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Mélenchon veut "continuer" la mobilisation "tant que la réforme est proposée"

  • Publié le 19 mars 2023 à 20:00
  • Actualisé le 20 mars 2023 à 05:26
AFP

Après l'activation du 49.3 et avant le débat sur les motions de censure contre le gouvernement, les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère, dans plusieurs rassemblements en régions et à Paris, où la Concorde est désormais interdite aux manifestants. A La Réunion aussi la mobilisation se poursuit. Plusieurs actions sont prévues par l’intersyndicale dès ce lundi. Depuis ce vendredi soir, des salariés occupent le site de la centrale thermique du Gol à Saint-Louis.

  • Fin de direct

    C'est la fin de ce direct. Merci d'avoir suivi cette actualité avec nous.

    Bonne soirée !

  • Mélenchon veut "continuer" la mobilisation "tant que la réforme est proposée"

    "Tant que la réforme à 64 ans est proposée, il faut continuer" la mobilisation sur les retraites, a jugé dimanche le représentant de la France Insoumise, tout en prévenant que "le pouvoir compte sur les débordements pour jouir d'une situation de peur".

    "La lutte va continuer quel que soit le résultat" des motions de censure qui seront examinées lundi à l'Assemblée nationale, a précisé Jean-Luc Mélenchon au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, rappelant que "les syndicats unis ont appelé à des actions toute la semaine et à une grande manifestation jeudi".

    Interrogé sur les violences, il considère que "le mouvement est calme", en le comparant à mai 68. "Ce mouvement est d'un calme et d'un pacifisme remarquable", a renchéri l'ex-candidat à l'Elysée.

    "Ces temps derniers, on avait eu une pratique plus respectueuse" du maintien de l'ordre, a-t-il estimé, mais "il m'a semblé qu'on revenait à des choses beaucoup plus brutales", a-t-il aussi déploré, évoquant notamment la mobilisation place d'Italie à Paris samedi et les heurts entre forces de l'ordre et manifestants.

    À lire aussi : Retraites: Mélenchon veut "continuer" la mobilisation "tant que la réforme est proposée"
  • Il faudra "retisser le lien" avec les Français, selon Aurore Bergé

    La patronne des députés Renaissance juge que les votes lundi sur les motions de censure seront un moment de "clarté", et qu'ensuite il faudra "retisser le lien" avec les Français, mis à mal par la réforme très contestée des retraites.

    "Allons à la clarté. La clarté, c'est le vote", a lancé la dirigeante du groupe majoritaire dimanche à Franceinfo-France Inter-Le Monde. Ce vote c'est celui des motions de censure demain. Et si le gouvernement était renversé, "il faut assumer, on y retourne" avec une possible dissolution que pourrait décider le président de la République Emmanuel Macron, a-t-elle ajouté.

    Enfin elle a affirmé penser aux Français: "Est-ce qu'aujourd'hui ils peuvent comprendre la décision" du 49.3, "l'accepter, et comment on fait pour retisser le lien". Car "quoi qu'il arrive, après lundi on passera à autre chose".

    À lire aussi : Retraites: il faudra "retisser le lien" avec les Français, selon Aurore Bergé
  • Grève d'Albioma : EDF appelle ses clients à modérer leur consommation à La Réunion

    Depuis vendredi soir, les salariés d’Albioma sont en grève et occupent le site de la centrale thermique du Gol à Saint-Louis pour manifester leur mécontentement face à la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3. Cette mobilisation dans un site stratégique de mixe énergétique laissait présager une menace pour l’approvisionnement en électricité de l’île.

    Dans ce contexte, EDF demande à ses clients de modérer leurs consommation ces prochains jours dans un communiqué ce dimanche en raison de "l'indisponibilité de certaines installations".

    Les gestes à adopter sont les suivants :

    • Eteindre les lumières non utiles dans les pièces vides.
    • Décaler les usages des machines à laver le linge et la vaisselle à partir de 21 heures ;
    • Régler les climatisations à 25 degrés ;
    • Recharger les véhicules électriques à partir de 21 heures.
    À lire aussi : Réforme des retraites : les salariés de la centrale thermique du Gol en grève
  • Nathalie Bassire, députée de La Réunion, appelle le groupe LR à voter la motion de censure du groupe LIOT

    La vice-présidente du groupe Libertés Indépendants Outre-Mer et Territoires (LIOT) et députée de La Réunion est signataire, avec "90 député.e.s issu.e.s de 5 groupes d’opposition" (dont ceux formant la NUPES), de la motion de censure déposée à l’Assemblée Nationale ce vendredi.

    "Je voterai naturellement cette motion de censure lundi" a-t-elle ajouté dans un communiqué avant d'annoncer qu'elle devrait également être votée par l’ensemble du groupe RN.

    Nathalie Bassire a fini par appeler l’ensemble de la représentation nationale, et particulièrement le groupe LR, "à faire preuve de responsabilité et d’écoute envers leurs électeurs, en votant également cette motion afin de faire tomber un gouvernement qui a incontestablement failli".

    Lire sa tribune ici - Réforme des retraites : la députée Bassire est signataire de la motion de censure
  • Bruno Le Maire : "il n'y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement"

    “Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement”, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire au Parisien de dimanche.

    “Mais ce sera un moment de vérité. La réforme des retraites, vaut-elle oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique? La réponse est clairement non”, selon le ministre, poids-lourd du gouvernement. “Que chacun prenne ses responsabilités!”.

    Selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui porte cette réforme depuis des mois, “bien sûr, une motion de censure peut toujours être adoptée” à l’Assemblée nationale. “Mais il faudrait pour cela qu’elle rassemble une coalition des contre, des anti, pour obtenir une majorité très hétéroclite sans ligne politique commune”.

    Le “premier objectif” du gouvernement “est de mener cette réforme pour sauver notre système de retraite” et “nous le tenons”, a-t-il affirmé au Journal du Dimanche.

    Eric Ciotti, président des Républicains, est favorable à cette réforme et a déjà prévenu que son parti ne voterait “aucune” des motions, pour ne pas “rajouter du chaos au chaos”.

    Mais une poignée de députés de son camp ont tout de même annoncé qu’ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par le groupe indépendant Liot.

    À lire aussi :Retraites: à la veille d’une journée décisive, des ministres montent au créneau
  • Des syndicats appellent les enseignants à ne "pas gêner" les épreuves du bac

    Les épreuves de spécialité du baccalauréat 2023 doivent débuter ce lundi, jusqu'à mercredi. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, demande aux enseignants de ne "pas gêner" les candidats. Philippe Martinez, représentant de la CGT estime que les épreuves doivent se passer "dans de bonnes conditions".

  • 169 personnes interpellées dans toute la France samedi

    Le ministère de l'Intérieur annonce 169 interpellations dont 122 à Paris lors des manifestations contre la réforme des retraites ce samedi. De nombreux affrontements ont éclaté pendant cette troisième journée de mobilisation en particulier en fin de soirée.

  • La permanence d'Eric Ciotti "caillassée" à Nice

    Dans un tweet, le député LR signale la vandalisation de sa permanence située le quartier du Port à Nice. L'incident s'est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche. Le président des républicains a affirmé "ne jamais céder aux nouveaux disciplines de la terreur".

    Lire l'article ici : Retraites: la permanence d’Eric Ciotti caillassée
  • Les députés Réunionnais ne lâcheront rien

    Karine Lebon, députée qui a toujours été contre déclare, "nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que ce texte ne passe pas. La motion de censure a de grandes chances d’aboutir. Le pendant serait la dissolution de l’assemblée nationale. Et je vous assure que je n’aurais aucun mal à revenir en campagne après avoir enterré cette réforme des retraites. Nous ne nous arrêterons pas là".

    Frédéric Maillot, député, précise "on a déposé pas moins de 400 amendements sur cette réforme et nous nous sommes heurtés à un gouvernement qui refuse le débat. Ce déni de débat parlementaire conduit à la révolte du peuple".

    "Nous disposons encore de leviers que nous pouvons activer. Si la motion de censure ne passe pas il nous reste des possibilités avec le Référendum d'initiative partagé. Pour cela, il nous faudra 185 des 925 parlementaires et 4,7 millions de français qui signent contre cette réforme. Il y a encore de l’espoir", conclut-il.

  • Pour le PLR, "une grande phase d'instabilité arrive"

    Pour le maire de Saint-Paul, "il y a une atteinte à la sincérité du débat parlementaire avec cette réforme qui pourrait passer grâce au 49.3. Dès demain la semaine qui commence marquera une nouvelle phase de crise politique et institutionnelle. La phase de proposition de débat par les syndicats est terminée. Une grande phase d’instabilité arrive", clame l'élu

    Lire l'article ici - Réformes des retraites : pour le PLR, "une grande phase d'instabilité arrive"
  • "Les principes de la République sont aujourd'hui remis en cause avec cette réforme"

    Ce dimanche 19 mars 2023, Huguette Bello, présidente du parti Pour La Réunion (PRL) s'est exprimée à Saint-Denis sur la réforme des retraites et l'utilisation du 49.3. Les députés Karine Lebon, Émeline K/Bidi et Frédéric Maillot mais également le maire de Saint-Paul et président du TCO, Emmanuel Séraphin, étaient à ses côtés.

    Pour Huguette Bello, présidente de Région, "les principes de la République sont aujourd'hui remis en cause avec cette réforme, d’autant plus quand on connaît la situation des seniors à La Réunion qui vivent dans une grande misère, sans compter la retraite des indépendants qui est très faible". "J’attends qu’il y ait une larme qui vient du cœur de la part de ses gouvernants", espère la présidente de Région.  

    PLR, Huguette Bello, Emmanuel Séraphin, Frédéric Maillot, Karine LEbon
    PLr (Photo : ks/wwW.imazpress.com)
  • Bruno Le Maire appelle Les Républicains à "retrouver leurs esprits"

    Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé ses anciens confrères des Républicains à "retrouver leurs esprits", dans une interview au Parisien publiée samedi.

    Après le recours au 49.3 faute d'avoir une majorité suffisante pour faire passer la loi contre la réforme des retraites, le ministre appelle les LR à "abandonner toutes les postures politiciennes". "La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique? La réponse est clairement non. Que chacun prenne lundi ses responsabilités!"

  • La popularité d'Emmanuel Macron s'écroule à 28% en mars, son plus bas niveau depuis les Gilets jaunes

    La cote de popularité d'Emmanuel Macron s'écroule à 28% en mars. Il s'agit du niveau le plus bas jamais atteint par le président depuis le début 2019 au sortir de la crise des "gilets jaunes", selon le baromètre mensuel de l'Ifop publié ce dimanche par le Journal du Dimanche.

    Le chef de l'État fait 28% de satisfaits (-4 points) et 70% de mécontents selon cette étude réalisée entre le 9 et le 16 mars.

    La popularité d'Emmanuel Macron a chuté de 13 points depuis sa réélection en mai 2022. Elle avait atteint son niveau le plus faible (23%) en décembre 2018, au plus fort des manifestations de "gilets jaunes".

  • Ericka Bareigts : “Nous demandons simplement le retrait de ce projet de loi”

    Suite à l’utilisation du 49-3 pour faire passer, en force, la très contestée réforme des retraites, Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis et première secrétaire fédérale du Parti Socialiste, réagit. "C’est un déni de la démocratie qui attise une colère qui s’exprime tant à l’Assemblée Nationale que dans la rue."

    "Cette faute politique continue à fragiliser le front républicain, à remettre en cause la légitimité  des élus et participe d’une part à éloigner les électeurs des urnes et d’autre part à rendre le Rassemblement national acceptable comme choix politique pour de plus en plus de nos concitoyens.

    À ce stade d’une crise politique qui pousserait le pays dans une situation encore plus difficile que maintenant, nous demandons simplement le retrait de ce projet de loi."

  • Certains internautes dénoncent des violences policières

    Des violences policières en marge des manifestations hier soir sont dénoncées sur les réseaux sociaux. Regardez

  • Deux journalistes en garde à vue

    Le SNJ, premier syndicat des journalistes annonce l'interpellation et la mise en garde à vue de deux journalistes lors des manifestations contre la réforme des retraites. L'organisation dénonce une "grave atteinte à la liberté de la presse".

  • Des tensions dans plusieurs villes

    À Lyon, 15 personnes ont été interpellés près de la place Bellecour après des incidents causés par « des groupes d’individus violents ».

    Du côté de Nantes, un cortège de 6.000 personnes était mobilisé selon la police, 15.000 selon les syndicats.Des poubelles ont été enflammées sur les voies des tramways et des jets de bouteille lancés su les forces de l'ordre. La foule a été dispersé par des tirs de gaz lacrymogène.

  • 81 interpellations à Paris

    Troisième soir de mobilisation et de tensions ce samedi dans la capitale. Alors que les rassemblements ont été interdits place de la Concorde et sur les Champs-Élysées, une manifestation s'est organisée au départ de la place d'Italie. Plus de 4.000 personnes étaient réunies à l'appel de la CGT.

    Une nouvelle fois, des heurts ont éclaté en fin de soirée entre les forces de l'ordre et les manifestants avec jets de projectiles, feux de poubelles et barricades. 81 personnes ont été interpellés. Le calme est revenu vers 22h30 (heure de Paris).

  • Bonjour à toutes et à tous

    Merci de nous retrouver sur ce direct consacré au suivi de l’actualité liée à la réforme des retraites ce dimanche 19 mars 2023.

À propos

Cette mobilisation dans un site stratégique de mixe énergétique pourrait menacer l'approvisionnement en électricité sur l'île "On va se mobiliser de plus en plus, on va faire en sorte que ça bouge, il faut se faire entendre" dit Timothé Payet, délégué syndical CGTR d'Albioma le Gol . "Il y aura des impacts sur le réseau, EDF verra de son côté s'ils pourront compenser" annonce-t-il.

"Macron veut supprimer nos plus belles années de retraite, sachant qu'aujourd'hui nous sommes dans des travaux pénibles. Tout ça diminue notre espérance de vie, on a des agents qui ont perdu la vie deux ans après leur retraite" dénonce-t-il.

Les dockers ont fait le déplacement pour montrer leur soutien aux employés de l'usine. "On est là pour renforcer leur structure, et la structure de la CGTR dans son combat contre la réforme des retraites" dit Wilson Payet, secrétaire fédéral de la fédération Ports et Docks de la CGTR.

Lire aussi : Réforme des retraites : les salariés de la centrale thermique du Gol en grève

- Plusieurs manifestations en Métropole -

La place de la Concorde a été placée sous très haute surveillance de centaines de policiers et des canons à eau prépositionnés. Les forces de l'ordre ont procédé à de nombreuses fouilles de passants et demandé aux personnes stationnant de circuler, selon des journalistes de l'AFP.

A 19 h, la place s'est vidée des centaines de personnes présentes une heure auparavant qui déambulaient sans pancarte ni banderole, rendant impossible de dire s'ils s'agissait de passants ou de manifestants potentiels.

La préfecture avait annoncé plus tôt que tout rassemblement était interdit à cet endroit, situé à quelques centaines de mètres de l'Assemblée nationale et de l'Elysée, lieu de ralliement aux opposants à la réforme jeudi et vendredi soir. Vendredi, des heurts violents s'étaient produits, avec 61 interpellations au final.

 

Toujours à Paris, la CGT Ile-de-France a organisé un rassemblement place d'Italie (sud de Paris), qui s'est mué en cortège et remontait vers le nord de la capitale.

Parmi les participants, Mme Allemand (qui n'a pas souhaité donné son prénom), technicienne à Santé publique France, dit "être usée par le travail". "Je suis assise devant devant l’ordinateur toute la journée, j'ai mal aux yeux, mal à la tête, j’ai déjà fait deux phlébites", raconte cette femme de 55 ans.

Des heurts commençaient à se produire en début de soirée: feux de poubelles, abris-bus cassés etc.

 

- "On va continuer" -

Quelques centaines de manifestants ont défilé à Marseille. Dont Romain Morizot, 33 ans, ingénieur télécom dans l’aviation, qui témoigne: "Que nous reste-t-il à part continuer à manifester ? On n’a que la mobilisation, qui était pacifique jusqu’au 49.3. Mais maintenant, ça va potentiellement mettre de la tension sociale partout. On va continuer, on n’a pas le choix".

Les rassemblements se sont déroulés dans plusieurs lieux en régions, des grosses villes aux bourgs moyens: Lille, Amiens, Caen, Saint-Etienne, Roanne, Besançon, Dijon, Grenoble, Gap, Annecy, Lodève etc.

Certains cortèges ont compté plusieurs milliers de personnes, comme à Nantes (6.000 selon la police, 15.000 selon les syndicats) ou Brest (entre 5 et 8.000), avec quelques tensions. A Bordeaux, un cortège improvisé a réuni 1.900 personnes selon la préfecture, et des face-à-face avec les forces de l’ordre ont eu lieu rue Sainte-Catherine, plus longue rue piétonne d’Europe et très fréquentée en ce samedi après-midi.

Jeudi, peu après le recours par Elisabeth Borne à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure, l'intersyndicale avait appelé à des rassemblements ce week-end. Et à une 9e journée de grèves et manifestations le 23 mars.

"Le président de la République suit évidemment l’évolution de la situation" sur le terrain, a indiqué l’entourage d’Emmanuel Macron à l'AFP.

 

Côté grèves, la mise à l'arrêt de la plus importante raffinerie du pays, la raffinerie de Normandie (TotalEnergies), en Seine-Maritime, a débuté vendredi soir, a indiqué à l'AFP Alexis Antonioli, responsable CGT. Cette opération prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service du pays.

Jusqu'à présent, les grévistes s'étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.

- 10.000 tonnes de déchets -

Le ministre de l'Industrie Roland Lescure a laissé entendre samedi que le gouvernement procèderait à des réquisitions en cas de mise à l'arrêt. "On a montré à l'automne qu'on savait prendre là encore nos responsabilités, on les prendra", en référence aux réquisitions alors prises pour débloquer des sites pétroliers lors de grèves pour les salaires, a-t-il déclaré sur France Info.

De telles mesures sont "en train d'être déployées" avec les éboueurs parisiens, a-t-il ajouté. Dans la capitale, 10.000 tonnes de poubelles s'entassent toujours sur les trottoirs, selon la mairie. Elle évoque samedi "une stabilisation" du volume des déchets non ramassés dans la capitale.

Selon la préfecture, "cinq garages de camions-bennes ont repris une activité" et "deux sociétés concessionnaires de traitement ainsi que plusieurs agents (ont) été requis depuis" vendredi.

Les motions de censure, déposées par le groupe indépendant Liot et par des élus du Rassemblement national (RN), seront débattues et mises au vote de l’Assemblée nationale lundi à partir de 16H00, une conférence des présidents de l’institution devant donner peu avant son ultime feu vert au déroulé, a-t-on appris de sources parlementaires.

La motion déposée par le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) est "transpartisane" et cosignée par des élus de la Nupes.

Cette dernière a davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites que celle du RN. Mais la barre de la majorité absolue pour faire chuter le gouvernement paraît difficile à atteindre.

- La peur des députés de la majorité -

S'ils n'auront pas à se prononcer sur la réforme des retraites, nombre de députés de la majorité craignent de subir les frais d'un 49.3 décidé à l’Élysée et d'une contestation radicalisée.

Signe de temps agités, vendredi, un déplacement en Bretagne du ministre du Travail Olivier Dussopt a été reporté. Même chose pour Gérald Darmanin, Christophe Béchu et Marc Fesneau qui étaient attendus en Gironde sur le thème des incendies.

Forcément moins protégés que les ministres, les parlementaires de la majorité sont, eux, exposés en première ligne. De quoi raviver de mauvais souvenirs d'un premier quinquennat Macron déjà très agité pour les députés, de la contestation des "gilets jaunes" à celle contre le pass sanitaire: agression en foule, menaces de mort, coups de fusils devant le domicile, voitures incendiées...

Dès jeudi soir, alors que des incidents éclataient à Paris et dans plusieurs villes de France, la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé a rendu public un courrier au ministre de l'Intérieur lui demandant de renforcer la protection autour des parlementaires.

 

Vendredi, la députée Renaissance du Loiret Stéphanie Rist, rapporteure du texte sur les retraites, voyait sa conférence de presse quelque peu perturbée par une bruyante manifestation syndicale devant sa permanence. D'autres députés, qui ne veulent pas tous être cités, ont vu leur locaux tagués, voire dégradés. "Il y a eu des permanences attaquées, il faut une protection", glisse une source au sein de l'exécutif.

"Ce débat sur les retraites a été d'une énorme violence. Des têtes de ministres sur des ballons de football ensanglantées, des effigies du président de la République, de la Première ministre, d'Olivier Dussopt brûlées en place publique", a énuméré vendredi M. Darmanin, qui a également fait état de "pressions très fortes exercées contre les symboles de l’État" dans la nuit de jeudi à vendredi, avec 310 interpellations à la clé dans l'Hexagone.

-"Pas une fonction sacrificielle"-

"Être parlementaire, ce n'est pas une fonction sacrificielle", a-t-il cru bon de rappeler.

"Ça va être une période complexe, tendue. Mais notre rôle c'est aussi d'aller au contact des concitoyens". "Cela dit je ne vais pas forcément aller au cœur de la manif. Ce serait un peu inconsidéré", explique un député Renaissance.

Curieux paradoxe: les députés n'auront pas à se prononcer sur la réforme des retraites. Leurs opposants les plus virulents ne pourront pas faire circuler de listes de ceux ayant approuvé cette réforme si contestée. Mais le remède du 49.3 paraît presque pire que le mal.

"La politique, c’est le choix entre deux mauvaises solutions. Soit il y avait un risque de désordre politique majeur en perdant le vote. Soit on paraît brutaliser le corps social", résume un compagnon de route d'Emmanuel Macron.

Alors que bon nombre de députés souhaitaient aller au vote, quitte à le perdre, c'est la seconde option qui a été retenue. "C'est quand même une manière de suicider son propre camp. Les députés Renaissance vont porter l'opprobre de cette réforme refusée par une majorité de Français", estime l'historien Jean Garrigues.

Une décision de l’Élysée et de Matignon qui risque de laisser des traces en Macronie. D'autant que le président a expliqué qu'il n'était "pas celui qui risque sa place ou son siège" dans cette crise politique. "Les députés étaient remontés contre l’exécutif" jeudi, relève un conseiller.

"Un aveu d'échec", pour le député Christophe Marion. "Il y en a évidemment parmi les députés qui sont tout autant déçus que moi de l'utilisation du 49.3" dont "le gouvernement, l'exécutif ne ressortent pas renforcés". "Nous devons faire attention à ne pas rompre le lien entre le peuple et ses représentants", a averti l'élu du Loir-et-Cher au micro de France 3.

"Il faudra réoxygéner le gouvernement pour trouver un nouveau souffle avec les Français", renchérit Richard Ramos, électron libre du groupe allié MoDem, en précisant qu'il n'a pas de calendrier.

"Maintenant, il faut apaiser les choses. Ne pas mettre d'huile sur le feu, trouver les bons mots, les bons textes de lois", se projette le député Renaissance du Gers Jean-René Cazeneuve, qui était favorable au 49.3.

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12 Commentaires
Dignité
Dignité
2 ans

Qu'importe M Le Maire ! Motion de censure votée ou pas : c'est dans la RUE que ça se passe ! A nous d'intensifier le combat

Milgri
Milgri
2 ans

Les syndicats enseignants ? C'est quoi la différence entre "les" et "des" ? La CFDT c'est toujours le syndicat casseur de grève ...et Martinez c'est la CGT c'est pas un syndicat enseignant... Donc serait mieux dire "des syndicats" au lieu de dire "les syndicats" ... Non ?

Milgri
Milgri
2 ans

Pourquoi zot i insiste sur le nombre de d'interpellations ?

Sur les 292 interpellations réalisées à Paris le 16 mars au soir, à la place de la Concorde, seules 9 personnes ont été déférées devant la justice et n'a 7 personnes l'a eu juste un rappel a loi...mais comme a l'époque du COVID zot i aime bien reprendre le narratif officiel sans chercher plus loin dans les chiffres...

Certains internautes dénoncent... Mais non zot i dénoncent quand zot ?

Dom
Dom
2 ans

On interpelle en masse, on humilie, on hurle sur la presse Tout ça s’est passé à Paris, ce 18 mars 2023. Ce pouvoir ne tient plus que par les nervis casqués de la BRAV, les BAC, et les derniers endormis qui ont vu en Macron un rempart. Réveillons -vous! Il ne reculera devant rien si ce n'est devant NOUS

Missouk
Missouk
2 ans

Ca ne sent pas bon du tout, la police pour l'instant suit les ordres aveuglément, mais, il me semble que les policiers sont eux aussi concernés par ce texte... Quant aux députés Renaissance qui ont quelques états d'âme, qu'ils aillent au bout de leurs états d'âme et votent la censure!

Dom
Dom
2 ans

Référendum d'initiative partagé comme celui auquel nous avions participé pour les aéroports de Paris (Abandonné ? )
France Connect pour l'instant ne permet pas de signer ! Est -ce trop tôt ? Merci

Colère noire
Colère noire
2 ans

ô combien , j'apprécie ! Merci

Colère noire
Colère noire
2 ans

Ça fait des années qu'on dit qu'il faut passer à la 6ème République. Ce qui se passe est la démonstration de ce qui arrive quand on met une constitution totalitaire et obsolète dans les mains d'un banquier fou.

Imaz Press Réunion
Imaz Press Réunion
2 ans

Merci à vous "colère noire" de nous suivre.

Colère noire
Colère noire
2 ans

Les citoyens ont remis leurs gilets jaunes, partout en France.
La milice de Macron a été hier d'une rare violence qu'il faut absolument dénoncer très haut , trés fort !
Merci Imaz Press pour vos articles de qualité

HULK
HULK
2 ans

Quand la police commence à taper à tort et à travers et que l'on arrête des journalistes, c'est un mauvais signal qu'envoie le gouvernement. Et quand la pauvre Aurore BERGÉ vinet défendre les "pôvres élus" victimes de menaces, tout le monde rigole. Quand on ne respecte pas la démocratie, les gens qui vous ont élus, c'est le retour de bâton.

Ded
Ded
2 ans

eh oui, les journalistes ont le tort de montrer à la fois les manifestations que le gouvernement tente de minimiser et aussi ( même si parfois on ne voit pas tout) les violences policières !