Près de 20.000 véhicules équipés d’airbags Takata potentiellement mortels circulent toujours à La Réunion. Deux personnes sont déjà décédées sur l’île. Malgré les rappels, la majorité des automobilistes concernés n’ont pas encore fait vérifier leur voiture. Le parquet de Saint-Denis s’est dessaisi au profit de la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisées à Paris (Photo www.imazpress.com)
Malgré deux morts confirmés sur l’île et une vaste campagne de rappel lancée début 2025, près de 20.000 véhicules équipés d’airbags Takata circulent encore sur les routes réunionnaises sans avoir été contrôlés. Le Syndicat du commerce et de l’importation (SICR) et la préfecture tirent la sonnette d’alarme : ces équipements défectueux peuvent exploser à tout moment, transformant le volant en arme mortelle.
À ce jour, deux Réunionnais ont perdu la vie à cause de ces airbags. Le premier drame remonte à 2021, lorsqu’une mère de famille de 39 ans a trouvé la mort dans un accident à La Saline-les-Bains. Plus récemment, dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste est décédé sur la NRL. Selon le parquet de Saint-Denis, l’explosion de l’airbag Takata est bien en cause. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003, pourtant visée par une procédure de rappel.
Un troisième cas suspect, remontant à 2016, est actuellement réexaminé. Et en janvier 2025, une autre femme a été grièvement blessée, dans un choc pourtant peu violent.
Compte tenu de la gravité des faits et de leur dimension transnationale, le parquet de Saint-Denis s’est dessaisi au profit de la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris, en charge des dossiers complexes et à grande portée.
Mises en place en 2004, les JIRS s’occupent entièrement de l’affaire, c’est-à-dire de l’enquête, de l’instruction, des poursuites et du jugement.
"Les JIRS regroupent des magistrats du parquet et de l’instruction qui possèdent de solides connaissances en matière de criminalité organisée et en matière économique et financière" précise le site justice.gouv.fr
- Une campagne de rappel ignorée par les automobilistes -
Depuis février 2025, l’État et les importateurs de véhicules ont lancé une campagne de grande ampleur. Plus de 30.000 voitures sont concernées. Et pourtant, seulement 10.200 ont été contrôlées, déplore Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR.
"Malgré les courriers recommandés, les dépanneurs mobilisés, et des garages prêts à intervenir, les Réunionnais ne prennent pas rendez-vous", regrette-t-il. "Les gens se sont habitués à vivre avec un danger qui peut tuer", alerte-t-il encore. Les garages disposent aujourd’hui des pièces nécessaires, et le changement d’airbag est gratuit et prend moins d’une heure.
- Vers une réponse plus ferme de l’État ? -
Face au manque de réaction, le SICR demande désormais que les contrôles techniques soient bloqués pour les véhicules non mis à jour, et que les forces de l’ordre puissent exiger un rendez-vous dans les 48 heures lors des contrôles routiers.
"Ce serait dommage d’en arriver là, mais que faut-il faire pour que les gens comprennent que ça peut leur coûter la vie ?", interroge Philippe-Alexandre Rebboah.
Des stands d'information sont installés dans plusieurs centres commerciaux de l'île pour permettre aux automobilistes de savoir rapidement si leur voiture est concernée. Il suffit également de vérifier en ligne, avec l’immatriculation du véhicule, ou de se rendre chez un concessionnaire agréé.
- Une plainte collective contre les constructeurs -
Au niveau national, l’association UFC-Que Choisir a déposé plainte contre plusieurs constructeurs – BMW, Mercedes, Toyota et Volkswagen – pour leur gestion jugée insuffisante du rappel. Elle s’ajoute à celle déjà lancée contre Stellantis en janvier.
En France, au moins 15 personnes ont perdu la vie à cause de ces airbags, dont 14 en Outre-mer. À La Réunion, l’enjeu est désormais de passer de la sensibilisation à l’action, pour éviter de nouveaux drames.
is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
L'Etat a la liste exacte des véhicules concernés, peut être qu'il faudrait mettre en place de contrôles routier et bloquer les véhicules au contrôle technique ?
Des millions de véhicules en France sont encore équipés d’airbags défectueux de la marque Takata, reconnus comme potentiellement mortels. Ce scandale mondial a déjà causé de nombreux accidents graves. Pourtant, aucune mesure forte n’a été imposée aux constructeurs pour protéger les automobilistes.
Pourquoi ? Parce qu’encore une fois, nos politiques préfèrent protéger les intérêts des grandes entreprises au lieu de défendre ceux des “petites gens”.
Plutôt que d’exiger des rappels massifs et coordonnés par les fabricants eux-mêmes, on laisse les conducteurs seuls face à ce danger.
Nous refusons cette logique à deux vitesses. La sécurité routière n’est pas une variable d’ajustement au service des profits !
C'est du pipo, c'est juste pour effrayer car j'attends depuis plusieurs mois un rendez vous. Ils n'ont pas la pièce.
Les criminels ce sont les constructeurs et les autorités qui les couvent...
Ça y est ça commence : "il faut être craint pour être libre... " Dixit le président.
Difficile d avoir un rendez vous qu ils essaient ils n ont pas les pieces!
"que les forces de l’ordre puissent exiger un rendez-vous dans les 48 heures"
Il serait encore mieux que les forces de l'ordre obligent les garagistes à disposer de l'airbag de remplacement !
Ma sœur, propriétaire d'une C3, a attendu presque 3 mois pour que son garagiste lui dégotte le bon modèle.