Éducation

Parcoursup, bac… dans l'attente de la concrétisation des changements annoncés par Macron

  • Publié le 17 août 2023 à 06:01
  • Actualisé le 17 août 2023 à 11:16

Ce jeudi 17 août 2023, a lieu la rentrée des classes pour les écoliers, collégiens et lycéens de La Réunion, sous les yeux de Gabriel Attal, nouveau ministre de l'Éducation nationale. Les professeurs, le élèves, l'Ecole sont au cœur de l'immense "chantier" souffrant de "failles" avouées par Emmanuel Macron. Le Président a promis de réparer lesdits failles... sans début de concrétisation pour le moment (Photo : sly/www.imazpress.com)

Alors qu'il s'exprimait depuis la Nouvelle-Calédonie le 24 juillet 2023, le président de la République a annoncé que des modifications seraient apportées au baccalauréat et à Parcoursup.

Une annonce assez étonnante, quand l'on sait que depuis des mois les syndicats et professeurs martèlent les problèmes rencontrés avec la plateforme d'orientation et la nouvelle réforme du baccalauréat. Mais bon, mieux vaut tard que jamais dirons-nous.

Semble-t-il qu'enfin le président de la République reconnaisse les torts de son gouvernement en la matière et les décisions ubuesques prises, sans prise en considération de la réalité.

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- Rendre Parcoursup "plus transparent"... il serait temps -

"On va continuer d'améliorer Parcoursup, pour que les familles et les élèves n'aient pas le sentiment d'être derrière une machine", avait lancé Emmanuel Macron.

En effet, Parcoursup est souvent accusé d'être un "algorithme abstrait qui impacte les étudiants", indiquait Chantal Manès-Bonnisseau, rectrice de La Réunion. Et si l'ancienne rectrice – désormais à la retraite – tentait de dissiper les inquiétudes des parents et des enfants en disant que "l'idée est de faire en sorte que la plateforme soit le plus transparente", pour les Réunionnais il n'en était rien.

Surtout pour les personnes dont les vœux n'ont pas été acceptés, souvent car ils se trouvent en dehors de La Réunion.

Pap Ndiaye, en visite à La Réunion en septembre 2022, avait d'ailleurs reconnu que la plateforme pouvait être améliorée.

Il faut croire – ou pas – qu'avant d'évincer l'ancien ministre de l'Éducation nationale du gouvernement, le président aurait quand même entendu les axes de perfectionnement.

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- Le nouveau baccalauréat... pas si efficace que ça -

En plus de la plateforme Parcoursup, Emmanuel Macron a eu une idée, "apporter des changements" au nouveau bac mis en place par Jean-Michel Blanquer.

Les syndicats n'en attendaient pas moins – face à un baccalauréat qui, depuis sa mise en place, n'a pas cessé de décevoir.

Jean-Michel Blanquer voulait révolutionner le baccalauréat, mais il a plutôt mis la pagaille dans l'organisation. Épreuves de spécialités beaucoup trop tôt, contrôle continu, élèves absents au troisième trimestre… "on a en effet vu les limites et les difficultés de cet examen", avait lancé Emmanuel Macron. Ajoutant, "certaines épreuves terminent trop tôt et ne donnent pas tout à fait satisfaction".

"Il faut apporter "des changements de bon sens" avait exhorté lors de sa prise de parole le chef de l'État. Un bon sens – il non va sans dire – qui était attendu depuis des mois par les professionnels de l'Éducation nationale.

Pap Ndiaye – toujours avant de laisser sa place – estimait déjà "qu'il fallait reconquérir le troisième trimestre". Si le constat est partagé par le président de la République, ce n'est pas l'ancien ministre qui mettra cela en œuvre pour la rentrée.

Si le président parle d'un "chantier", et de "changements", pas d'annonces. Seules des pistes sont envisagées comme dévoiler les notes de spécialité en fin d'année ou encore regrouper les épreuves…

Ce qui donne un air de déjà vu… comme avant la réforme Blanquer étrangement.

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- L'éducation, une priorité du gouvernement -

L'éducation, un thème dont le président veut faire une de ses priorités.

Lors de sa prise de parole, Emmanuel Macron a d'ailleurs précisé – en réponse à l'absence de professeurs – "nous continuons à recruter ensuite nous ouvrons le chantier de la formation et de la revalorisation des enseignants."

Le président évoquant également un système de remplacement plus efficace. "On va réduire le nombre d'élèves par classe, on va mettre la demi-heure de sport systématique, en 6ème on va mettre en plus une heure de soutien pour les élèves décrocheurs", dit-il. "En 5ème, nous mettrons des heures pour apprendre aux élèves les métiers et entrer dans la réforme du lycée professionnel."

"L'école est un immense chantier." Il était temps de s'en rendre compte… mieux vaut tard que jamais.

Mais pour les syndicats – il ne faut pas non plus croire à des miracles. "On va attendre de voir la concrétisation de toutes ces annonces. Cependant, je suis sûre que nous ne serons pas d'accord avec eux sur ce que signifie "améliorer", indique Marie-Hélène Dor de la FSU.

Pour Éric Annonier de Sud Éducation, "la nomination de Gabriel Attal est une mauvaise nouvelle pour l'éducation". "Monsieur Attal est connu pour ses talents de communicant, il va s'efforcer de poursuivre la politique de destruction du service public d'éducation en accélérant la contractualisation du métier d'enseignant", ajoute-t-il.

Pour l'Unsa, "pour le moment ce ne sont que des effets d'annonce pour montrer que l'on sait de quoi on parle", note Éric Dijoux. "Sur le bac, on a gardé le même président alors difficile à lui de défaire ce qu'il a fait." "Les organisations syndicales avaient pourtant tiré la sonnette d'alarme", ajoute Éric Dijoux.

Jérôme Motet du Snalc estime lui "qu'il serait grand temps de réformer les dates des spécialités et les mettre en fin d'année". "L'organisation post baccalauréat serait également plus logique."

Même son de cloche pour Joël De Palmas, CGTR Éduc'Action, "Parcoursup est une catastrophe qui a remplacé un système encore pire".

Reste donc à savoir si les changements vont s'opérer pour la rentrée 2023.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Phil
Phil
1 mois

Plus de médecin scolaire au Tampon !! Pas d'ATSEM en grande section de maternelle , classes surchargées et manque de profs remplaçants ... Cette rentrée est une catastrophe et Gabriel Attal n'est là que pour communiquer avec le mépris et le mensonge habituel de ce gouvernement ...