Le nom de Bello n'a pas fait consensus (actualisé)

Le PS, EELV et le PCF proposent une candidature issue de la société civile pour Matignon

  • Publié le 15 juillet 2024 à 20:52
Des militants socialistes réagissent après le discours d'Olivier Faure le 7 juillet 2024 à Paris

La gauche restait incapable lundi de s'accorder sur un candidat pour Matignon: La France insoumise a annoncé suspendre les discussions et "exige" d'abord une "candidature unique" du Nouveau Front populaire pour la présidence de l'Assemblée, alors que les macronistes affinent leur stratégie pour tenter de conserver le perchoir. Dans un communiqué, le PS indique avoir présenté une proposition de candidature commune issue de la société civile au poste de Premier ministre.

"Nous avons fait ce jour, avec les écologistes et les communistes, une proposition de candidature commune issue de la société civile au poste de Premier ministre, permettant de rassembler toute la gauche autour du projet que nous avons porté. Elle a été proposée à la France insoumise et nous souhaitons sur cette base une reprise immédiate des discussions pour un accord à 4 dans les plus brefs délais", a indiqué via un communiqué de presse Olivier Faure.

"Nous sommes en outre favorables, comme nous l’avons toujours été, à la proposition d’une candidature unique du Nouveau Front Populaire au perchoir de l’Assemblée nationale".

 

Le nom d'Huguette Bello, présidente de La Réunion proche de La France insoumise, proposé par les communistes la semaine passée, n'a pas convaincu le PS et la piste a été abandonnée durant le week-end... Et cela commence à agacer, huit jours après la première place surprise de la gauche au second tour des législatives anticipées.

"Je suis tellement en colère du visage que nous montrons", s'est désespérée lundi sur X l'écologiste Sandrine Rousseau.

Lire aussi - Bello décline "l'offre" pour Matignon, le Nouveau front populaire sous pression

Lire aussi - Huguette Bello décline l’offre de proposer son nom pour Matignon

Les tensions les plus fortes opposent Insoumis et socialistes, les deux principaux groupes du NFP se disputant le leadership à gauche du nouvel hémicycle.

"Si ça bloque aujourd'hui, c'est la faute du Parti socialiste, clairement", a lancé le coordinateur de LFI Manuel Bompard, dénonçant sur RMC et BFMTV "les oppositions systématiques, les blocages, les veto" émanant selon lui du PS "sur toutes les candidatures".

"Nous serons à la hauteur" et "rien n'a été bloqué", répond de son côté le premier secrétaire du PS Olivier Faure, candidat officiel des socialistes pour Matignon.

En attendant la mise en place de la nouvelle législature et l'élection très attendue du prochain président de l'Assemblée nationale, jeudi, le Nouveau Front populaire n'a toujours pas trouvé d'accord sur une équipe gouvernementale.

"Le parti socialiste joue-t-il la montre pour laisser briser le Nouveau Front populaire et renoncer au programme ?", a accusé LFI dans un communiqué. Auparavant, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard a fustigé "les oppositions systématiques, les blocages, les veto" du PS "sur toutes les candidatures".

"Rien n'a été bloqué", a rétorqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, candidat officiel des socialistes pour Matignon.

 

- Cap sur le perchoir -

Pour sortir de l'ornière, le député de Seine-et-Marne a proposé sur France 2 "d'élargir" le prisme à "quelqu'un de l'extérieur". "Il faut chercher à trouver la personnalité, peut-être issue de la société civile, qui permettra d'avancer ensemble", a-t-il expliqué, sans toutefois citer de nom.

Les Insoumis, de leur côté, ont érigé une autre priorité pour le NFP: s'accorder sur une candidature commune au poste de président de l'Assemblée, dont l'élection a lieu jeudi.

"C'est cette première partie qu'il faut gagner maintenant. Plus on va perdre du temps dans d'autres discussions et plus on va être fragilisé", a remarqué Manuel Bompard. "De cette élection à l'Assemblée nationale va dépendre la suite", a renchéri sur TF1 la députée insoumise du Val-de-Marne Clémence Guetté, également citée parmi les candidats au poste de Premier ministre.

La gauche joue gros sur cette élection au perchoir: une partie du camp macroniste tente en effet depuis plusieurs jours de bâtir une majorité alternative au NFP pour ce poste-clé, que Yaël Braun-Pivet entend bien conserver.

Un accord avec la droite, par exemple, pourrait permettre au bloc présidentiel de dépasser la gauche en nombre de voix.

- Attal bientôt démissionnaire -

La question du front républicain contre le Rassemblement national, que la gauche aimerait poursuivre à l'Assemblée nationale en privant le RN de tout poste à responsabilité, est également l'un des sujets de la semaine.

Mais plusieurs cadres macronistes, dont Mme Braun-Pivet, y sont opposés.

Cela vaut à la présidente sortante d'être accusée de s'entendre avec le RN pour conserver son poste, ce qu'elle a démenti. Un tel accord avec le RN serait "inimaginable", a dénoncé Olivier Faure.

Ce dossier devrait logiquement s'inviter à l'ordre du jour d'une réunion du groupe Renaissance - bientôt rebaptisé "Ensemble pour la République" - convoquée par Gabriel Attal à 10H30 en visioconférence.

Le nouveau président du groupe, élu samedi avec 84 voix sur 98, cumule toujours ce poste avec celui de Premier ministre tant qu'Emmanuel Macron n'accepte pas sa démission.

Cela devrait être le cas "mardi ou mercredi", a glissé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Un conseil des ministres est d'ailleurs prévu mardi à 11H30, a-t-on appris de source ministérielle.

La stratégie présidentielle devrait aussi être affinée lors d'une réunion des chefs de parti du camp macroniste autour d'Emmanuel Macron à midi à l'Elysée, selon l'entourage du chef de l'Etat.

Au coeur du flou politique, une chose est certaine pour le futur gouvernement: il récupérera des finances publiques dans le rouge.

Dans un épais rapport présenté lundi matin, la Cour des comptes dresse en effet un bilan préoccupant.

La nécessité de réduire la dette est un "impératif" qui "doit être partagé" par toutes les forces politiques, a averti son premier président Pierre Moscovici.

AFP

guest
7 Commentaires
le kiré totocheur de la pointe du diable, lé + cat
le kiré totocheur de la pointe du diable, lé + cat
1 an

Les alimentaires se bagarrent pour et uniquement un bout de gras ....

La nation, il s'en foutent du moment ils se servent un plat de lentilles, entre soi !

Bello Premier Ministre
Bello Premier Ministre
1 an

Ce serait TOP si Mme BELLO serait Premier Ministre. Un grand honneur pour la Réunion.

Jacques
Jacques
1 an

Voilà à quoi mène des alliances contre nature qui ont obligées les électeurs à voter, peut-être pour des personnes dont ils n'avaient pas envie.
La gauche montre enfin son vrai visage ......

Harcèlement Ase de l'Est
Harcèlement Ase de l'Est
1 an

Le blocage fait le jeu de Macron. Une personnalité de la Reunion 1er ministre aura des répercussions positives pour l'ile.

Grrr
Grrr
1 an

A la Run, on a voté NFP
Casse toi vite, ici C pas pour les Fachos
Non !!!

HULK
HULK
1 an

Ah elle est belle cette alliance du "front populaire". Mais comment les français ont-ils pu voter pour des gens comme çà? Quelle honte, quelle indignité d'afficher au grand jour des divergences profondes qui montrent bien que ces gens-là ne peuvent pas gouverner ensemble. Celà devient tellement évident que c'en est dramatique pour la FRANCE et les français.

Dom
Dom
1 an

Que d'impréparation... et ça veut gouverner !