Il a écrit aux Français, sans un mot spécifique pour les Outre-mer (actualisé)

Macron : le grand débat n'est "ni une élection, ni un référendum"

  • Publié le 14 janvier 2019 à 10:26

Une trentaine de questions pour encadrer le grand débat et "transformer les colères en solutions": Emmanuel Macron promet dans sa lettre aux Français rendue publique dimanche qu'il "tirera toutes les conclusions" de cette consultation inédite qui est lancée ce mardi 15 janvier et qui se poursuivra jusqu'au vendredi 15 mars 2019. Emmanuel Macron précise dans sa lettre que le débat est proposé aux Français de l'Hexagone,d' outre-mer et à ceux résidant à l'étranger, mais n'a pas de questions spécifiques pour les Ultramarins

Au lendemain d'un neuvième samedi de manifestations des "gilets jaunes" marqué par un regain de mobilisation, le chef de l'Etat assure que les propositions des Français "permettront de bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer leaction du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international".

"Je vous en rendrai compte directement dans le mois qui suivra la fin du débat", s'engage-t-il.

Voici le texte intégral de cette lettre aux Français

 

Il propose une liste d'une trentaine de questions sur les thèmes qu'il avait définis par avance le 10 décembre : fiscalité, modèle social, démocratie, institutions, transition écologique et diversité, immigration, laïcité. Mais assure qu'il n'y aura "pas de questions interdites".

Voici quelques-unes de ces questions

- Faut-il reconnaître le vote blanc ? Faut-il rendre le vote obligatoire ?

- Faut-il, et dans quelles proportions, limiter le nombre de parlementaires ou autres catégories d’élus ?

- Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? A l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ?

- Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens ?

- Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ?

- Pas question de toucher l'ISF -

Pourtant il trace plusieurs lignes rouges, en excluant de revenir sur les réformes votées sur la fiscalité sur le patrimoine. En clair, sur la suppression de l'ISF (impôt sur la fortune), dont le rétablissement fait pourtant partie des demandes les plus fréquentes apparues dans les cahiers de doléances ouverts dans des milliers de mairies.

Autre point non négociable pour le chef de l'Etat, la remise en cause du droit d'asile. Il n'évoque pas d'autres points que le gouvernement ne veut pas mettre sur la table, comme la peine de mort ou l'IVG.

En revanche, au milieu de questions attendues, comme celle sur la possibilité de compter les votes blancs ou d'une dose de proportionnelle, Emmanuel Macron pose la question de fixer des quotas annuels d'immigration, une mesure qu'il n'a jamais proposée. Il demande aisni : "que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation ? En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?"

Dans le mois qui suivra le 15 mars la fin du grand débat, Emmanuel Macron donne rendez-vous aux Français pour sa traduction politique. Il ne précise pas comment les propositions des citoyens pourraient devenir réalité, s'abstenant d'évoquer l'idée de référendums multiples, suggérés par des membres du gouvernement.

- "Je n'accepte pas la violence" -

Ce débat n'est "ni une élection, ni un référendum", avertit le chef de l'Etat. Car il représente pour l'exécutif autant un espoir qu'un risque politique, s'il débouche sur des demandes à l'opposé du programme présidentiel ou s'il fait un flop de participation. Ce qui torpillerait la solution politique choisie par le président, très bas dans les sondages.

Le grand débat viendra compléter les mesures sur le pouvoir d'achat d'un total de 10 milliards d'euros (augmentation de 100 euros net pour les salariés autour du Smic, CSG des retraités...) annoncées le 10 décembre par Emmanuel Macron, sous la pression de la rue.

Les "gilets jaunes" ont eux montré leur détermination samedi en défilant plus nombreux - 84.000 dans toute la France contre 50.000 la semaine précédente, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. Dimanche encore, quelque 200 femmes "gilets jaunes" ont défilé à Toulouse, 300 au Mans.

Ce neuvième acte a été marqué par 167 interpellations rien qu'à Paris mais au final moins de violences que redouté par les autorités. "La responsabilité l'a emporté sur la tentation de l'affrontement", a salué le ministre de l'intérieur Christophe Castaner.

A ce propos dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron a noté : "ne grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. Il nous faut y répondre par des idées claires. Mais il y a pour cela une condition : n’accepter aucune forme de violence". Il a a-jouté "je n’accepte pas la pression et l’insulte, par exemple sur les élus du peuple, je n’accepte pas la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires. Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait !"

- La lettre aussitôt été contestée -

La liste de questions posées par le chef de l'Etat a aussitôt été contestée par l'opposition. "Des questions souvent fermées, orientées, des sujets fondamentaux absents, rien sur l'UE !", a protesté Florian Philippot.

"Pas de question interdite mais pas touche aux mesures économiques et fiscales. Pour le reste les questions énumérées par Emmanuel Macron renseignent sur les décisions qu'il annoncera seul", ironise Eric Coquerel (LFI).

 

 

La consultation suscite aussi la méfiance des "gilets jaunes". Samedi à Strasbourg, Jean-Jacques jugeait que "le débat, c'est dans la rue, pas dans une salle ou sur internet". Dimanche, un "congrès fondateur" de quelque 600 "gilets jaunes" des Pyrénées-Orientales pour structurer le mouvement et l'inscrire dans le débat s'est soldé par un échec.

Tous les partis ne sont pas prêts à y contribuer non plus. "C'est un enfumage pour un enterrement" de la contestation, selon Danielle Simonnet (LFI). "Ce n'est pas à la hauteur des enjeux" et l'exécutif cherche à "gagner du temps", critique aussi Wallerand de Saint Just (RN).

A l'inverse, Olivier Faure (PS) souhaite que les socialistes y participent. Les Républicains aussi vont "essayer d'apporter (leur) soutien à cette consultation" car "nous voulons sortir du chaos", a déclaré la porte-parole Laurence Saillet. Mais selon le patron de LR Laurent Wauquiez, le débat "risque d'être un artifice grossier", a-t-il prévenu dimanche dans sa propre lettre aux Français.

- Les modalités fixées ce lundi -

Les modalités de cette consultation doivent être précisées lundi par le Premier ministre Édouard Philippe. Le pilotage reste encore à définir, après la défection cette semaine de la présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, après une polémique sur sa rémunération.

Un "comité de garants" pourrait être installé, chapeauté par une personnalité comme le Défenseur des droits Jacques Toubon ou le Haut Commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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1 Commentaires
Daniel
Daniel
6 ans

Le torchon de Macron, ce personnage haineux qui nous coûte un pognon de dingue,les dépense de L'Elysée et de Brigitte, l'argent donner généreusement a l'étranger les fonctionnaires de Bercy, les déplacement du Président et du Premier Ministre, les subventions aux syndicats, aux grand médias menteur, a certaines associations, une assemblée Nationale,et un Sénat, l'Europe ces fonctionnaires, ou va ce pognons de dingue ??