[VIDEO] En marge des violences urbaines

Marseille : cinq policiers du Raid placés en garde à vue après la mort d'un homme de 27 ans

  • Publié le 8 août 2023 à 13:16
  • Actualisé le 8 août 2023 à 14:45

Cinq policiers du Raid, une unité d'élite de la police, ont été placés en garde en vue dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un jeune homme de 27 ans, Mohamed B., en marge des émeutes début juillet à Marseille, a indiqué mardi le parquet (Photo d'illustration)

"Le parquet de Marseille confirme le placement en garde à vue mardi 8 août 2023 de cinq policiers de l'antenne de Marseille du Raid. Ces gardes à vue interviennent sur commission rogatoire du juge d'instruction dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 4 juillet", a expliqué le parquet dans un communiqué.

Tir de LBD dans la poitrine -

Plusieurs autres policiers ont également été convoqués mardi afin d'être entendus en qualité de témoins, a ajouté cette même source.

Dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que le centre de Marseille était en proie à des dégradations et pillages à la suite de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin, Mohamed Bendriss, marié, père d'un enfant et dont la veuve attend un deuxième enfant, avait perdu la vie après avoir fait un malaise alors qu'il circulait à scooter.

C'est lors de son autopsie qu'avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD (lanceur de balle de défense).

Comme semble le montrer une vidéo qu'il a lui-même réalisée quelques instants avant son décès, Mohamed Bendressi ne participait pas aux émeutes mais filmé l''interpellation d'une personne par les forces de l'ordre. Regardez

Le 4 juillet, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Marseille pour "coups mortels avec arme" qui avait été confiée à la police judiciaire et à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Quelque 200 personnes s'étaient rassemblées pour une marche blanche le 6 juillet à la cité Air Bel, à Marseille, au pied de l'immeuble où vit la veuve de Mohamed Bendriss.

"Sa mère dit que son fils n'était pas dans les émeutes", a indiqué mardi à l'AFP Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association "Marseille en colère!", qui s'était mobilisée lors de la marche blanche début juillet.

Les proches de Mohamed avaient également espéré qu'une enquête "loyale et objective" ait lieu.

Ils avaient souligné le 7 juillet à travers un communiqué des avocats Thierry Ospital et Frédéric Coffano, conseils respectivement de la compagne et de la mère de Mohamed Bendriss, que la famille "recherche uniquement et seulement la vérité et la justice" et qu'elle n'entendait "en aucun cas polémiquer et porter des accusations ou anathèmes à l'encontre de quiconque".

- Passage à tabac d’Hedi -

Il s’agit d’une nouvelle enquête à Marseille mettant en cause des agents des forces de l’ordre qui pourraient être soupçonnés de violences policières, après l’affaire du passage à tabac d’un jeune homme, Hedi, dont une partie du crâne a dû être amputée, également en marge des émeutes.

Le 21 juillet, quatre policiers marseillais avaient été mis en examen pour les violences contre Hedi du chef de "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours" aggravées par trois circonstances en ce qu’elles ont été "commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions".

Sur ces quatre fonctionnaires, trois avaient été placés sous contrôle judiciaire et un placé en détention provisoire, où il se trouve encore après le rejet de son appel début août par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence.

Lire aussi : Violences contre Hedi : la justice maintient le policier en détention provisoire

Le dimanche 23 juillet  Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, avait déclaré dans les colonnes du Parisien à propos de ce policier incarcéré : "le savoir en prison m'empêche de dormir. Je  considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail".

Ces propos avaient déclenché une vive polémique et des condamnation très ferme de la part des syndicats de magistrats et des partis d'opposition.

Lire aussi : Soutenus et encouragés par leur patron, des policiers exigent d'être au-dessus des lois

Une troisième affaire concernant une plainte à l'encontre de policiers est toujours en cours d'instruction à Marseille: Abdelkarim Y., 22 ans, se dit victime d'un tir de LBD de policiers du Raid dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Cousin de Mohamed Bendriss, il a perdu l'usage de son oeil.

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire du chef de "violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme".

Lire aussi : Mort de Nahel : le policier auteur du tir mis en examen et placé en détention provisoire

Lire aussi : Nanterre : un conducteur mineur tué par la police après un refus d'obtempérer

www.imazpress.com avec l'AFP

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3 Commentaires
leon
leon
1 mois

Allons, le chefaillon rue de la place Beauvau le répète à l’envie : les violences policières n’existent pas et les victimes sont des inventions des éco-terroristes

HULK
HULK
1 mois

C'est dramatique, mais je m'interroge. Pourquoi il filmait? Un bon père de famille qui assiste aux émeutes et qui filme,certainement par curiosité ou pour faire un reportage, peut-être. Il faut quand même être un peu conscient quand même. Ce n'est certainement pas un voyou,alors pourquoi va-t-il se mêler aux voyous?

Issap974
Issap974
1 mois

Ben a koz moin la pa gagne ca moin!?!?! Moin té mon kaz