Scandale au Royaume-Uni

"Partygate": Boris Johnson attendu de pied ferme pour s'expliquer devant le Parlement

  • PubliĂ© le 12 janvier 2022 Ă  15:45
  • ActualisĂ© le 12 janvier 2022 Ă  18:06
Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une séance au Parlement, le 5 janvier 2022

AccusĂ© d'avoir participĂ© Ă  une fĂȘte dans les jardins de Downing Street en plein confinement, le Premier ministre britannique Boris Johnson doit s'expliquer mercredi lors d'une sĂ©ance de questions devant le Parlement sous extrĂȘme tension.

Pour le chef du gouvernement, le "partygate" fait de ce rendez-vous hebdomadaire à la chambre des Communes, attendu à 12H00 (locales et GMT), l'un des plus difficiles depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2019.

ConfrontĂ© Ă  une sĂ©rie de rĂ©vĂ©lations en fin d'annĂ©e derniĂšre sur des fĂȘtes organisĂ©es dans les cercles du pouvoir au mĂ©pris des rĂšgles sanitaires pour lutter contre le coronavirus en 2020, Boris Johnson se trouve acculĂ© pour dire s'il Ă©tait oui ou non prĂ©sent Ă  un pot organisĂ© le 20 mai, comme l'affirment nombre de mĂ©dias britanniques.

"La question est simple", a soulignĂ© sur la BBC la numĂ©ro deux de l'opposition travailliste Angela Rayner pour qui, si Boris Johnson a "menti aux Britanniques, menti au Parlement et Ă©tĂ© prĂ©sent Ă  des fĂȘtes pendant le confinement", "sa position est intenable".

La révélation lundi soir par la chaßne ITV d'un mail envoyé à une centaine de personnes par le secrétaire en chef du Premier ministre, Martin Reynolds, ne laisse aucune équivoque quant à la nature de l'événement tenu le 20 mai 2020. "Apportez vos bouteilles", lançait l'invitation qui appelait à "profiter du beau temps" lors d'un pot "avec distanciation sociale" dans les jardins de la résidence du Premier ministre.

Une trentaine ou quarantaine de personnes avaient répondu à l'invitation, selon la presse, dont le chef du gouvernement et sa fiancée Carrie qu'il a épousée peu aprÚs. A cette époque, seules deux personnes étaient autorisées à se retrouver en extérieur.

La colĂšre gronde de plus en plus fort dans les rangs du parti conservateur, oĂč selon les mĂ©dias certains estiment que la question n'est plus de savoir si Boris Johnson va devoir quitter le pouvoir, mais quand.

- Appels à la démission -

"Johnson perd le soutien des Tories", titre mercredi le conservateur Daily Telegraph, mettant notamment en avant l'appel à la démission lancé par le chef de file du parti en Ecosse, Douglas Ross, s'il s'avÚre que Boris Johnson a enfreint les rÚgles et trompé le Parlement.

Le Times rĂ©sume la position de membres du gouvernement d'appeler Boris Johnson Ă  dire qu'il est "dĂ©solĂ©", faute de quoi il les "condamnera tous". Le populaire Daily Mail se demande quant Ă  lui si "la fĂȘte est finie pour le Premier ministre", soulignant que le dirigeant conservateur traverse la crise la plus grave.

InterrogĂ© avant la rĂ©vĂ©lation du mail, Boris Johnson s'Ă©tait contentĂ© lundi dans un sourire gĂȘnĂ© de renvoyer Ă  l'enquĂȘte interne en cours qui porte sur plusieurs rassemblements qui auraient Ă©tĂ© organisĂ©s entre mai et dĂ©cembre 2020. Il ne s'est pas exprimĂ© depuis. Deux ans aprĂšs sa victoire Ă©lectorale historique, Boris Johnson a vu sa popularitĂ©, longtemps inoxydable, chuter ces derniers mois.

Outre les fĂȘtes, sa rĂ©putation a Ă©tĂ© ternie par des soupçons de mensonge sur le financement de la luxueuse rĂ©novation de son appartement de fonction, d'attribution de contrats entre amis durant la pandĂ©mie ou encore d'accusations de favoritisme.

S'il continue de refuser de partir, un vote de dĂ©fiance au sein du parti, nĂ©cessitant 54 lettres pour ĂȘtre dĂ©clenchĂ©, suffirait Ă  le renverser. Peu probable dans l'immĂ©diat, cette option n'est cependant plus taboue chez les conservateurs, peu enclins Ă  s'embarrasser de dirigeants dans la tourmente et qui pourraient lui prĂ©fĂ©rer le ministre des Finances Rishi Sunak ou la cheffe de la diplomatie Liz Truss.

Si cette crise autour du respect des rĂšgles apparaĂźt comme la plus grave Pour Boris Johnson, elle est loin d'ĂȘtre la premiĂšre. Il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© confrontĂ© aux tempĂȘtes provoquĂ©es par le dĂ©placement Ă  travers l'Angleterre en plein confinement de son ex-conseiller Dominic Cummings et son ex ministre de la SantĂ© Matt Hancock avait dĂ» dĂ©missionner aprĂšs avoir Ă©tĂ© filmĂ© embrassant une collaboratrice, au mĂ©pris des rĂšgles anti-Covid.

 AFP

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