Chikungunya : 66 % des Réunionnais immunisés d'après une étude, l'ARS appelle tout de même à la vigilance

  • Publié le 3 décembre 2025 à 13:42
  • Actualisé le 3 décembre 2025 à 13:49
moustique spray

Cette année, La Réunion a été particulièrement marquée par l’épidémie de chikungunya. D'après une enquête menée par Santé publique France publie, 66 % des Réunionnais possèdent des anticorps contre le chikungunya, suite à l’épidémie survenue en début d’année. "Avec un niveau d’immunité collective supérieur à celui observé après l’épidémie de 2005-2006 (38 %), la probabilité d’une nouvelle vague épidémique de chikungunya d’ampleur est faible", note l'ARS. Une campagne de sensibilisation est tout de même lancée ce mercredi 3 décembre 2025. Nous publions le communiqué ci-dessous (Photo d'archive www.imazpress.com)

Avec l’arrivée de l’été austral, les pluies et les fortes chaleurs actuelles créent des conditions favorables au développement des moustiques, vecteurs de maladies comme le chikungunya et la dengue. Afin de sensibiliser la population, l’ARS La Réunion lance dès le 3 décembre une nouvelle campagne de communication intitulée "La meilleure protection, c’est ensemble !".

Objectif : rappeler la responsabilité collective dans la lutte contre les moustiques : suppression de l’eau stagnante, utilisation de répulsif et de moustiquaires, dépistage et entretien des espaces publics ou privés.

- Une immunité élevée dans l’ensemble de l’île -

À la demande de l’ARS La Réunion, Santé publique France a mené une enquête de séroprévalence entre août et novembre 2025.
Objectif : estimer le niveau d’immunité de la population contre le chikungunya après l’épidémie importante survenue au début de l’année.

L’étude, réalisée à partir d’échantillons sanguins collectés dans des laboratoires de biologie médicale de l’île, estime que 66 % de la population réunionnaise possède des anticorps contre le chikungunya.

Les niveaux d’immunité varient selon les arrondissements : Ouest : 74,3 % Sud : 68,5 % Est : 59.8 % Nord : 58.1 %
    
Ces résultats reflètent à la fois l’immunité acquise lors de l’épidémie de 2005-2006 et celle acquise lors de l’épidémie 2025.

Un risque épidémique globalement limité pour l’été austral 2025-2026

Avec un niveau d’immunité collective supérieur à celui observé après l’épidémie de 2005-2006 (38 %), la probabilité d’une nouvelle vague épidémique de chikungunya d’ampleur est faible.

Toutefois, des foyers de transmission localisés ou des recrudescences saisonnières restent possibles. Les autorités sanitaires maintiendront donc une surveillance renforcée ainsi que les actions de prévention et de lutte antivectorielle sur l’ensemble du territoire.

- Un contexte sanitaire sous surveillance -

Les moustiques de type Aedes albopictus transmettent des maladies (dengue, chikungunya...). Certaines formes de ces maladies peuvent être très graves, amenant à des hospitalisations voire des décès.

Le chikungunya a connu une recrudescence en 2024-2025, conduisant à une épidémie majeure dont la fin a été déclarée le 24 juin 2025. Quelques cas isolés persistent toutefois sur le territoire.

De 2017 à mars 2025, La Réunion a connu une circulation active et ininterrompue du virus de la dengue. Depuis le mois de mars 2025, aucun cas autochtone de dengue n’a été identifié sur l’île.

Les équipes de lutte antivectorielle de l’ARS poursuivent leurs interventions : repérage des gîtes larvaires, accompagnement des collectivités, sensibilisation du public et actions ciblées autour des cas confirmés.

Toutefois, la lutte contre les moustiques est l’affaire de tous et le moyen de prévention le plus efficace reste la mobilisation du plus grand nombre.

- Objectifs de la campagne -

Lancée le 3 décembre 2025, cette nouvelle campagne rappelle que la prévention repose sur l’engagement de tous aux côtés des équipes de lutte antivectorielle de l’ARS La Réunion:

• La population

Des gestes simples permettent d’empêcher les moustiques de s’installer dans son jardin, sa cour, sur son balcon....

- Vider les récipients contenant de l’eau stagnante (coupelles, seaux, plantes qui retiennent l’eau, pneus usagés, encombrants...)

- Entretenir les gouttières

- Jeter les déchets verts en respectant les jours de collecte

- Contrôler et couvrir les réserves d’eau (citernes, collecteurs d’eau de pluie...)

- Couvrir et vidanger les piscines non utilisées

- Il est également nécessaire de se protéger contre les piqures en utilisant du répulsif et des moustiquaires

• Les services publics

- Entretien des espaces publics, information et sensibilisation des populations

• Les professionnels de santé

- prise en charge des malades et participation à la surveillance épidémiologique pour une meilleure orientation des actions de lutte antivectorielle.

Les outils de communication

La campagne de communication « La meilleure protection, c’est ensemble » tout au long du mois de décembre 2025 avec :
• un spot radio
• une campagne digitale
• une campagne sur les réseaux sociaux de l’ARS
• des encarts presse

Lire aussi - Chikungunya : deux études pour mieux comprendre le flop de la vaccination à La Réunion

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