Figure importante de la droite, homme fort de la Vème République, Jean-Louis Debré est mort ce mardi 4 mars à l’âge de 80 ans. Il avait occupé, au sein de l’appareil d’État, de nombreux postes à responsabilité. Tour à tour député, ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale puis du Conseil constitutionnel, il était le fils de Michel Debré, ancien Premier ministre et ancien député de La Réunion (Photo : www.imazpress.com)
Jean-Louis a surtout été un proche et un soutien indéfectible de Jacques Chirac.
Présider l'Assemblée nationale, « ce lieu magique de la République », fut pour Jean-Louis Debré « l’honneur d’une vie » et « cinq ans de bonheur absolu ». Du prétoire au Perchoir, en passant par le gouvernement et la présidence du Conseil constitutionnel, il n’aura eu de cesse de… pic.twitter.com/j95U1xwdyX
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) March 4, 2025
"C'était un personnage truculent et assez unique. Et puis c'était l'héritier d'une grande famille politique", a réagi le maire du Havre Edouard Philippe sur France Inter.
Le fils de Michel Debré, rédacteur de la Ve République et premier chef de gouvernement de Charles De Gaulle en 1959, fut, lui, proche de Jacques Chirac. D'abord magistrat, puis député, il fut nommé ministre de l'Intérieur de 1995 à la dissolution de 1997.
Accédant à la présidence de l'Assemblée nationale après la réélection de Jacques Chirac en 2002, Jean-Louis Debré fut ensuite nommé à la présidence du Conseil constitutionnel (2007-2016).
Auteur de livres politiques et de romans policiers, familier des planches de théâtre, Jean-Louis Debré - dont le frère jumeau Bernard Debré, professeur urologue réputé et lui aussi député, est décédé en 2020 - fut également, pendant plus de vingt ans, député de la 1re circonscription de l'Eure (Evreux), où lui a succédé Bruno Le Maire en 2007, détenue depuis juillet 2024 par le Rassemblement national.
"Ce grand connaisseur et ce grand serviteur de nos institutions aura marqué de ses convictions gaullistes la vie politique française", a réagi sur X le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
"Sa valeur cardinale était la fidélité, à ses idéaux gaullistes, à une certaine idée de la France, à Jacques Chirac. Ministre, président du Conseil constitutionnel, il savait cultiver sa voix singulière, et la défense des libertés, avec un humour décapant. Je n'oublie pas que l'une de ses dernières pièces fut consacrée aux femmes qui firent la France !", a souligné la présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.
- Le fils de Michel Debré, farouche adversaire du PCR -
Né le 30 septembre 1944 à Toulouse, Jean-Louis Debré était le fils de Michel Debré, ancien résistant devenu Premier ministre du Général de Gaulle. Michel Debré a notamment été l’un des rédacteurs de la Ve Constitution et aura marqué l'histoire politique de La Réunion.
Arrivé dans l'île en 1963 à La Réunion, il sera élu député par la droite conservatrice.
Il se pose en défenseur acharné de la départementalisation face à Paul Vergès, initiateur du mot d'ordre d'autonomie et fils de Raymond Vergès l'un des "pères" de la loi de départementalisation, Michel Debré n'avait eu de cesse que "de barrer la route aux communistes" selon la propre expression de Michel Deré.
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Cette opposition farouche avait alors donné lieu à de nombreux épisodes de violences, de fraudes électorales, d'emprisonnement de militants communistes ou encore de mutations forcées en métropole de fonctionnaires soupçonnés de sympathie pour le PCR.
Poursuivi pour avoir publié dans "Témoignages", l'organe du parti communiste des articles du quotidien parisien "le Monde" dénonçant la torture en Algérie, Paul Vergès était même entré dans la clandestinité "pour dénoncer l'injustice de la justice".
Les temps ont ensuite changé, les esprits se sont apaisés. "Il ne s'agit pas de rejeter les fautes sur ses adversaires et se doter de toutes les vertus" avait noté Paul Vergès le samedi 18 mars 2006 lors de la célébration au conseil régional du 60ème anniversaire de la départementalisation.
Jean-Louis Debré avait assisté à cette célébration.
- "Oublions le passé, regardons l'avenir" -
Paul Vergès avait noté que sous l'ère de la colonie la revendication de départementalisation était alors le seul moyen pour ces populations d'accéder à une égalité de traitement social avec les Français de Métropole.
"Cette égalité est aujourd'hui atteinte et les combats qui ont abouti à ces progrès sociaux sont à mettre au compte de tous les Réunionnais" avait-il ajouté.
Jean-Louis Debré avait alors répondu : "nous avons toujours partagé les mêmes rêves et les mêmes espoirs, même si nous avons emprunté des chemins différents pour y parvenir, le but a été atteint". Il avait ajouté ajoutait: "oublions le passé, regardons l'avenir".
Avec son épouse, Anne-Marie Engel, décédée le 21 juillet 2007, Jean-Louis Debré a eu trois enfants.
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Jean-Louis Debré, ancien président de l’Assemblée nationale, est décédé à 80 ans:
c'est la vie, il faut bien mourir un jour ...
Sur la photo un grand Homme :
Paul VERGES
Par contre d'être ne laissera pas une bonne image (le pere)
Je ne sais ce que l'histoire retiendra de lui et de son père... Des hommes de droite dans toute leur médiocrité voire leur méchanceté. Que certains les pleurent, je peux comprendre, mais je ne verserai pas une larme.
Ce n'est pas grave, ils s'en foutent et ils ont bien raison.