À Madagascar, l’opposition au président Andry Rajoelina a appelé à un nouveau rassemblement ce mercredi 1er octobre 2025 à Antananarivo, malgré le renvoi de tout le gouvernement annoncé lundi par le chef de l’Etat. Lancé par le mouvement Génération Z, les manifestations contre la pauvreté et la corruption ont fait au moins vingt-deux morts, selon l’ONU.
Alors que les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes en fin d'après-midi à Ambohijatovo, la tension restait vive à Antananarivo. Deux personnes ont perdu connaissance sur place et ont été prises en charge par les pompiers. Regardez.
Dans le même temps, les autorités ont décrété un couvre-feu de 21h à 4h à Toliara et de 22h à 4h à Mahajanga. Vers 16 heures, plusieurs quartiers de la capitale ont été plongés dans le noir après une coupure généralisée d’électricité, la plus longue depuis le 25 septembre dernier.
À la mi journée, la mobilisation avait pris de l’ampleur le long de la RN1, avec des cortèges menés par le maire Parson Andriambolanarivo depuis Imerintsiatosika, rejoints par des étudiants de Vontovorona. Tous réclamaient la démission immédiate du président Andry Rajoelina. Sur les lieux de manifestations, des bénévoles distribuaient eau et masques en signe de solidarité, tandis que des artistes malgaches rejoignaient également la contestation, hier.
À la veille de la manifestation de ce mercredi, la préfecture s'était déclarée "incompétente pour traiter la demande d'autorisation de manifester à Ambohijatovo" selon les conseillers municipaux.
- Le débuté Rajerison libéré -
Antananarivo s'est réveillée dans un calme inhabituel mardi matin. À Ankatso, où les affrontements avec les forces de l'ordre s'étaient multipliés ces derniers jours, aucun manifestant ni militaire n'était visible ce matin. Une atmosphère de vigilance et d'attente domine, alors que la mobilisation de la jeunesse et des collectifs citoyens entre dans une nouvelle phase.
Arrêté lundi à Tsiadana, le député Arivonimemo, Antoine Rajerison, a été libéré ce mardi peu après 11 heures. Il était détenu à la FIGN de Fort-Duchesne. Ses partisans, massés depuis le matin à Imerintsiatosika, l’ont accueilli à sa sortie et continuent de réclamer le respect des droits des élus comme des manifestants. Hier soir, les domiciles du député à Antananarivo et à Arivonimamo ont été perquisitionnés.
- Un rassemblement prévu à Ambohijatovo -
Alors que la contestation reste marquée par une forte mobilisation des jeunes, des figures politiques annoncent leur retour dans l'espace public. Le procès des conseillers municipaux Clémence Raharinirina et Alban Rakotoarisoa, initialement prévu ce mardi, a été reporté au 11 novembre prochain. Mis sous contrôle judiciaire depuis plusieurs semaines, les deux figures de l’opposition, interpellées à Analakely lors d’une manifestation contre les délestages et la pénurie d’eau, entendent désormais reprendre pleinement part aux actions.
Aux côtés de Lily Rafaralahy, ils appellent à une mobilisation générale ce mercredi 1er octobre sur la place d’Ambohijatovo. Une lettre a été adressée à la commune urbaine d’Antananarivo et une demande d’autorisation a été transmise à la préfecture. Un comité de coordination sera constitué, regroupant des représentants de plusieurs générations (Gen Z, X et Y), des syndicats, des étudiants, des journalistes, des juristes, des religieux, des élus, des entrepreneurs, des partis politiques et des membres de la diaspora. Tous réclament la démission du président Andry Rajoelina, ainsi que le départ du président du Sénat et du préfet d’Antananarivo.
Dans l’après-midi, des tensions sont toutefois apparues à Ambondrona. Des manifestants ont tenté de rejoindre la place d’Ambohijatovo, mais ont été repoussés par les forces de sécurité vers Antaninandro. Les autorités ont affirmé ne pas vouloir recourir à la force avant de proposent d’escorter les jeunes vers un autre lieu afin de poursuivre leur mobilisation. Les manifestants, eux, scandaient toujours le nom d’Ambohijatovo, symbole historique des luttes citoyennes dans la capitale.
- Témoignages sur place -
De nombreux Malgaches témoignent de l'intensité de la mobilisation actuelle : "Ça me rappelle 2009 mais cette fois, ça a duré moins longtemps", confie un habitant. "Mais ça pourrait bien reprendre si les jeunes n’obtiennent pas ce qu’ils veulent."
Si certains manifestants espèrent un changement profond, d’autres restent sceptiques. "Je ne pense pas que Rajoelina démissionnera. Et même s’il le faisait, ça ne changerait rien. On a toujours eu des politiciens corrompus, qui pensent à leurs intérêts avant ceux du peuple", résume un Malgache.
Tous s’accordent cependant sur la détermination des jeunes. "Cela va se prolonger jusqu’à ce que la population ait tout ce qu’ils ont demandé", estime un habitant de la grande île. Un autre nuance : "Les choses se sont calmées, mais je pense que les manifestations seront plus fréquentes qu’avant. Les étudiants veulent prendre part au changement du pays et à la politique."
- Annonces présidentielles et volonté de dialogue -
Le gouvernement a promis de nouvelles mesures en faveur des entreprises touchées par les pillages et incendies du 25 septembre : crédits à taux zéro, subventions ciblées et allègements fiscaux, incluant exonérations et réductions d’impôts.
Le chef de l’État a également réaffirmé son intention de consulter largement, "des parents aux étudiants, en passant par les entrepreneurs et les religieux" pour établir un espace de concertation nationale. L'objectif : définir les priorités de développement du pays de façon participative. "Je commande le patriotisme, pas l’amour du pouvoir et de l’honneur", a-t-il déclaré, affirmant vouloir mener à bien les projets liés à l’électricité, à l’eau et à l’agriculture avant la fin de son mandat.
Sur sa page Facebook, le gouvernement a publié une annonce adressée à "toute personne qui a la capacité de répondre aux aspirations des départements ministériels concernés et qui a le sentiment de pouvoir faire une différence dans le pays".
- Le gouvernement dément le bilan de l'ONU -
Alors que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme évoque au moins 22 morts depuis le début des manifestations, le gouvernement malgache conteste fermement ces chiffres. Par la voix du ministère des Affaires étrangères, il parle de "rumeurs" et de "désinformation", rappelant que "aucun chiffre officiel ne corrobore ce bilan".
Les autorités insistent sur le fait que les forces de l’ordre agissent pour rétablir la sécurité et protéger les biens et les personnes, tout en rappelant que les libertés fondamentales doivent s’exercer dans le respect de l’ordre public.
- Reprise partielle de l’activité économique -
Dans le secteur privé, la situation reste fragile. Plusieurs enseignes ont annoncé la réouverture progressive de leurs points de vente à Antananarivo et dans d'autres localités à compter de ce mardi 30 septembre. Les magasins U touchés par des actes de vandalisme, notamment à Ivandry, Ambodivona, Tsiadana et Talatamaty, resteront, quant à eux, fermés "jusqu’à nouvel ordre".
- Manifestation et soutien à La Réunion -
Samedi dernier à Saint-Denis, une centaine de personnes se sont rassemblées en soutien aux manifestants de Madagascar. Drapés du drapeau malgache ou brandissant des pancartes, citoyens et militants ont dénoncé la répression et exprimé leur solidarité.
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Des témoignages ont souligné la souffrance quotidienne des Malgaches, privés d’eau, d’électricité, d’éducation et de soins dignes, mais aussi le fossé entre dirigeants et population. Sylvie Razafintsalama a salué la mobilisation de la jeunesse, tandis que Stene, 21 ans, a rappelé le traumatisme des manifestations de 2009, où 135 personnes avaient perdu la vie (attention, images sensibles).
L'humoriste malgache et réunionnais Avotcha s'est livré à Imazpress et donne son ressenti sur les événements qui secouent Madagascar ces dernières semaines. Regardez.
Malgré ses richesses naturelles, Madagascar demeure l’un des pays les plus pauvres du monde : en 2022, 75 % de sa population vivait sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
les medias français essayent de ne pas en parler ils ont peur que ça se propage en france;ça gronde ça gronde.....
Tout cela est orchestré par Moscou, c'est le même scénario que au Mali, Niger et Burkina Faso! Madagascar va devenir une base militaire et stratégique de La Russie contre La France et L'Europe! Ne pas le voir est vraiment un aveuglement total!
c'est surtout orchestré par la pauvreté extrême.
En raison d'un système corrompu jusqu'à la moëlle,avec la complicité de l'ONU et des bailleurs de fonds.
Tenez bon !
La racaille politicard au pouvoir doit être chasser
Paix
Paix