La quatrième édition du Festival Kromali, portée par l’association Réunion Métis, a tenu ses promesses. Installations, performances, concerts, ateliers et street art en live ont attiré près de 35.000 personnes sur trois jours. Fidèle à son ADN, "le vivre-ensemble par le faire ensemble", Réunion Métis vise à faire de Kromali un festival collectif, ouvert et accessible, valorisant la diversité culturelle, les mémoires locales et la rencontre entre artistes, publics et territoires. (Photo Benoît Davroux - Kromali)
L'édition 2025 du Festival Kroami en chiffres, c'est 35.000 visiteur.se.s, 200 artistes mobilisé.e.s, 130 bénévoles, 10 médiateur.rice.s et 18 accompagnateurs, 25 concerts, 13 performances soient 56 représentations, 7 installations, 3 fresques en live et 5 ateliers artistiques en partage avec le public.
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Chaque année, de nouvelles œuvres surgissent et s’installent durablement sur les murs de la ville. Cette édition n’y échappe pas : trois créations toutes fraîches viennent enrichir le paysage urbain Saint-Paulois et feront vivre (encore un peu) le festival, en attendant sa prochaine édition en 2027.
La première, Le Manchy 2.0 d’Emmanuel Althiery, est à retrouver dans la ruelle à droite de la mairie. Elle s’inspire d’une peinture des années 1990 réalisée par son père, elle-même héritière d’une lithographie de Roussin et du poème Le Manchy de Leconte de Lisle. "Réinterprétée via le numérique puis transposée en fresque murale, l’œuvre circule entre mémoire et contemporanéité", précise l'association Réunion Métis. "En écho à la série Disfigured, qui questionne la beauté à travers la déformation du portrait, cette création explore résilience et transformation, tout en affirmant une liberté plastique portée par un artiste dont les ancêtres étaient esclaves".
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À quelques mètres de là , Émergence, de Delphine Simonet, se déploie dans la cour de la longère Sudel Fuma. La fresque raconte le passage du chaos vers l’harmonie, de l’inerte vers le vivant. "Dans un interstice urbain, un jardin lontan renaît, reliant sauvage et domestique, passé et futur. Inspirée des espèces endémiques et vivrières de Saint-Paul, l’œuvre valorise les plantes qui ont nourri la population et soutenu son autonomie alimentaire : espèces natives comestibles, agrumes introduits au XVIIᵉ siècle, légumineuses et potagères des vagues migratoires. Portée par des traditions et des transmissions, cette composition réintroduit la poésie du jardin, mémoire vivante d’une île façonnée par les migrations".
Un autre regard sur le vivant se dessine avec Fragile, à retrouver sur le parking entre la longère Sudel Fuma et l’arrière du parking Vapiano. Création commune de David de La Mano et Mona Luison, l’œuvre associe peintures murales et sculptures en matériaux recyclés pour interroger la beauté et la vulnérabilité du vivant. Inspirée de la faune et de la flore réunionnaises, elle imagine un monde où milieux terrestres et aquatiques s’hybrident. "De cet entre-deux naissent des créatures chimériques : coraux, algues, animaux et fragments humains. Espèces disparues, menacées ou emblématiques s’y entremêlent, composant un paysage organique, coloré et foisonnant", explique Réunion Métis. "Fragile célèbre l’interconnexion des écosystèmes, tout en rappelant la fragilité des équilibres et la mémoire des espèces perdues".
Dans un communiqué, Réunion Métis "remercie les festivaliers, les artistes, les bénévoles, les mécènes, tous ses partenaires et la ville de Saint-Paul pour cette réussite collective". Le rendez-vous est donné en 2027, pour la prochaine édition du festival.
On Ă©tait des centaines Ă errer le soir, en se demandant ou Ă©taient les animations et performances. Fini a16h30?