Salaires, travail, pouvoir d’achat, réforme des retraites… Ce jeudi 29 septembre 2022, les syndicats appellent à la mobilisation générale. Objectif : protester contre les réformes gouvernementales et interpeller sur la situation des Réunionnais face à l’inflation. Deux défilés sont organisés l'un à Saint-Denis, l'autre à Saint-Pierre (Photo rb/www.imazpress.com)
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Les syndicats prennent la parole devant la préfecture
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Philippe Naillet apporte son soutien à la mobilisation syndicale
"Aujourd’hui, c’est jour de contestation syndicale. Les salariés et la population en général s'inquiètent de la hausse généralisée des prix dont l’énergie. Face à une inflation galopante, le pouvoir d'achat risque de fortement diminuer. Dans ce marasme social et économique, les réformes des retraites et de l’assurance chômage voulues par le Gouvernement sont une provocation qui fait craindre un net recul des droits sociaux" écrit-il.
"J’entends et partage le mécontentement des Réunionnaises et des Réunionnais. D’ailleurs, nous avions porté de fortes propositions lors du dernier projet de loi sur le pouvoir d’achat. Or, le texte final adopté n'était pas à la hauteur des difficultés que rencontrent nos familles, raison pour laquelle nous ne pouvions nous en satisfaire. Concernant les retraites, je rappelle notre attachement pour la prise en considération de celles et ceux qui ont commencé à travailler jeunes et de la pénibilité, avant de penser à repousser l’âge de la retraite" ajoute-t-il.
"L’assurance-chômage quant à elle a déjà été réformée et l’indemnisation déjà été bien entamée. On reproche aux Français de ne pas être assez actifs dans leur recherche d’emploi et on pense ainsi les inciter à retrouver plus rapidement un emploi. Mais ne faut-il pas réfléchir à un vrai accompagnement dans l’emploi et prendre en considération les spécificités du marché de l’emploi de chaque région ?"
"Je soutiens donc cette journée de revendications. Malheureusement, je n’ai pu me joindre à la manifestation réunionnaise étant à Paris pour un entretien avec le ministre délégué aux Outre-mer puis une rencontre avec le cabinet du Ministre de la Santé où je ferai partie d'une délégation pour discuter entre autres du financement du Plan Régional de Santé"
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Ambiance bon enfant dans les rues dionysiennes
Musique lontan, cornets de pistaches...Les manifestants défilent dans la bonne humeur, malgré des problématiques sérieuses. -
Environ 1.000 personnes sont présentes dans les rues de Saint-Denis
Une centaine de personnes manifestent aussi à Saint-Pierre
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"Il était extrêmement important pour moi d'être ici" dit Jean-Hugues Ratenon
"Ceux qui ne se battent pas ne gagnent pas. Je suis élu du peuple, je suis de tous les combats, je mets tout en œuvre pour être sur le terrain quand c'a" insiste-t-il.
"Le service public recule, une réforme de la retraite arrive, le pouvoir d'achat est en berne, on ne peut plus laisser les choses comme ça" dit le député.
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Les enseignants sont présents dans la rue
"Nous sommes dans la rue pour dénoncer notre précarité, nos conditions de travail, tandis que d'autres s'enrichissent" dénonce Cédric Lenfant, du SAIPER. Il interpelle notamment sur la situation des AESH, souvent des femmes, qui "sont dans une grande précarité".
"On demande à vivre dignement simplement. J'appelle tout le monde à se battre, le patronat ne se désarme jamais" ajoute-t-il.
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Huguette Bello est présente dans le cortège
"Depuis 40 ans je suis dans les manifestations. Nous voyons bien aujourd’hui que la situation est difficile pour les Réunionnais. On a 120.000 enfants qui vivent dans la pauvreté. Les choses doivent changer, mais le gouvernement veut réformer la retraite" dénonce la présidente de Région.
"Nous voulons la retraite à 60 ans, nous voulons une augmentation des salaires, nous voulons plus de justice. C’est avec la force du nombre que l’on se fera entendre"
"On a une société où les inégalités se creusent aujourd’hui. On discrimine ceux qui vivent du RSA, qui touchent les allocations sociales, alors que l’évasion fiscale représentent des milliards" s'indigne-t-elle;
"La moitié de nos jeunes étudiants sont pauvres, ils touchent des bourses qui sont coupées en cas de redoublement, ce n’est pas normal" souligne-t-elle, alors que le ministre de l'Education nationale est en visite dans l'île.
"On est la dernière roue de la charrette" conclut-elle.
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"Les postes d'orthophonistes disparaissent" dénonce une orthophoniste
"On est là pour nos patients et nos collègues. Les postes d'orthophonistes disparaissent des hôpitaux, les cabinets sont bouchés" détaille-t-elle.
"On attend que le gouvernement entende que la situation est critique pour les orthophonistes salariés et les patients" dénonce-t-elle
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Certains manifestants expriment leur colère
"Aujourd'hui mon salaire m'oblige à travailler le dimanche, on travaille dans des conditions déplorables" s'indigne une syndicaliste CGTR de La Poste. "Je tiens à dire à la jeunesse réunionnaise, on se bat pour vous !" ajoute-t-elle.
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Les syndicats sont déjà présents sur place
"Le gouvernement doit prendre conscience du ras-le-bol général" observe Maximin Hoarau, représentant de la CGTR BTP.
Les syndicats de nombreuses professions ont répondu à l'appel. "Les orthophonistes souhaitent être entendus, depuis dix ans nous alertons sur la situation critique de notre profession" explique Lydie Marin, présidente du syndicat des orthophonistes.
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À propos
Inflation, crise énergétique, salaires… Nombreux sont les motifs de cette colère sociale. En ligne de mire de cette mobilisation, la préservation du pouvoir d’achat et la réforme des retraites sont mises en avant. Rendez-vous est donné à Saint-Denis devant le petit marché des 9 heures pour un cortège qui ira jusqu’à la Préfecture et à 9 heures également du côté de Saint-Pierre. "On ne se mobilise pas pour le plaisir, mais parce qu’on n’est pas entendu", indique Cédric Lenfant du Saiper Udas.
Une mobilisation qui intervient également au moment où Emmanuel Macron laisse planer la menace d’un passage en force imminent de la réforme des retraites.
- Dire non aux inégalités sociales –La question des salaires et du coût de la vie est aussi prégnante à La Réunion dans un contexte d’inflation provoqué par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Beaucoup de foyers n'arrivent plus à joindre les deux bouts.
Pour l’intersyndicale de La Réunion, l’objectif de cette mobilisation est de dire non aux inégalités sociales. "Dire non à la précarité dans nos services publics, dire non aux bas salaires", clament les syndicats
Ces derniers veulent également alerter le gouvernement sur la précarité grandissante dans l'île. Pour rappel, à La Réunion, 322.800 personnes vivent sous le seuil de pauvreté fixé à 1.102 euros par mois et 120.000 personnes sont en situation de grande pauvreté.
Cette protestation arrive alors que l'inflation est partie pour durer, malgré l’annonce de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, de "faire baisser l’inflation". "Nous ne voulons pas augmenter les impôts et nous voulons protéger les ménages", a déclaré le ministre.
La question des conditions de travail sera également soulevée par les manifestants. "On veut parler de salaires, de travail dégradé pour l’ensemble des travailleurs", souligne Cédric Lenfant. "Il y a de plus en plus de ruptures conventionnelles parce que les gens n’en peuvent plus", ajoute-t-il. "On revendique une qualité de vie et surtout de vivre dignement", ajoute le représentant du Saiper.
Lire aussi - La pauvreté recule disent (froidement) les chiffres, la réalité est tout autre Lire aussi - La Réunion, 20% des adultes sont pauvres – La réforme des retraites fait grincer des dents –La retraite fait bien sûre partie des motifs de crispation, et ce depuis des années. Un point sur lequel le gouvernement n’a pas l’intention de transiger. Depuis quelques jours, la rumeur se propage d'un recours possible au 49.3 de la Constitution. Cette disposition légale permet l’adoption d’un texte par l'Assemblée sans passer par la case vote.
"Ma méthode, c'est le dialogue, la recherche de compromis. En même temps, les Français ne comprendraient pas qu'on soit bloqués, c'est vrai sur le budget, c'est vrai sur les réformes importantes qu'on veut porter", a affirmé sur BFMTV et RMC la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne. L'article 49.3 est "un des outils qui est à la disposition du gouvernement si on constate une situation de blocage", a-t-elle souligné.
"On a prévu avec le Président de la République d'avoir un échange cette semaine avec les ministres concernés et les responsables de la majorité. […] Avec le président de la République, on décidera d'ici la fin de la semaine", et "on fera part" de cette décision.
La Première ministre a par ailleurs confirmé qu'il y aurait un "décalage progressif de l'âge effectif de départ à la retraite", mais que l'exécutif n'avait "pas prévu de décaler l'âge du taux plein" automatique actuellement à 67 ans.
Lire aussi - La réforme des retraites entrera en vigueur "dès l'été 2023", a assuré Emmanuel Macron - Des nombreuses perturbations dans les écoles -En raison de la mobilisation générale, de nombreuses perturbations sont à prévoir dans les établissements scolaires de La Réunion.
Saint-Denis : la ville informe les parents que le fonctionnement de l'école et de la restauration scolaire pourrait connaître des perturbations . Saint-Joseph : la commune informe les parents d'élèves de l'ensemble des écoles que les services de restauration scolaire, de surveillance, d'entretien et de garderie ne pourront pas être assurés ce jour-là Saint-Leu : le service de restauration scolaire ne pourra être assuré dans les maternelles et pourrait être perturbé dans les écoles élémentaires. Saint-Pierre : perturbations à prévoir quant à l'accueil des enfants sur l'ensemble des écoles. La restauration scolaire ainsi que la surveillance pendant la pause méridienne ne pourront être assurées. Le Port : la ville informe que les parents d’élèves que le service minimum d’accueil, les services de restauration, de surveillance de la pause méridienne et de garderie de fin de journée pourraient ne pas être assurés dans les écoles du Port à cette date.Saint-Benoît : le service minimum d’accueil, la restauration scolaire ainsi que la surveillance de la pause méridienne pourraient ne pas être assurés. Les garderies du matin et du soir seront assurées normalement, toutefois, en l’absence de l’enseignant, les enfants ne pourront pas être accueillis au sein des écoles concernées. Le fonctionnement des crèches municipales pourrait également connaître des perturbations.
Sainte-Marie : Suite au préavis de grève lancé par l'intersyndicale de l'Education Nationale pour ce jeudi 29 septembre 2022, la Ville de Sainte-Marie informe les parents d’un fort risque de perturbations dans les écoles. Le mouvement social devrait impacter les établissements comptant au moins 25% d'enseignants ayant déposé une intention de grève, à savoir :
- ANN MARY GAUDIN DE LAGRANGE
- MATERNELLE DESBASSYNS
- ELEMENTAIRE DESBASSYNS
- MATERNELLE DUPARC
- FLACOURT
- LA CONFIANCE
- LE VILLAGE
- VINCENT BOYER DE LA GIRONDAY
- YVES BARAU
Les parents d’élèves scolarisés dans les écoles maternelles et primaires sont invités à prendre toutes les dispositions nécessaires et à s’informer directement auprès de la direction de l’école.
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