Alors que les bombes israéliennes ont continué de pilonner Gaza ce lundi 22 septembre 2025, la France a - enfin-, reconnu officiellement l'Etat de Palestine. Une reconnaissance symbolique, d'un pays décimé où les morts continuent de s'accumuler chaque jour. Une reconnaissance qui peut aussi signifier que "le temps est venu" de l'action concrète contre le génocide du peuple palestinien par Israël. Encore faut-il que l'Etat français ait cette volonté (Photo rb/www.imazpress.com)
Emmanuel Macron a reconnu lundi "l’Etat de Palestine" au nom de la France depuis la tribune de l’ONU, tentant de renforcer la pression sur Israël en faveur de "la paix".
"La France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine", "pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien", a déclaré sous les applaudissements le président français, à l’ouverture de la grand-messe annuelle des Nations unies à New York, qui sera dominée par la guerre à Gaza.
"Nous sommes là car le temps est venu. Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. Le temps est venu car l’urgence est partout. Le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir", a-t-il martelé.
Comme Israël, qui dénonce cette décision déjà formalisée dimanche par le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal et qui devaient être imités par d’autres pays lundi à l’ONU, les Etats-Unis ont fustigé la reconnaissance.
Principal allié du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Donald Trump "pense que c’est une récompense pour le Hamas", de reconnaître l’Etat de Palestine, a dit lundi sa porte-parole Karoline Leavitt.
Emmanuel Macron a été à l’initiative d’un sommet, coprésidé avec l’Arabie saoudite, sur l’avenir de la solution à deux Etats, aboutissement de plusieurs mois d’intense travail diplomatique pour rallier un maximum de pays et tenter de forger un plan de paix.
Il a permis l’adoption à l’écrasante majorité de l’Assemblée générale de l’ONU d’un texte soutenant un futur Etat palestinien mais qui exclut sans équivoque le Hamas. Une condition exigée par de nombreux pays occidentaux.
Plusieurs autres pays devraient rejoindre le mouvement lundi avec Andorre, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Monaco et Saint-Marin, selon Emmanuel Emmanuel Macron.
L’Allemagne de son côté ne l’envisage pas à court terme. "La reconnaissance d’un Etat palestinien se situe plutôt à la fin du processus. Mais un tel processus doit commencer dès maintenant", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.
- "Effacement" des Palestiniens -
L’Italie est sur cette même position, mais des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à travers toute la péninsule pour dénoncer le génocide à Gaza, lors d’une journée de mobilisation.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a dû s’exprimer par vidéo après avoir été privé de visa par les Etats-Unis, a salué les nouvelles reconnaissances comme "un pas important et nécessaire vers la concrétisation d’une paix juste et durable".
Mais certains diplomates craignent des représailles israéliennes.
Benjamin Netanyahu a répété dimanche qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien et a menacé d’étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que deux ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, appelaient même à l’annexion de ce territoire palestinien occupé.
Mais "nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer", a insisté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un entretien à l’AFP, en référence à la guerre à Gaza et à "l’annexion insidieuse de la Cisjordanie".
En France, la reconnaissance a été salué par près d’une centaine de villes dirigées par la gauche qui ont hissé le drapeau palestinien au fronton de leur mairie, malgré la ferme opposition du ministre de l’Intérieur.
Cette action reste avant tout symbolique, et ne fait pas avancer les choses. Aucune sanction n'a été prise à l'encontre d'Israël, des ressortissants franco-israéliens continuent de servir le génocide sans conséquence, et la France continue de vendre des armes au pays. Cela ne change par ailleurs pas le statut d’observateur des Palestiniens à l’ONU, dont l’adhésion pleine et entière a été bloquée par les Etats-Unis.
L'hypocrisie atteint son apogée avec l'interdiction de pavoiser le drapeau palestinien sur les mairies – qui ont pu sans heurts pavoiser ceux ukrainiens et israéliens. Une centaine de mairies à travers la France ont cependant braver cette interdiction, dont Saint-Paul, Le Port, Saint-Denis et Sainte-Suzanne, rejointes par la Région.
Toutes sont désormais visées par des référés – et non déférés comme indiqué par la préfecture - devant le tribunal administratif suite à un signalement du préfet.
On pourrait s'en agacer, mais Patrice Latron vaut-il vraiment la peine d'être dénoncé, lui qui n'est finalement qu'un simple Playmobil aux ordres de Bruno Retaillau, ministre de l'Intérieur démissionnaire qui n'a jamais caché sa proximité avec Israël ? L'avis et les directives d'un ministre qui considère les Français d'origine étrangère comme étant des "Français de papier" ont-ils par ailleurs le moindre intérêt ? Rien n'est moins sûr.
En attendant, la France s'autocongratule – tandis que la droite (extrême) fulmine – et les morts continuent. Lundi, au moins 29 Palestiniens ont été tués par des tirs et des bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Et les massacres continueront tant que de réelles actions, et non du symbolise, n'auront été décidées.
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Et à la Mairie du premier Président de Région? Rien?