Le président met l'accent sur la jeunesse et éducation

Macron annonce le retour de l'uniforme à l'école, trois collèges concernés à La Réunion

  • Publié le 17 janvier 2024 à 02:58
  • Actualisé le 17 janvier 2024 à 06:41

Emmanuel Macron a multiplié les annonces mardi lors d'une conférence de presse aux accents volontaristes pour promettre "une France plus juste et plus forte" autour de son concept de "réarmement", en insistant sur la jeunesse avec le retour de l'uniforme à l'école et la régulation des écrans. Le président ayant précisé qu'une tenue unique serait expérimentée cette année dans une centaine d'établissements scolaires s'étant portés volontaires, dont trois à La Réunion.

Au cours d'une grande conférence de presse à l'Elysée devant environ 200 journalistes, le chef de l'Etat a évoqué un éventail de sujets, dont l'école, au coeur des préoccupations depuis la nomination la semaine dernière de Gabriel Attal au poste de Premier ministre, le portefeuille de l'Education nationale ayant été récupéré par la ministre des Sports, Amélie Oudéra-Castéra.

Premier axe des mesures annoncées mardi: la jeunesse et l'école. Le chef de l'Etat entend réguler l'usage des écrans "pour nos enfants", sur la base des préconisations d'experts qu'il a réunis la semaine dernière et rendront leur rapport en mars. Précisant qu'il y aura "peut-être des interdictions" et "des restrictions" pour les jeunes usagers.

"La tenue unique qui a donné lieu à tant de débats ces derniers mois dans notre pays et qui efface les inégalités entre les familles (...) sera expérimentée dès cette année dans des établissements volontaires", a-t-il déclaré.

Parmi la centaine d'établissements volontaires, trois se trouvent à La Réunion. Dans le reste des Outre-mer, c'est également Mayotte et la Guyane qui sont concernées avec respectivement deux collèges et un lycée pour l'île soeur ainsi que un collège en Guyane.

- Macron met l'accent sur la jeunesse et l'école pour "réarmer" le pays -

De retour, également, les cérémonies de remise des diplômes "dès cette année" au collège.

"Nous irons vers la généralisation du Service national universel en seconde", a également annoncé Emmanuel Macron, donnant rendez-vous "dans les prochaines semaines" sur ce chantier ouvert dès son premier quinquennat.

 

"Cette expérimentation sera évaluée. Sur la base des résultats, s'ils sont concluants, nous la généraliserons en 2026", a-t-il poursuivi, indiquant qu'il ne s'agissait pas d'un sujet "innocent".

Il veut "refonder l'instruction civique", dont le volume horaire sera doublé, avec une heure par semaine dès la cinquième, et souhaite "que le théâtre devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine". Pour que "chaque génération" apprenne "ce que la République veut dire".

"Nous irons vers la généralisation du Service national universel en seconde", a également annoncé Emmanuel Macron, donnant rendez-vous "dans les prochaines semaines" sur ce chantier ouvert dès son premier quinquennat.

Le tout assorti d'un mea culpa sur "l'égalité des chances": "je dois reconnaître avec netteté qu'après six ans et demi (...), nous avons amélioré des choses mais nous ne les avons pas radicalement changées". L'avenir des enfants "reste encore par trop déterminé par le nom de famille, l'endroit où l'on est né, le milieu auquel on appartient".

- Il faut "oser ce que nous n'osions même plus penser" -

Une semaine après la nomination d'un nouveau gouvernement, le chef de l'Etat a voulu fixer son cap, "dire le sens profond" de son action, avant que Gabriel Attal ne détaille sa feuille de route le 30 janvier devant le Parlement.

Dans sa déclaration de politique générale, le plus jeune Premier ministre français devra vraisemblablement revenir sur certaines mesures qui fâchent, comme la hausse attendue des tarifs de l'électricité, ou préciser les contours des nouvelles réformes économiques et sociales seulement effleurées par le président.

Devant ses ministres quasiment au complet et de nombreux journalistes rassemblés dans la salle des fêtes de l’Élysée, Emmanuel Macron a esquissé pendant deux heures vingt, en prime time à la télévision dans cet exercice rare pour lui, sa volonté de combattre les "rentes" et briser les "tabous", après une année 2023 marquée par les adoptions chaotiques des lois sur les retraites et sur l'immigration. Une manière, dit son entourage, de "revenir aux sources" du macronisme de 2017 qui s'était parfois perdu en chemin.

Il a exhorté ses troupes à "oser ce que nous n'osions même plus penser", sans "avoir peur de soulever certains mécontentements".

"Je suis convaincu" que "nos enfants vivront mieux demain, que nous ne vivons aujourd'hui", a-t-il assuré.

Le président a défendu sa nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, qui a eu "raison de s'excuser" de son "propos maladroit" qui l'a placée au centre d'une vive polémique au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé.

"On va continuer à s'attaquer avec force" aux heures non remplacées dans les écoles, a-t-il martelé, récusant par ailleurs tout "conflit" entre école publique et privée.

Il aussi vanté les mérites de la sarkozyste Rachida Dati, nommée au ministère de la Culture malgré sa mise en examen dans une affaire de corruption présumée. Et il a vivement attaqué le Rassemblement national, promettant de "se battre jusqu'au dernier quart d'heure" contre le parti "de l’appauvrissement collectif" et du "mensonge", qui domine les sondages à six mois des élections européennes.

Emmanuel Macron a également dit n'avoir "aucun regret" d'avoir défendu la "présomption d'innocence" de l'acteur Gérard Depardieu, tout en concédant un "regret" de "ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences est importante".

Deuxième thème abordé: la sécurité. Dix opérations "place nette" seront menées chaque semaine contre le trafic de drogue, a-t-il promis, dans une volonté de restaurer "l'ordre".

Sur le plan économique, le président a demandé à son gouvernement des mesures permettant de "mieux gagner sa vie par le travail". Il souhaite par ailleurs que les fonctionnaires soient davantage rémunérés "au mérite".

Emmanuel Macron a par ailleurs défendu le doublement des franchises médicales, à 1 euro, une mesure envisagée depuis quelques mois qui ne serait pas "un crime terrible", et a dit souhaiter la régularisation de "nombre de médecins étrangers" pour lutter contre les déserts médicaux.

Une nouveauté dans son discours: le locataire de l'Elysée a évoqué un "réarmement démocratique" pour relancer la natalité, avec la création d'un "congé de naissance" de six mois pour remplacer le congé parental, mieux rémunéré, ainsi qu'un "grand plan" contre l'infertilité.

- "Lunaire et paternaliste" -

Sur l'international, le chef de l'Etat a annoncé qu'il retournerait en février en Ukraine pour la deuxième fois depuis le début de la guerre, annonçant de nouvelles livraisons d'armes pour ne "pas laisser la Russie gagner".

Hors campagne pour sa réélection, Emmanuel Macron ne s'est prêté qu'une fois à cet exercice d'une longue conférence de presse tous azimuts, le 25 avril 2019.

"Macron a éludé tous les sujets qui intéressent les Français" pour un "discours de politique générale lunaire et paternaliste", a dénoncé la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier.

"Macron enchaîne les poncifs réactionnaires, répète des promesses non tenues et annonce une nouvelle étape de maltraitance sociale", a abondé le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

Le patron des Républicains Eric Ciotti a déploré que "les ambitions" soient "aussi monumentales que les annonces sont modestes", tandis que la leader du RN Marine Le Pen a critiqué "un énième et interminable bavardage, un entre-soi sans hauteur, sans vision et surtout sans solutions aux problèmes critiques des Français".

AFP

guest
4 Commentaires
974
974
6 mois

Belal a été plus impressionnant. Beaucoup de Bavardages. De l'autosatisfaction déroutant. Un président toujours hors sol. Belal nous a plus impressionné.

ohyenasmarre
ohyenasmarre
6 mois

des blouses , des ceremonies de diplomes , des services nationaux pour les eleves ...c'est ca la refonte des fondamentaux de l'education nationale de Macron !!! C'est ça qui vas relever le niveau scolaire des eleves et les portés a l'international???? !!! serieux president t'est a coté de la plaque

Oufti
Oufti
6 mois

Natalité, uniforme à l’école, travail, certainement Mr le maréchal

payet
payet
6 mois

les politiciens brassent de l air mais pas pour 1 euro ça nous coute vraiment cher et le pen va couter encore plus cher,apres on va devoir assumer les conséquences ...