Mayotte

Destruction de bidonvilles suspendue, déconvenue avec les Comores... Wuambushu se complique

  • Publié le 26 avril 2023 à 03:00
  • Actualisé le 26 avril 2023 à 09:38

Planifiée depuis des mois, l'opération Wuambushu essuie déjà son deuxième revers. Après le refus catégorique des Comores d'accueillir les étrangers en situation irrégulière à Mayotte, c'est la destruction des bidonvilles qui a été stoppée nette, avant même son commencement. Ce mardi 25 avril, alors que les Mahorais s'attendaient à un décasage dans certains quartiers, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu l'évacuation du bidonville de Majicavo (au nord de l'île). Des affrontements souvent violents continuent d'opposer manifestants et forces de l'ordre. Nous sommes en direct.(Photo gm/www.imazpress.com)

  • Réouverture du port de Mutsamudu à Anjouan

    Le port de Mutsamudu aurait rouvert ce mercredi selon nos confrères de Mayotte La Première.

    Pour rappel, sa fermeture avait été annoncée au premier jour de l'opération Wuambushu. Dans un communiqué, le commandant du port annonçait une reprise éventuelle des activités ce jour et justifiait la fermeture par des travaux.

    En revanche, la reprise des voyages du Maria Galante vers Anjouan n'est annoncée que pour vendredi par la compagnie maritime SGTM dans un communiqué à destination des voyageurs.

  • Les interpellations se poursuivent

    Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent. Les interpellations aussi.

    Un tweet de la gendamerie nationale montre la progression du GIGN qui tente d'interpeller un individu soupçonné de violences avec arme à l'encontre des gendarmes.

  • Les liaisons entre les deux îles reprendront (vraisemblablement) vendredi

    Les voyages entre Mayotte et les Comores devraient reprendre ce vendredi. Comme l'avant annoncé la Société de gestion des transports maritime dans son dernier communiqué, les liaisons entre les deux îles devraient redémarrer.

    À noter que les personnes qui n'avaient pu accoster lundi 24 avril à Anjouan et qui avaient dû faire demi-tour, restent en détention.

  • Un décasage prévu le 9 mai

    Le prochain décasage (hors Barakani où il n’y a plus d’habitants) pourrait avoir lieu en Petite Terre le 9 mai prochain, plus précisément sur la commune de Dzaoudzi Labattoir.
     

  • L'appel du préfet contre la suspension de destruction sera fait à Mayotte

    Selon notre correspondant sur place, l'appel de la préfecture de Mayotte contre la décision du tribunal de suspendre l'opération de décasage à Majicavo sera traité à Mayotte.

    Mais pour l'heure, d'après nos informations, le recours n'a pas encore été déposé.

  • Le préfet à la rencontre des soignants

    Ce mercredi 26 avril 2023, le préfet de Mayotte est allé à la rencontre des soignants au Centre hospitalier de Mayotte.

  • Violences urbaines : 17 individus interpellés depuis le début de l'opération

    Depuis le 18 avril 2023, les militaires de la gendarmerie de Mayotte, rejoint par les équipes de métropole pour l'opération "Wuambushu" ont interpellé 17 personnes. Toutes soupçonnées d'avoir participé aux violences urbaines dans l'île soeur ou à des vols avec arme. L'un d'entre eux a également été interpellé pour tentative de meurtre sur un mineur de 15 ans à Dzaoudzi.

  • Deux fauteurs de troubles interpellés

    Côté gendarmes également, des individus mis en cause dans les troubles à l'ordre public ont été interpellés par la compagnie de Koungou. Des jeunes interpellés dans le quartier de Bandrajou à Majicavo Koropa.

    Ils sont tous les deux en garde à vue dans les locaux de la brigade de recherche de Koungou.

    Les autres mis en cause sont activement recherchés.

  • Sous le coup d'un mandat d'arrêt, un homme interpellé

    Hier, mardi 25 avril, dans le cadre de leur mission de sécurisation des stations essence de Mamoudzou, les policiers de la sécurité publique ont remarqué un homme en train de vider le contenu des bacs à sable en métal, sable permettant de lutter efficacement contre les incendies.

    L'homme a immédiatement été intercepté. Cet individu faisait l'objet d'un mandat de recherche ordonné par une juridiction de métropole pour des faits graves.

    Interpellé, il a été conduit devant un enquêteur de la police judiciaire.

  • Deux nouveaux intercepteurs en mer

    Selon notre correspondant sur place, deux navires, semi-rigides, deux nouveaux intercepteurs viennent d'être envoyés afin de renforcer la présence en mer. Ce navire destiné à la police nationale de Mayotte a pour objectif de lutter contre l'immigration clandestine.

     

  • Un appel à manifester lancé à Chirongui

    À Mayotte, les Mahorais appellent à se rassembler au stade de Chriongui à 9 heures demain, jeudi 27 avril. "Il est temps de reprendre les choses nos reponsabilités", disent-ils sur les réseaux sociaux.
     

  • De nouveaux décasage pas avant mai

    Selon notre correspondant sur place, les prochains décasage ne devraient pas avoir lieu avant le début du mois de mai.

    Les prochains devraient avoir lieu dans le quartier de Barakani, un quartier de Koungou, déjà déserté par ses occupants.

    Ensuite, devrait être concerné la Vigie, un important bidonville de Petite Terre.

     

  • Quelques affrontements dans la nuit du côté des Hauts Vallon

    À Mayotte, la nuit a été plutôt calme, même si dans la soirée quelques affrontements ont eu lieu dans les Hauts Vallon, un quartier situé à la frontière entre Mamoudzou et Koungou.

    Mais les forces de l'ordre étaient sur place pour empêcher la montée des violences, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo de nos confrères de Mayotte La 1ère.

  • La Ligue des Droits de l'Homme va porter plainte contre l'élu qui a déclaré "il faut peut-être en tuer (des délinquants)"

    La Ligue des Droits de l'Homme(LDH) annonce dans un communiqué qu'elle va porter plainte contre Salime Mdere, premier vice-président du conseil départremental de Mayotte.L'élu "a qualifié de "délinquants", "voyous" et "terroristes" les jeunes comoriens en ajoutant "il faut peut-être en tuer"" rappelle la LDH

     

    Lire aussi : Mayotte : un élu demande s’il faut "tuer quelqu'un", des jeunes menacent de mort les Mahorais

    "Ces propos scandaleux et dangereux reprennent l’amalgame bien connu et dénué de fondement fait entre l’immigration et la délinquance et tombent sous le coup de la loi" note le communiqqué.

    La LDH va déposer plainte contre Salime Mdere, sur le fondement de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, incriminant la provocation non suivie d’effet à commettre des atteintes volontaires à la vie et l’incitation à la haine raciale.

    "Cet appel au meurtre de la part d’un élu de la République en direct à la télévision publique en dit long sur la banalisation des discours de haine contre laquelle la LDH restera mobilisé" temrine le communiqué.

    Face au tollé provoqué par ses déclaration Salime Mdéré a tenu à s'exprimer sur ses réseaux sociaux en présentant ses excuses. "Mes propos - qui sont à la hauteur de ma passion pour cet île - ont dépasser ma pensée et je m'excuse bien volontier s'ils ont pu heurter."

    "Si je combats les belles âmes qui depuis Paris nous donnent des leçons sans jamais avoir mis les pieds à Mayotte, si je soutiens cette opération et m'inquiète des conditions de son démarrage (un bateau empêché d'accoster aux Comores, un décasage annulé par la justice...), je n'en reste pas moins très attaché au respect de l'Etat de droit et ne peut aucunement souhaiter que se mette en place une justice expéditive, qui conduirait Mayotte dans le chaos" dit-il.

  • Les femmes leader mobilisées

    Hier, mardi 25 avril 2023, les femmes leaders ont bloqué la mairie de Dembéni. Les militantes ont demandé au maire de bien vouloir souscrire à la lutte contre l'habitat illégal, déclare nos confrères sur place.

    Saandati Abdou, la présidente des Femmes Lea- ders, précise que six communes aujourd'hui ne se seraient pas encore posi- tionnées en faveur des
    décasages, elles envisagent de contraindre les maires à s'inscrire dans la dynamique.

  • Une audience le 4 mai en appel

    Selon France Mayotte matin, l'audience en appel - suite à l'appel du préfet contre la décision de suspension des décasages - devrait avoir lieu le 4 mai prochain. D'après le média local, "la décision initiale pourrait être annulée en appel pour un vice de procédure".

    Par ailleurs, un nouveau référé suspension a été déposé devant le tribunal administratif par les mêmes avocats et les mêmes associations pour sursoir au décasage de la 2e tranche de Talus 2.

    Sur le plateau de la matinale de Kwezi, le préfet a confirmé que six arrêtés étaient d'ores et déjà signés, que plusieurs autres étaient en cours de rédaction et que les ser- vices préfectoraux et com- munaux d'un certain nom- bre de communes candi- dates étaient en train de travailler sur des dossiers.

    Selon le préfet, 15 périmètres d'habitat insalubre pourraient être concernés par de prochains décasages.
     

  • Bonjour La Réunion

    Bienvenu sur ce live dédié à l'opération Wuambushu à Mayotte. Nous vous tenons informés de l'évolution de la situation.

    Ce mardi 25 avril, alors que les Mahorais s'attendaient à un décasage dans certains quartiers, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu l'évacuation du bidonville de Majicavo. Un nouveau revers qui s'ajoute à cette opération, les Comores ayant refusé l'accostage d'un navire de Mayotte, avec, à bord, des étrangers en situation irrégulière.

    Retrouvez notre précédent live ici.

À propos

C'est ce mardi 25 avril 2023, que devait avoir lieu initialement l'évacuation de plus de 80 familles. Mais la justice en a décidé autrement. La veille, le juge a constaté "l'existence d'une voie de fait" tenant aux conditions d'expulsion jugées "irrégulières" par les personnes s'opposant à l'expulsion, "mettant en péril la sécurité" des habitants.

Le juge avance que "la démolition des habitations voisines de celles des requérants les fragilisera et ne sera pas sans effet sur leur stabilité et aura un impact certain sur leur sûreté".

En réponse, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet a affirmé "prendre acte de la décision et a demandé aux avocats de l'État de faire appel". Un représentant de l'État qui a assuré lundi, lors du début de l'opération, qu'il "n'arrêterait pas les opérations de lutte contre la délinquance et l'habitat insalubre".

Pour le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, l'opération Wuambushu doit être maintenue, et ce, malgré la décision de la justice qui interdit de détruire le bidonville "Talus 2", prévue mardi 25 avril. "L'action menée à Mayotte est la restauration de la paix républicaine", défend sur twitter Gérald Darmanin, reconnaissant "une action difficile mais extrêmement résolue".

Lire aussi : "Wuambushu" : une opération "nécessaire à la sécurité des Mahorais", déclare le préfet de Mayotte

- Mayotte dans l'expectative -

Face à la décision de justice, les Mahorais restent en attente. À Majicavo, dans le quartier "Talus 2", où devait avoir lieu l'opération de décasage, les habitants sont fiers mais savent toutefois que "ce n'est pas encore gagné".

"On lutte quand même jusqu'au bout et on aimerait bien que le conseil général accepte de vendre le terrain pour que l'on puisse bien habiter et construire des maisons, pas des cases en taule", confiait un habitant à notre correspondant.

Une dame, Comorienne en situation irrégulière, ne veut pas qu'on démolisse son habitation située à "Talus 2". "Nous ne sommes pas des méchants", clame-t-elle.

Une habitante confie, "si des jeunes viennent mettre le trouble on les repousse, nous on veut la paix, on n'est pas des méchants". "Nos enfants vont à l'école, on les éduque, on travaille, on cotise, pourquoi détruire parce qu'on est étrangers, des étrangers il en existe partout."

De l'avis des Mahorais, c'est désormais un sentiment de lassitude et de colère qui prédomine dans une population qui attendait cette opération de lutte contre l'immigration illégale. Une colère tournée en priorité vers l'État, nous indique notre correspondant sur place. Selon les Mahorais, l'État aurait mal préparé son opération pour lutter contre la délinquance.

- L'opération va "s'intensifier" -

De son côté, la préfecture de Mayotte l'a d'ores et déjà annoncé, "on va continuer à monter en puissance pendant la semaine et les semaines qui viennent". Une montée en puissance confirmée par Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Une opération "qui durera plusieurs mois, aussi longtemps que Mayotte en a besoin", a-t-elle dit.

Une montée en puissance et une présence de plus de 1.800 effectifs de police et de gendarmerie qui ne fait pas descendre la tension dans le département.

Bien au contraire. Des barricades ont été installées tandis que les forces de l'ordre ont été prises à partie par des jets de pierres. Des policiers et gendarmes qui ont répliqué par des tirs.

Des violences qui ne font qu'attiser la haine de part et d'autre du territoire entre les opposants et les partisans de l'opération "Wuambushu".

Invité du journal télévisé de Mayotte 1ère à l’occasion d’une édition spéciale consacrée à l’opération sécuritaire, Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, a qualifié les individus impliqués de "délinquants, voyous et de terroristes", avant d’estimer qu’"à un moment donné, il faut peut-être en tuer".

Des propos condamnés par le ministère délégué aux Outre-mer et pour lesquels l'élu Mahorais n'a pas tardé à s'excuser. "Mes propos - qui sont à la hauteur de ma passion pour cette île - ont dépassé ma pensée et je m'excuse bien volontiers s'ils ont pu heurter."

Lire aussi : Mayotte : "Wuambushu" pour expulser à tour de bras les étrangers en situation irrégulière

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