Afrique

Centrafrique: nouvelles accusations d'abus sexuels contre des Casques bleus

  • PubliĂ© le 5 janvier 2016 Ă  22:42
Des casques bleus en poste Ă  Bangui, le 2 janvier 2016

L'ONU a annoncĂ© mardi avoir ouvert une enquĂȘte sur de nouvelles accusations d'abus sexuels portĂ©es contre ses Casques bleus en RĂ©publique centrafricaine (RCA). Les victimes prĂ©sumĂ©es sont quatre fillettes soumises Ă  des "abus sexuels et une exploitation sexuelle" Ă  Bangui par des soldats de trois pays participant Ă  la Mission de l'ONU en RCA (Minusca).

Elles ont Ă©tĂ© interrogĂ©es Ă  Bangui par des enquĂȘteurs de l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, a prĂ©cisĂ© le porte-parole de l'ONU StĂ©phane Dujarric.

Les autoritĂ©s centrafricaines ont Ă©tĂ© informĂ©es, ainsi que les pays contributeurs de troupes concernĂ©s afin que ceux-ci enquĂȘtent et prennent Ă©ventuellement des sanctions contre leurs ressortissants, comme le prĂ©voit la procĂ©dure. M. Dujarric n'a pas prĂ©cisĂ© de quels contingents il s'agissait ni combien d'hommes Ă©taient impliquĂ©s. Mais selon des sources Ă  l'ONU, il s'agit de soldats du Maroc, du Gabon et d'Egypte.

La Minusca a indiquĂ© par ailleurs que des "forces internationales" Ă  Bangui font Ă©galement l'objet d'une enquĂȘte, sans autres prĂ©cisions.
Citant un communiqué de la Minusca, le porte-parole a indiqué que le chef de la Minusca, le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, avait réitéré la "politique de tolérance zéro" appliquée officiellement par l'ONU envers les délits sexuels.

Cette politique n'empĂȘche pas les abus sexuels d'ĂȘtre un problĂšme rĂ©current dans certaines missions de maintien de la paix de l'ONU.
Selon un responsable de l'ONU, les soldats sont accusés d'avoir violé et exploité sexuellement les quatre filles, toutes mineures, et d'avoir échangé des fournitures contre des faveurs sexuelles. Certaines des victimes vivaient dans un camp pour personnes déplacées à Bangui.
Ces nouvelles accusations portent Ă  26 le nombre de cas d'abus sexuels impliquant la Minusca.

Elles interviennent alors que l'ONU sort à peine d'un scandale retentissant de viols d'enfants impliquant des soldats français déployés sous commandement français en RCA.

A la mi-décembre, un groupe d'experts indépendants avait dénoncé un "échec flagrant" de l'ONU dans la gestion de cette affaire, qui avait coûté son poste au précédent chef de la Minusca, le Sénégalais Babacar Gaye.

La justice française a entendu dĂ©but dĂ©cembre quatre militaires français sur ces soupçons de viols d'enfants commis en 2013 et 2014. En tout, quatorze soldats français Ă©taient mis en cause, de mĂȘme que des militaires de GuinĂ©e Ă©quatoriale et du Tchad.

Les nouvelles accusations ont été évoquées mardi à huis clos au Conseil de sécurité. "Nous en avons vraiment assez de voir ce genre d'affaires se répéter", a déclaré à la presse l'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen à l'issue de la réunion. "Certains ont réclamé que le Conseil soit informé précisément de la suite qui sera donnée à ces accusations", a-t-il expliqué.

Selon les rĂšgles de l'ONU c'est au pays dont sont originaires les Casques bleus qu'il revient d'enquĂȘter et de les sanctionner. Mais le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU Ban Ki-moon a promis qu'il n'hĂ©siterait pas Ă  retirer un contingent entier si le pays concernĂ© ne poursuivait pas en justice les coupables.

AFP

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