Ils fleurissent sur nos tables en cette période de fêtes de fin d'année. Les letchis offrent une saison 2025 particulièrement exceptionnelle. Le cyclone Garance et les dégâts causés dans les vergers n'aura pas eu leur peau rouge. Au contraire, les conditions climatiques et un hiver austral plus frais auront fait le plus grand bien aux pieds de letchis. Vendus entre 2,5 et 3 euros le kilo, le petit fruit rouge a de quoi ravir les clients. L'année passée, le letchi n'était pas descendu en-dessous des six euros le kilo (Photos : sly/www.imazpress.com)
Sur les différents étals des marchés ou en bord de chemin, nombreux sont ceux qui se dirigent vers les stands à la recherche du fruit de Noël.
À Sainte-Marie, ce revendeur de letchis venus de Sainte-Suzanne explique à Imaz Press, "c'est vraiment une très bonne saison cette année, les fruits sont présents, bien rouges et bien sucrés".
Des letchis qu'il vend 3 euros le kilo et dont les bertèl sont pleins à craquer.
Des fruits bien sucrés, avec une bonne qualité gustative, une chair ferme et une coloration satisfaisante.
- Une production de letchis 2025, "excellente" -
Frédéric Lebon est propriétaire du Verger de Mahavel à la Ravine des Cabris (Saint-Pierre). Il le dit "contre toute attente, la production 2025 est excellente".
Toutefois, si "la campagne 2025 s’annonce nettement meilleure que les deux précédentes, elle ne retrouve pas encore les niveaux des années dites "normales"", précise Éric Lucas, technicien à la Chambre d'agriculture de La Réunion.
Pour la campagne 2025, les estimations font état d’une production comprise entre 4.000 et 4.500 tonnes à La Réunion."C’est une progression significative par rapport aux campagnes 2023 et 2024, qui avaient été particulièrement déficitaires (moins de 3.000 tonnes), mais cela reste en dessous des années de référence où la production pouvait atteindre 6.000 à 8.000 tonnes", précise le responsable de cellule diversification végétale.
- Des conditions climatiques favorables Ă la floraison des pieds de letchis -
Pour le producteur du Verger de Mahavel, "difficile de donner une explication à cela car beaucoup de paramètres entrent en considération, l'eau, la nature des sols, la météo…", dit-il, bien content de voir une telle production.
Selon la Chambre d'agriculture, cette amélioration s’explique principalement par "des conditions climatiques plus favorables, avec un hiver austral plus frais, indispensable à une bonne induction florale".
Mais également "une floraison plus homogène et mieux répartie dans les vergers".
Ainsi qu'un "stress hydrique moins marqué que les années précédentes, même si certaines zones restent sensibles", précise Éric Lucas.
Des fruits bien sucrés en raison de "conditions climatiques qui ont permis une maturation plus régulière, ce qui favorise l’accumulation des sucres", indique la Chambre d'agriculture.
- Garance n'aura pas eu la peau du petit fruit rouge -
Cette annĂ©e "est exceptionnelle au regard des destructions causĂ©es dans les vergers suite au passage de Garance en dĂ©but d'annĂ©e", note le technicien agricole de la Chambre Verte.Â
Lors du passage du mĂ©tĂ©ore, près de 203 hectares de parcelles de pieds de letchis ont Ă©tĂ© sinistrĂ©s.Â
À la fin du mois d’août, un paiement de 1,3 million d’euro a été effectué à 161 producteurs de letchis et de vanille ayant subi des pertes conséquentes sur leurs exploitations suite au passage du cyclone Garance en février.
Ce versement est venu en complément des aides déployées pour relancer l’agriculture après le passage du cyclone, au même titre que celles pour les plantations de canne et la calamité agricole.
- Près de 1.000 tonnes de letchis iront Ă l'exportation -Â
En année "normale", entre 100 et 1.300 tonnes de letchis réunionnais sont exportées, principalement vers l'Hexagone, auxquels s’ajoutent plusieurs centaines de tonnes sous forme de colis.
Compte tenu des prévisions actuelles pour 2025, "les volumes exportés pourraient se situer autour de 1.000 tonnes, sous réserve des conditions météo en fin de campagne et des contraintes logistiques (fret aérien)", précise Éric Lucas.
À l’export, une fois rendu sur le marché de gros (type Rungis), le prix peut atteindre 8 à 12 euros le kilo, "en raison notamment des coûts de conditionnement et surtout du transport, qui représentent une part importante du prix final", poursuit le responsable de la diversification végétale.
Même si la campagne 2025 est plus encourageante, la filière reste marquée par une forte irrégularité des productions, très dépendante des aléas climatiques. L’enjeu principal reste donc la sécurisation des rendements et la valorisation de l’origine "La Réunion", reconnue comme un gage de qualité par les consommateurs.
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