Consternant

Vie chère : Jean-François Carenco n'a pas encore compris comment fonctionnent les Outre-mer

  • Publié le 10 janvier 2023 à 16:03
  • Actualisé le 10 janvier 2023 à 16:04

Ce lundi 9 janvier 2023, le député de La Réunion Philippe Naillet a interpellé le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco. Au cœur du débat, « le sentiment d’injustice que ressentent les ultramarins face à la vie chère ». Hormis le Bouclier qualité prix, c’est sur le fret, la mobilité et les logements sociaux que le député de la première circonscription le sollicite. Toutefois, il n’y a qu’à entendre la réponse de Jean-François Carenco pour se rendre compte que ce n’est pas demain la veille que La Réunion et les Outre-mer sortiront la tête de l’eau. (Photo Jean-François Carenco photo RB imazpress )

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« Monsieur le ministre, la vie chère est la préoccupation première des populations ultramarines et des Réunionnais », commence Philippe Naillet. Une cherté de la vie bien ressentit dans notre quotidien et vécu « comme une injustice par les populations », lance le député réunionnais.

Face au désarroi de la population, l’élu rappelle au ministre délégué à l'Outre-mer qu’il serait peut-être temps d’agir. Agir sur le fret, sur les logements sociaux et le prix des billets d’avion. « Sur le fret, vous dites que les crédits ne sont pas consommés, alors regardons pourquoi le process bloque aujourd’hui. Le fret a terriblement augmenté. »

Ce à quoi Jean -François Carenco lui a répondu avec une aisance si naturelle que cela en devient effarant : « Sur le coût du fret, je n’ai même pas compris comment ça marche, alors le mec qui en a besoin il comprend encore moins ». Pour le coup, c’est nous, Monsieur le ministre délégué, qui avons du mal à comprendre comment, en tant que représentant des Outre-mer vous n’êtes mêmes pas au fait de cela. Est-ce qu’il y a quelque chose que vous comprenez ?

Si encore Monsieur Carenco s’arrêtai là. Philippe Naillet l’a également interpellé sur le prix des billets d’avion. Là encore, le ministre se démarque par ses réponses tout aussi aberrante les unes que les autres. « Sur Ladom, on a changé le président, le directeur, on va essayer d’avoir une vraie politique avec les élus », a-t-il répondu. Oui mais… Où sont les vraies mesures là-dedans ? Car Monsieur le ministre reconnaît qu’il a de l’argent. Dans ce cas il faudrait peut-être l’utiliser car en attendant les Réunionnais doivent encore payer plus de 1.300 euros un seul billet d’avion pour se rendre en métropole.

Autre sujet sur lequel le député de la première circonscription a levé la voix, les loyers sociaux. « Il est anormal que le prix des loyers soit le quatrième plus élevé en France, il faut intervenir auprès des bailleurs sociaux. » « Là-dessus, je suis insatisfait du plan logement outre-mer », répond Jean-François Carenco. « Trois ans qu’on attend les mesures techniques qui feront baisser les coûts de construction. Je m’énerve même sur ce sujet pour sortir ce plan. » Qu’attendez-vous Monsieur le ministre pour taper du poing sur la table et faire bouger les choses, parce que trois ans, c’est long. Et en attendant, la crise du logement se fait sentir à La Réunion. D’après la Confédération nationale du logement à La Réunion (CNL), la situation est même devenue critique. Seuls 2.100 logements sociaux ont été construits en 2021. Or, en 2022, 39.000 dossiers ont été déposés.

Monsieur le ministre, vous dites être très énervé sur ce point. Ce que l’on aimerait, c’est que vous vous énerviez plus souvent et sur tous les sujets qui énervent (pour de vrai) la population réunionnaise.

Conclure en disant « je cherche la bonne mesure qui fait que les ultramarins vont comprendre qu’on s’occupe en vrai » est même consternant. Il est vrai, Monsieur le ministre, que depuis des mois, la population se demande vraiment si vous travaillez sérieusement sur les sujets fâcheux qui touchent les Outre-mer.

Malheureusement pour les Outre-mer, Jean-François Carenco, en toute honnêteté l’a dit, « je n’ai pas la mesure, mais je compte sur vous ».

Nous aussi Monsieur le ministre, on compte sur vous pour faire bouger les choses (même si on sait que ce n’est pas demain la veille).

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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