Un lien établi dans la moitié des effets indésirables graves

Chikungunya : deux études pour mieux comprendre le flop de la vaccination à La Réunion

  • Publié le 8 juillet 2025 à 14:49
visite de Manuel Valls mom

Le CHU de La Réunion mène deux études publiques pour mieux connaître l'efficacité du vaccin contre le chikungunya. Une nécessité alors que l'Agence du médicament a rapporté que sur les 18 cas d’effets indésirables graves rapportés après l’administration de Ixchiq, un lien avec le vaccin a été établi pour la moitié d’entre eux. L'étude vise également à comprendre les freins de la population à se faire vacciner, alors que 40.000 doses ont été achetées par l'ARS et seulement un quart utilisé (Photo : rb/www.imazpress.com)

La première étude est baptisée "CHIK-RE-VAC". Une étude réunionnaise coordonnée par le CHU de La Réunion, financée par l’ANRS | Maladies Infectieuses Émergentes et la Région Réunion. Elle vise à évaluer en vie réelle l’efficacité du vaccin IXCHIQ®, un vaccin vivant atténué administré en une seule dose.

Elle permettra de mieux comprendre : sa capacité à prévenir les infections, hospitalisations et complications graves, son immunogénicité (la production d’anticorps) et sa tolérance et ses effets secondaires éventuels.

Peuvent y participer : les personnes vaccinées contre le chikungunya ou celles non vaccinées mais éligibles (âgé de 18 à
64 ans avec au moins une comorbidité et n’avez pas eu le chikungunya).

Si vous avez déjà reçu le vaccin IXCHIQ®, vous pouvez rejoindre l’étude en mode rétrospectif. "Votre expérience est précieuse pour évaluer l’efficacité réelle du vaccin, même plusieurs semaines ou mois après l’injection", informe le CHU.

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- Un suivi renforcé pour les Réunionnais - 

Le CHU informe que chaque personne souhaitant participer à cette étude fera l'objet d'un "suivi renforcé, pris en charge par une équipe dédiée d’infirmier.es et de médecins". Ce suivi comprend : un questionnaire santé, une prise de sang pour mesurer vos anticorps et un rendez-vous de suivi à un an pour évaluer la protection dans le temps.

Pour ceux non vaccinés, vous pouvez participer en mode prospectif. "Si vous acceptez de vous faire vacciner, vous serez suivi(e) pour documenter la réponse au vaccin. Si vous refusez ou préférez attendre, vous serez inclus dans un groupe comparateur et bénéficierez également d’un suivi médical identique", explique le CHU.

Une équipe est à votre écoute pour toute question :
- Service Sud : 02.62.35.94.34
- Service Nord : 02.62.90.68.50
Email : [email protected]

Lire aussi - Chikungunya : arrêt de la vaccination pour les personnes de 65 ans et plus après un décès

- Une seconde étude pour comprendre les freins de la population à se faire vacciner -

En parallèle, l’étude VAXCCEPTACHIK, portée par les infectiologues du CHU de La Réunion, cherche à mieux comprendre les motivations, freins et opinions de la population concernant la vaccination contre le chikungunya.

Pour y participer c'est simple : prenez 5 minutes pour répondre à un questionnaire anonyme sur :

- votre perception du vaccin,
- votre intention de vous faire vacciner,
- vos besoins en information.

Accès direct au questionnaire en ligne : https://vaxcceptachik.skezia.io

Ces deux études permettront d’éclairer les autorités sanitaires sur la meilleure stratégie vaccinale à adopter.

- IXCHIQ, un vaccin qui ne convainc pas -

À La Réunion, le 7 avril 2025, avril, l'Agence régionale de santé de La Réunion (ARS) a lancé une vaste campagne de vaccination contre le chikungunya. Un vaccin boudé par la population.

Alors que l'ARS a acheté 40.000 doses, à peine plus de 5.300 personnes s'étaient fait injecter le IXCHIQ au 3 juin 2025. Le devenir des doses non-utilisées n'a pas été précisé. 

"La vaccination reste ouverte et le devenir des doses non-utilisées sera décidé en lien avec le ministère de la Santé", avait répondu l'ARS à nos questions.

Heureusement que l'ARS a annulé sa commande pour 50.000 doses supplémentaires qui devaient arriver. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, lors de sa venue à La Réunion, s'était félicité d'avoir acheté toutes les doses de vaccin contre le chikungunya pour la France.

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- Vaccin contre le chikungunya : un lien établi dans la moitié des cas d’effets indésirables graves -

L’Agence du médicament (ANSM) rapporte que "47 cas d’effets indésirables ont été déclarés et analysés sur l’ensemble du territoire français" entre le 7 mars et le 2 juin 2025, dont "18 cas graves", qui ont concerné des patients âgés en moyenne de 74 ans, selon l’agence. Sur les 18 cas d’effets indésirables graves rapportés, un lien avec le vaccin a été établi pour la moitié d’entre eux

77 % des cas proviennent de La Réunion et les principaux effets indésirables graves observés sont similaires aux symptômes d’une forme grave d’infection au virus chikungunya. Parmi les cas graves, trois décès ont été rapportés chez des personnes de plus de 65 ans atteintes d’autres pathologies. Pour l’un des décès, le lien avec le vaccin semble "très vraisemblable "tandis que pour les deux autres, l’imputabilité du vaccin n’est pas établie "à ce jour". 

La non prise en compte des risques de ce vaccin est pointée du doigt. La sénatrice Audrey Bélim a demandé une commission d’enquête parlementaire. "Comment ces effets indésirables extrêmement graves n’ont pas été perçus par la Haute Autorité de Santé pour les plus de 65 ans ? Quelles sont ces conséquences ? Que faut-il faire maintenant ?", a déclaré Audrey Bélim.

Le député Frédéric Maillot a lui adressé un courrier au ministre de la Santé et réclame "une transparence et point de situation suite aux informations qui ont été communiquées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)".

Lire aussi - Chikungunya : les élus de La Réunion demandent de la transparence de la part des autorités sanitaires

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2 Commentaires
kalou
kalou
5 mois

Cobaye une fois, pas deux ...
Faut pas non plus prendre les Réunionnais pour des crétins...

Missouk
Missouk
5 mois

On a visiblement servi de cobayes ! Un exploit de plus à mettre à l'actif de l'Agence Nationale (et Régionale) de Santé qui les collectionne !