49.3

Réformes des retraites : pour le PLR, "déclencher le 49.3 est un déni démocratique odieux"

  • Publié le 19 mars 2023 à 13:03
  • Actualisé le 20 mars 2023 à 06:42

(Photo Huguette BELLO photo SLY / Imazpress)

Ce dimanche 19 mars 2023, Huguette Bello, présidente du parti Pour La Réunion (PRL) s'est exprimée à Saint-Denis sur la réforme des retraites et l'utilisation du 49.3. Les députés Karine Lebon, Émeline K/Bidi et Frédéric Maillot ainsi que le maire de Saint-Paul et président du TCO, Emmanuel Séraphin, étaient à ses côtés. Pour le PLR, déclencher le 49.3 est "un déni démocratique odieux, qui revient à écraser la représentation nationale, la contestation unanime des syndicats et de la majorité de la population". Le PLR en est convaincu : "une grande phase d'instabilité arrive"(Photo d'illustration sly/www.imazpress.com)

Pour Huguette Bello, présidente de Région, "les principes de la République sont aujourd'hui remis en cause avec cette réforme, d’autant plus quand on connaît la situation des seniors à La Réunion qui vivent dans une grande misère, sans compter la retraite des indépendants qui est très faible". "Le gouvernement a rajouté de la difficulté à la difficulté. Il faut aller chercher là où il y a de l’argent et de la fortune, c’est là qu’il faut mettre de l’impôt", dit-elle.

"Nous observons l’ampleur du mouvement social face à un gouvernement qui reste sourd. Les syndicats ont toujours été en première ligne, c’est dur pour eux financièrement de se mettre en grève. Ce sont des combattants. Je pense aux dockers, aux agriculteurs", martèle Huguette Bello. "J’attends qu’il y ait une larme qui vient du cœur de la part de ses gouvernants", espère la présidente de Région. "Nos institutions démocratiques sont mal menées. Nous combattons ce 49.3. La démocratie c’est le nerf d’un pays qui se veut libre et qui lutte pour la justice et l’égalité. Si la motion de censure est rejetée, le risque est grand de voir la protestation s’amplifier et devenir hors de contrôle. Les solutions qui nous paraissent adaptées sont le retrait du texte ou le recours au référendum."

- "Une grande phase d'instabilité arrive" -

Pour le maire de Saint-Paul, "ce débat arrive dans une situation extrêmement tendue dans les outre-mer. Ce passage en force porte un coup dur aux travailleurs au niveau national et local". "La mobilisation est constante et importante, ce qui a contribué à la mise en échec du gouvernement." "Je salue l’esprit de responsabilité des syndicats qui ont organisé ces huit journées dans le calme", ajoute Emmanuel Séraphin.

"Il y a une atteinte à la sincérité du débat parlementaire avec cette réforme qui pourrait passer grâce au 49.3. Dès demain la semaine qui commence marquera une nouvelle phase de crise politique et institutionnelle. La phase de proposition de débat par les syndicats est terminée. Une grande phase d’instabilité arrive", clame l'élu. "Cette crise politique rajoute du chaos au chaos. Nous appelons à la raison le gouvernement. Il faut revenir au calme pour pouvoir se préoccuper de la misère qui est galopante aujourd’hui et de la question du pouvoir d’achat."

- Les députés ne lâcheront rien -

Karine Lebon, députée qui a toujours été contre déclare, "ce qui s’est passé est honteux et la colère de la population ne s’est pas fait attendre. La mobilisation n’est pas terminée". Du côté des députés, "nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que ce texte ne passe pas. La motion de censure a de grandes chances d’aboutir. Le pendant serait la dissolution de l’assemblée nationale. Et je vous assure que je n’aurais aucun mal à revenir en campagne après avoir enterré cette réforme des retraites. Nous ne nous arrêterons pas là". "Un retrait face à la mobilisation est lui aussi toujours possible. Il est important de continuer à se mobiliser dans la rue. Le procureur de la république a été alerté sur des faits de corruption perpétrés par le gouvernement et les LR. Il y a également eu de l’intimidation. Quelle est cette république où on utilise de tels moyens ?" C’est une république de voyous."

Frédéric Maillot, député, précise "on a déposé pas moins de 400 amendements sur cette réforme et nous nous sommes heurtés à un gouvernement qui refuse le débat. Ce déni de débat parlementaire conduit à la révolte du peuple". "J’ai entendu des collègues parlementaires dire qu’ils n’avaient pas le choix, c’est faux c’est un manque de courage", ajoute-t-il. "Nous disposons encore de leviers que nous pouvons activer. Si la motion de censure ne passe pas il nous reste des possibilités avec le Référendum d'initiative partagé. Pour cela, il nous faudra 185 des 925 parlementaires et 4,7 millions de français qui signent contre cette réforme. Il y a encore de l’espoir", conclut-il.

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2 Commentaires
Marécage
Marécage
1 an

Vous parlez de lorion, bassire.
La droite c pour les riches, la gauche c pour nous les pauvres, nos anciens nous ont bien appris la dessus. Et ça se confirment

PHIL
PHIL
1 an

J'entends dire que la démocratie est bafouée avec l'utilisation du 49.3. Moi je dis non. La procédure continue. 2 motions de censure ont été déposées. L'opposition a la majorité , eh bien que tous les députés la composant, votent une des deux motions. C'est pas plus compliqué que ça. Le gouvernement est renversé et un nouveau 1er ministre est nommé. Le president peut aussi dissoudre l'assemblée !!! Que tous les députés d'opposition aient le courage de voter cette motion !!! Pour certains la place est trop bonne. Ils n'ont pas les c.....es pour le faire.