi le pas et glissé sous la tente pour se faire dépister.

De jeunes femmes nous disent l’importance pour elle de se faire tester. « C’est important pour savoir si on a ou pas la maladie et aussi pour se rassurer et rassurer notre copain. » Une Dionysienne croisée sur la place Paul Vergès nous a confié être soulagée après avoir eu ses résultats négatifs.

Hommes, femmes, adolescents… tous sont invités à venir se faire dépister contre le VIH. Le dépistage, le seul moyen de savoir si oui ou non on est positif.

- 35 nouveaux séropositifs en 2022 à La Réunion -

En 2022, 1.002 personnes vivant avec le VIH bénéficient d’un suivi adapté à la Réunion. En 2021, 1.011 personnes étaient suivies. Sur ces personnes, 719 sont des hommes, 279 des femmes et 4 transgenre.

En 2022 également, 35 nouveaux dépistés se sont avérés positifs. Parmi ces 35 personnes, 27 sont des hommes et 8 des femmes. Les hommes représentants 77,14% des personnes concernées.

Cette année, sept patients atteints du VIH sont décédés.

Chiffres à La Réunion

Parmi les personnes suivies pour le VIH à La Réunion, sept ont moins de quinze ans. La tranche d'âge où l'on dénombre le plus de personnes séropositives est celle des 50-59 ans avec 349 personnes touchées.

En 2022, les personnes les plus concernées par le VIH en ce qui concerne le mode de transmission sont les personnes hétérosexuelles avec 527 personnes. Les personnes homos ou bisexuelles représentes 410 des personnes atteintes.

- Le dépistage, indispensable pour une meilleure prise en charge -

Yasmina Singamoutou, est agent de prévention à l’association Rive. Elle rappelle l’importance du dépistage. « On explique que le VIH et le IST existent encore, pas seulement le Covid », dit-elle.

Un dépistage gratuit et anonyme. « Ce sont des dépistages rapides où on prélève quelques gouttes de sang et on peut avoir les résultats instantanément », explique Yasmina.

Pour la bénévole de l’association Rive, jeunes et moins jeunes n’ont pas de raison d’avoir peur de se faire dépister. « Il existe des traitements aujourd’hui. Il vaut mieux savoir que ne pas savoir », note-t-elle.

https://www.youtube.com/watch?v=QQxTmh4qIJA

Si les dépistages ont ostensiblement diminué pendant la crise sanitaire, ils ont plutôt bien repris. « On a doublé notre capacité de dépistage au sein de l’association », explique Jean-Michel Jobart,président de l’Asetis.

Des dépistages que l’association pratique toute l’année, dans l’ensemble des secteurs de l’île et même dans les écarts grâce à l’opération « Aller vers ».

Malheureusement, nombreux sont ceux qui ne se font pas dépister et peuvent être porteurs du VIH sans le savoir.

- Changer les regards sur les personnes séropositives -

Stella Hoang, médecin au centre de santé sexuelle au CHU de Bellepierre rappelle que le dépistage est indispensable afin de savoir si on est porteur ou pas et pour avoir accès à un traitement. « Un traitement qui nous permet aujourd’hui de vivre bien », dit-elle.

Concernant les traitements du VIH, « il y a eu une très grande évolution ». « Le sida on ne le guérit pas mais les gens peuvent recevoir un traitement à vie qui se compose d’un comprimé par jour très bien toléré et qui permet de rendre le virus comme muet », dit-elle. « Le virus est en nous mais ne fait plus de dégâts », explique Stella Hoang, médecin au centre de santé sexuelle. « Je peux donc avoir des rapports avec une personne et ne pas transmettre le VIH, de même que je vais pouvoir tomber enceinte. »

Ce que regrette la spécialiste, c’est que « comme ce sont des infections qui passent inaperçues, les gens ont tendance à faire confiance et à avoir des rapports sexuels non protégés ». « Mais finalement peut-être qu’ils s’ignorent avoir le VIH. »

https://www.youtube.com/watch?v=2hDeeSN5NhQ

La spécialiste souligne « il faut lever les tabous et arrêter d’avoir peur des gens qui ont le VIH et mettre fin à cette sérophobie ».

La sérophobie d’ailleurs, tel est le thème de cette année. « Malheureusement, la sérophobie existe encore aujourd’hui », déplore Jean-Michel Jobart, président de l’association Asetis. « Alors que quand on est séropositif on est dépisté, détecté, soigné et plus contaminant », ajoute-t-il. « La charge virale étant indétectable, on est plus contaminant », ajoute Marion Geyer, médecin coordinatrice de l’association.

Pour mettre fin à la sérophobie d’ailleurs, Asetis fait appel à des patients partenaires. « Des patients experts de leur maladie qui ont comme objectif de transformer leur expérience de vie en réel témoignage. » Des personnes qui rient, sortent, font la fête, ont des enfants… en soi, vivent normalement.

Lutter contre la sérophobie, c’est donc dire que le VIH n’empêche pas de vivre sa vie comme on l’entend : sa vie amoureuse, sa vie sexuelle, sa vie tout court. C’est le sens de la campagne “Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre” de Santé publique France.

- Éduquer les plus jeunes -

En plus des dépistages, l’information et la sensibilisation sont très importantes, notamment auprès du jeune public. L’association Asetis fait de nombreuses interventions en milieu scolaire. « Cette année, nous avons fait 108 actions de sensibilisation sur l’année et dans 25 établissements scolaires », indique Jean-Michel Jobart.

Ce que souligne le président de l’association, c’est que « les jeunes semblent tout connaître, notamment la nécessité des préservatifs mais quand on leur pose la question de combien d’entre eux l’ont utilisé lors du premier rapport, on dégringole ».

L’éducation sexuelle à l’école, une question qu’avaient abordé des jeunes lors de leur échange avec Pap Ndiaye lors de sa visite à La Réunion. Ce à quoi il avait répondu, « l’éducation à la sexualité est essentielle pour des objectifs de santé publique : les grossesses précoces, les maladies sexuellement transmissibles… ». « Nous allons faire ce que nous avons à faire », avait-t-il ajouté.

Dans le cadre de la lutte contre le sida, l’éducation permet également de s'interroger sur les discriminations envers les porteurs du VIH et de lutter contre l’ignorance et les fausses croyances, qui sont souvent source de conduites à risque, d’attitudes discriminatoires et de situations d’exclusion.

- Qui contacter ? -

Voici plusieurs numéros à votre écoute à La Réunion et en métropole.

CeGIDD :

CEGIDD NORD EST :

Tél : 0262 90 55 69, CHU Félix Guyon - Saint-Denis : du lundi jeudi vendredi : 8h - 16h45, samedi 8h-14h45

CEPS (CeGIDD Ouest) :

Tél. : 0262 74 23 80, 29 rue Labourdonnais - Saint-Paul : sur RDV Lundi, mercredi, vendredi : 8h30 - 17h / Mardi, jeudi : 8h30 - 16h,

CeGIDD Sud :

Tél : 0262 35 96 10, CHU GHSR - Saint-Pierre : Lundi, mardi, mercredi, vendredi : 8h-17h / jeudi : 8h-12h

Associations

ARPS :

Tél. : 0262 21 88 77 , Adresse : 11 bis rue Saint-Jacques - Saint-Denis

Permanence d’accueil pour les dépistages Lundi - vendredi : de 11h - 18h

ASETIS :

Tél : 0262 25 80 81 ; Adresse : 121 Chemin Casabona - Saint-Pierre

Permanence d’accueil pour les dépistages Lundi au vendredi : 9h - 16h

Le Planning Familial 974 :

Tél. : 0262 25 40 15 ; 0800 08 11 11 ; Adresse : 13 D Chemine des Mangues-Carottes - Saint-Louis

Permanence d’accueil pour les dépistages Lundi au vendredi : 8h - 16h

Association Réseau Oté (Kaz’OTE) :

Tél. : 0262 45 26 55

7 chemin Pavé, Grande Fontaine 97360 Saint Paul

Permanences TRODS les mardi, mercredi et jeudi matin.

Rive :

Tél : 0262 20 28 56 ; Adresse : 21 rue Malartic - Saint-Denis

Accueil pour les dépistages uniquement sur RDV au 0692.82.13.38 ou 0262.20.28.56

Sida info service : 0 800 840 800

Numéro Vert gratuit, confidentiel et anonyme pour poser des questions sur le sida accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 
sida-info-service.org

Fil-Santé-Jeunes : 0 800 235 236 
ou depuis un portable 01 44 93 30 74
Service anonyme et gratuit tous les jours de 8h à minuit

Ligne Azur : 0 810 20 30 40 
7j/7 de 8h à 23h (coût d'une communication locale)
Possibilité d'être rappelé gratuitement

- La Réunion dit non à la sérophobie -

« La Réunion dit NON à la sérophobie et OUI à la vie ! » C’est avec ce slogan fort impactant que les associations se mobilisent en ce jeudi 1er décembre.

Lire aussi - Lutte contre le Sida : une journée de mobilisation à Saint-Pierre

Le préservatif et le dépistage demeurent vos alliés, l’un pour se protéger et l’autre pour rechercher d’éventuelles infections sexuellement transmissibles.

Peu importe la pathologie, plus tôt celle-ci est dépistée, plus tôt elle est prise en charge, ce qui a pour effet d’améliorer l’efficacité des traitements.

« Les soignants sauvent des vies, le dépistage aussi. »

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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