À Sainte-Marie, la future implantation d'un centre d'enfouissement de déchets (ISDU) sur un terrain privé situé à Beaufonds ne passe toujours pas. Réunis ce lundi 10 novembre 2025 sur la propriété de la famille Barau – propriétaire du terrain de 20 hectares que souhaite récupérer le Syndicat mixte de traitement des déchets ménagers du nord et de l’est de La Réunion (Sydne) – élus et agriculteurs ont réitéré leur opposition au projet (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Nous sommes totalement contre", ont rappelé les propriétaires, Magalie et Xavier Barau, propriétaires du terrain et associés dans la société qui exploitent ces champs. Magalie Hoarau le dit : "on se battra jusqu'à la dernière minute pour empêcher ce projet".
"Ce projet met en péril notre activité, notre patrimoine, la filière canne, l'écologie et l'on ne peut accepter une chose pareil." Écoutez.
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- Les agriculteurs inquiets face au projet de centre d'enfouissement -
"Nous tenons à maintenir la filière canne", poursuit Magalie Barau, alors que ce projet "veut nous exproprier de la terre à haut rendement, la meilleure terre de la propriété". La famille estimant ses pertes entre 18 et 20% du chiffre d'affaires.
La FDSEA, informée du projet d’implantation d’un centre d’enfouissement des déchets de Sainte Marie sur une parcelle agricole, "ne peut pas laisser faire", indique son président, Stéphane Sarnon. "Il y a d'autres endroits. Là le Sydne veut prendre les meilleurs terrains." Écoutez.
Et ce, alors que "12.500 hectares de terrains sont en friche", précise Emmanuel Thonon, planteur et représentant du Centre technique et interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS). Reçu par le Sydne il le dit : "nous leur avons présenté d'autres terrains et ils ne les ont pas pris en compte".
- Un impact écologique non négligeable du futur centre d'enfouissement -
Pour la famille Barau, présente depuis plusieurs générations sur ces terrains, outre l'impact de ce projet de site d'enfouissement sur leur terrain, la situation entre deux ravines, risquerait de détruire la biodiversité qui y réside.
"Ils vont rejeter les eaux du site d'enfouissement plus bas mais un expert hydrologique a dit que la ravine Charpentier est riche de chevaquine, de cabot bouche ronde et de petits alevins. Il faut les protéger", alarme Magalie Barau.
Elle ajoute : "il y a un impact auquel on ne pense pas c'est les camions, la poussière, qui va impacter au-delà du terrain". Écoutez.
- Les élus de Sainte-Marie et de la Région, opposés au projet -
Les élus de Sainte-Marie, déplorent eux la manière dont le choix de Sainte-Marie a été fait, sans concertation. "Le Sydne nous prend pour de gros imbéciles", lance le maire, Richard Nirlo. "Je l'ai dit aux deux préfets (Jérôme Fillipini et Patrice Latron), il faudra me passer dessus pour faire ce projet." Écoutez.
Élue à Sainte-Marie, Céline Sitouze, pointe du doigts le Sydne. "Si cette propriété est visée, c'est qu'elle va coûter moins cher au Sydne. Transférer les déchets de 150.000 personnes vers Sainte-Marie coûtera moins cher que vers Saint-Benoît."
Évoquant les votes de la Région et du Département, favorables à ce projet, le représentant du Conseil régional, Jean-Bernard Maratchia et Céline Sitouze, vice-présidente de la Région ont répondu : "La présidente de Région n'a en aucun cas donné mandat à l'élu en charge de l'agriculture, pour voter".
Certes, ces élus sont favorables à l'implantation d'un centre, "mais pas ici". "Il faut d'ailleurs se poser la question de pourquoi encore enfouir", lance Céline Sitouze. Écoutez.
Lors d’un débat organisé par Réunion La 1ère, Daniel Alamélou met en avant l'intérêt général du projet. "Que ce soit au niveau environnemental, technique, économique ou d'éloignement des habitations, ce site répond à tous les critères", a-t-il déclaré. Il ajoute, "l'ISDU générera beaucoup moins d’odeurs et de nuisances que Bel-Air".
"Le choix d'un site sur Sainte-Marie par le comité syndical du Sydne est une étape importante de ce processus. Sur une quarantaine de sites initialement identifiés, ce site apparaît en effet comme celui qui est le plus favorable sur la base d'une analyse multifactorielle objective", expliquent les services de l'État.
Si un vote de consultation a été mené sur la commune, remportant 97,74% des suffrages contre le projet, une pétition devrait prochainement être mise en ligne.
Reste-il une chance contre ce projet ?, se demandent les habitants. Une enquête publique prévue au second semestre 2026 donnera la possibilité pour les Sainte-Mariens, d'exercer leurs droits et de dire qu'ils sont contre ou pas, ce futur centre d'enfouissement à Sainte-Marie.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Whisky partout.
Il faut changer de maire a ste marie.