"Zanfan La mer, Nou lé kwir é fier !"

Pour sa 5ème édition, la Marche des visibilités LGBTQIA+ entend fédérer hors des frontières de l'île

  • Publié le 16 mai 2025 à 02:59
  • Actualisé le 16 mai 2025 à 09:39
Marche des visibiités mai 2024

Le dimanche 18 mai 2025 à Saint-Denis, la Marche des visibilités LGBTQIA+ réunira militant.es, associations et allié.es venus de toute la zone océan Indien. Cette édition s’annonce comme un tournant avec la présence de l'activiste sud-africaine Beverley Ditsie, un forum inédit la veille, et la volonté affirmée de construire une fédération locale… puis régionale. (Photo : rb/www.imazpress.com)

Avec le slogan "Zanfan La mer, Nou lé kwir é fier !", la cinquième édition de la Marche des Visibilités entend placer les identités LGBTQIA+ de l’océan Indien au cœur du combat.

Le rendez-vous est donné le dimanche 18 mai à 13h au Jardin de l’État à Saint-Denis pour une déambulation jusqu’au Barachois.

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Un temps festif et revendicatif ponctué de discours, de performances artistiques — dont celle de l’artiste Réunionnaise-Mauricienne Kelly Carpaye — et d’un concert final. À noter que pour sa troisième édition, le dimanche ô Barachois s'associe à la marche des visibilités pour cette journée aux couleurs arc-en-ciel.

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Une after est également prévue au Carré Cathédrale pour prolonger la fête après la mobilisation.

À noter qu'en termes d'organisation pour les participants, la Route du Littoral et la RN6 Boulevard U2 seront fermés à la circulation dans les deux sens le dimanche 18 mai de 6h30 à 13h30. Une déviation sera mise en place par la RD41 Route de la Montagne.

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- Beverley Ditsie, une source d'inspiration pour la région -

Avant cela, la veille samedi 17 mai, la marche sera précédée d’un Forum des visibilités inédit dans la salle du conseil municipal de la mairie de Saint-Denis.

Des représentants d'associations LGBTQIA+ malgaches et mauriciennes seront présent.es sur place. Les Seychelles et les Comores seront également représentés en visioconférence, pour échanger sur les réalités des personnes queer dans la région.

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Le Forum s'ouvrera avec la projection du documentaire The Commission – From Silence to Resistance de Beverley Ditsie, activiste sud-africaine et co-organisatrice de la première Pride d’Afrique en 1990.

"Elle est une source d’inspiration, un parcours qui peut nous montrer le chemin, redonner espoir que l'on peut faire bouger les lignes", souligne Manon Amacouty, présidente de Requeer, l'association qui porte la Marche des visibilités.

- Une édition sous le signe de l’union des forces militantes -

Cette édition est d'ailleurs le fruit d’un travail collectif mené avec les associations Pilon, OriZon, Kwir Mouvman, AperoQueer, le Planning Familial 974 et le collectif Aberash.

"Cette marche, nous l’avons pensée ensemble, avec la volonté de faire entendre nos voix dans toute leur diversité", rappelle la présidente de Requeer.

C’est également dans cet esprit que s’organisent, depuis plusieurs semaines, des "ateliers pancartes" dans plusieurs communes de l'île. L’objectif est double : permettre à chacun.e d’exprimer son message tout en créant des espaces d’échange et en préparant logistiquement la venue des participant.es, notamment via du covoiturage.

Les prochains rendez-vous sont fixés le 3 mai de 14h à 17h au Planning Familial de Saint-Louis et le 10 mai, de 14h à 17h à Saint-Denis, au centre de ressources LGBTQIA+ de l’océan Indien.

- Une marche pensée comme un espace politique -

Cette cinquième marche se veut résolument politique, dans un contexte où les discours extrêmes et LGBTphobes gagnent du terrain à l'échelle mondiale. "Il nous revient d’élever nos voix pour celles et ceux qui doivent encore murmurer", affirme Manon Amacouty.

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En mettant l’accent sur les luttes partagées au sein de l’océan Indien, Requeer entend construire des solidarités nouvelles.

Si l’île Maurice et les Seychelles ont récemment décriminalisé l’homosexualité, la situation reste préoccupante dans d’autres pays de la région. "Aux Comores, deux femmes ont été emprisonnées l’an dernier pour homosexualité", rappelle la présidente.

À Mayotte, il n'existe toujours aucune association de défense des droits LGBTQIA+. D’où l’urgence, selon elle, de "faire rayonner les droits humains" hors des frontières de l'île, à travers des espaces d’échange, de visibilité et de mobilisation collective.

- Vers une fédération LGBTQIA+ locale, puis régionale -

La volonté de pérenniser ces alliances ne s’arrête pas à la Marche du 18 mai. L’un des objectifs au long cours porté par Requeer est la création d’une fédération LGBTQIA+ réunionnaise, qui pourrait à termes s’ouvrir à l’ensemble des associations de la zone océan Indien, voire des autres territoires ultramarins.

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"Ti pa ti pa", glisse Manon Amacouty, alors que l’Association Pilon vient d'intégrer officiellement le Centre LGBTQIA+ de Saint-Denis.

À moyen terme, cette fédération pourrait offrir un cadre structurant pour les associations en manque de ressources, et devenir un appui humain et logistique.

L’édition 2025 marque ainsi un tournant, avec des liens renforcés entre territoires de l'océan Indien.

En 2026, Requeer prévoit déjà de faire encore grossir la marche en accueillant des associations ultramarines des différents territoires français ultramarins.

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Owen
Owen
4 mois

c quoi les dates pour saint pierrr