Espace

Le rendez-vous du télescope Cheops avec les exoplanètes reporté

  • Publié le 17 décembre 2019 à 14:29
  • Actualisé le 17 décembre 2019 à 15:09

Le lancement du télescope spatial Cheops dédié à l'étude des exoplanètes, qui devait quitter mardi la Guyane française à bord d'une fusée Soyouz, a été reporté par la société Arianespace qui précise que des investigations sont en cours.

"Le lancement des satellites COSMO-SkyMed Second Generation, CHEOPS, OPS-SAT, EyeSat, ANGELS, initialement prévu le 17 décembre, est reporté", a indiqué Arianespace dans un communiqué. "La nouvelle date de lancement visée sera annoncée dès que possible", ajoute-t-elle. "En raison d'un rouge au début de la séquence automatisée du système de lancement SYZ, les opérations sont arrêtées pour aujourd'hui. Satellites et lanceurs en toute sécurité. Enquêtes en cours selon les procédures standard. Plus de détails attendus plus tard dans la journée. Go VS23, Go !", a tweeté Stéphane Israël, président d'Arianespace.

"Lancement reporté. Plus d'informations sous peu....", a pour sa part tweeté l'agence spatiale européenne (ESA) qui dirige la mission Cheops avec la Suisse. Près de 4.000 exoplanètes - orbitant autour d'une étoile autre que le Soleil - ont été détectées depuis la découverte de la première, 51 Pegasi b, il y a 24 ans. "Nous savons depuis qu'il y a des planètes partout, qu'environ une étoile sur deux possède son cortège de planètes. Maintenant, nous voulons dépasser la statistique et les étudier en détail", avait expliqué à l'AFP David Ehrenreich, responsable scientifique de la mission.

Car l'objectif de Cheops (CHaracterising ExOPlanet Satellite) n'est pas d'aller débusquer de nouvelles exoplanètes mais d'analyser celles déjà identifiées, pour tenter de comprendre de quoi elles sont faites, un pas dans la longue quête de conditions de formes de vie extraterrestre, mais aussi des origines de la Terre.

- La "banlieue proche" du Soleil -

Embarqué dans un satellite, le télescope orbitera à 700 kilomètres au-dessus de la Terre pour ne pas subir les perturbations de l'atmosphère, et accèdera à tout le ciel, Soleil dans le dos. Sa cible: Proxima du Centaure, 55 Cancri, Koro 1... au moins 400 systèmes planétaires, distants de quelques centaines d'années-lumière - la "banlieue proche" du Soleil à l'échelle de la Voie lactée.

Les données récoltées par Cheops, combinées à des informations récoltées par les télescopes au sol, permettront de mesurer la densité, paramètre essentiel pour déterminer la composition de la planète. Un critère fondamental pour définir la probabilité qu'une planète puisse héberger la vie. Mais la mission étudiera aussi les planètes dites "non-habitables", pour comprendre toute leur diversité. "En observant les exoplanètes, on s'aperçoit que le système solaire est complètement atypique", avait relevé Francis Rocard, planétologue au CNES: ailleurs, il y a "partout" des objets qui n'existent pas chez nous, des mini-Neptune, des super-Terre avec des grosses enveloppes de gaz, des "Jupiter chauds"....

Le lanceur moyen Soyouz, dont c'est le troisième lancement de l'année, devait décoller à 05h54, heure de Kourou (08h54mn GMT), du Centre spatial guyanais. Mais "lors des opérations de chronologie finale du Vol VS23, la séquence automatique du lanceur Soyouz a été interrompue à H0-1h25", a précisé la société de service de lancements dans un communiqué.

Soyouz devait également emporter le satellite d'observation de la Terre COSMO-SkyMed Second Generation, pour l'Agence spatiale italienne (ASI) et le ministère de la Défense italien. Et trois charges auxiliaires: Angels, premier nanosatellite produit financé par le CNES et intégralement par l'industrie française; Eyesat, également financé par le CNES; et Ops-Sat, pour le compte de l'ESA.

Un lancement dans lequel une start-up de Toulouse (sud-ouest) fonde tous ses espoirs: Anywaces, société de 16 salariés fondée en 2017 par un ancien du CNES, a équipé de ses antennes les satellites Angels et Eyesat. "C'est notre premier lancement", avait indiqué le président d'Anywaves, Nicolas Capet. Ce nouvel acteur du "New space" français - mouvement entrepreneurial en plein essor dans le domaine spatial - se présente comme "le seul équipementier sur le marché des antennes de nanosatellites en Europe" et voit son activité doubler chaque année depuis sa création.

AFP

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