Après les annonces d'Emmanuel Macron

Rémunérations des enseignants : l'intersyndicale déplore "le mépris du dialogue social"

  • Publié le 26 avril 2023 à 14:41
  • Actualisé le 26 avril 2023 à 15:47

Ce mercredi 26 avril 2023, l'intersyndicale de l'éducation (FSU, UNSA, FO, CGTR, SGEN-CFDT, AD, CFTC, SAIPER, SUD-EDUCATION) s'est rassemblée devant les locaux de l'Académie de La Réunion à Saint-Denis. Suite aux annonces d'Emmanuel Macron concernant la revalorisation des salaires et le retour de la réforme de la voie professionnelle, ils ont décidé de boycotter les instances paritaires du rectorat.

"Notre mobilisation a lieu dans un contexte où Emmanuel Macron a imposé la réforme des retraites et en même temps fait un discours d'apaisement", déclare Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU. "Le président a également annoncé deux mesures pour l'éducation qui sont la revalorisation des salaires des enseignants et la réforme de la voie professionnelle."

Des annonces qui ne passent pas du côté des syndicats. Et surtout des annonces ayant déjà essuyé un rejet massif de la part de l'ensemble des organisations syndicales. "Nous dénonçons ce mépris du dialogue social avec des effets d'annonce, aux dépens de nos propositions", déplore-t-elle. "On est loin de l'apaisement promis", souligne la syndicaliste.

En marge d'une visite dans l'Hérault le 20 avril, le président a annoncé la hausse du salaire des enseignants de 100 à 230 nets par mois. "Ce qu'il n'a pas dit c'est que ce n'est pas une revalorisation mais plus une indemnisation sous conditions", précise Marie-Hélène Dor. "Ceux qui seront augmentés sont des enseignants volontaires qui devront travailler plus."

"Pour nous c'est une véritable provocation", déplore la secrétaire départementale de la FSU.

Pour nous, les enseignants "n'auront pas d'augmentation de salaire en fin de carrière. On aura le même salaire pendant 20 ans", s'insurge Willy Legros de l'Unsa.

Ce que l'intersyndicale souhaite, "c'est une revalorisation du point d'indice car l'inflation va encore aggraver la situation des salariés de l'éducation. À un moment, il va falloir se poser la question de l'éducation en France, tout en sachant qu'à La Réunion l'éducation est cruciale", ajoute-t-il.

- L'intersyndicale dénonce un "déni démocratique" -

Un autre point soulevé par l'intersyndicale, c'est l'absence de dialogue social avec l'administration. "On est dans un monologue social", s'indigne Willy Legros de l'Unsa. "Cette posture méprisante doit cesser", dit-il.

Willy Legros ajoute, "nos collègues sont épuisés mais la population reste contre ces réformes et dénonce ce déni démocratique".
Des syndicats qui, face à un gouvernement sourd à leurs attentes, comptent bien se mobiliser en nombre le 1er mai, comme lors de la visite annoncée d'Élisabeth Borne dans notre département.

De son côté le rectorat déplore cette situation. "Très attachée au dialogue social, la rectrice ne peut que regretter cette décision de l'intersyndicale de ne participer aux réunions jusqu'au 1er mai. Dans le cas de cette réunion de dialogue mensuel, le rectorat avait déjà proposé de reporter cette instance au mardi 2 mai prochain.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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