Elections

Sénatoriales : la liste d'Audrey Bélim "a convaincu au-delà de la gauche"

  • Publié le 25 septembre 2023 à 17:35
Sénatoriales 2023

Forte de la victoire d'Audrey Bélim ce dimanche 24 septembre 2023 aux élections sénatoriales, la liste d'union de la gauche s'est réunie ce lundi pour faire le point. Si la nouvelle sénatrice n'a pas pu assister à cette conférence de presse, ses soutiens ont tenu à rappeler les grands travaux qui attendent Audrey Bélim. L'occasion aussi de se réjouir des excellents résultats de cette dernière, arrivée en tête des voix, devant la seconde liste de gauche (Photo rb/www.imazpress.com)

"Cette victoire démontre l'adhésion à notre projet politique, c'est une victoire des forces progressistes" a déclaré d'emblée Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne et de la Cinor, mais aussi leader du PCR.

Le PS, Banian, Ansanm, EELV et le PCR sortent gagnants de ces élections, alors qu'Audrey Bélim a accumulé 337 voix, plus que toutes les autres listes. "Notre liste est donc la première liste de gauche" a insisté Maurice Gironcel.

"Cette victoire nous la devons au respect de nos partenaires, et au partage des responsabilités. Les résultats montrent que nous avons su convaincre au-delà de notre base de gauche et nous avons la responsabilité de continuer le travail engagé" a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, la gauche dans son ensemble sort gagnante, le cumul des votes étant à notre avantage."

Les différentes forces politiques présentes ont toutes insisté sur l'importance d'un "socle commun", sur lequel la nouvelle sénatrice continuera de travailler les six prochaines années.  "Il faut que l'on se mette autour de la table pour organiser une conférence territoriale pour co-construire notre projet" a souligné le maire de Sainte-Suzane.

"La base de notre partenariat s'est basée sur programme commun qui intègre les différentes problématiques qui touchent nos territoires" a rappelé Patrice Selly, maire de Saint-Benoit et président de la Cirest. "Même si nous sommes réunis, chacun a ses spécificités. Il était important de se réunir autour d’un socle commun : proximité entre élus et parlementaires pour être entendus au niveau national, nécessité de tenir compte des spécificités locales" a-t-il listé.

Ce dernier estime que ces élections représente une "nouvelle donne politique". Preuve en est avec le recul de la droite à ces élections sénatoriales (quatre sièges en 2017 contre deux en 2023), mais aussi avec les défaites des législatives et des régionales.  "Aujourd'hui nous avons une plateforme qui est composée de forces de progrès. Nous avons la volonté de s’affirmer en force de progrès social" a déclaré Patrice Selly.

- Deux listes de gauche et des problèmes chez les EELV -

Cette conférence de presse a aussi été l'occasion de revenir sur les tensions qui ont émaillées les parties de gauche, notamment EELV.

"Notre choix a été un choix en conscience, nous voulions nous engager dans une liste qui portait déjà des engagements écologiques" a expliqué Geneviève Payet, secrétaire départementale d'EELV. Elle a rappelé que le choix du parti s'était porté sur Audrey Bélim.  "Elle a montré une réelle sensibilité et de véritables connaissances en matière d'environnement" a-t-elle souligné.

"De manière globale, le fonctionnement de notre parti est basé sur un processus démocratique. Pourtant, on s’est laissé surprendre par des élus de Saint-Paul qui ont remis en question un choix souverain qui avait pourtant été voté" a-t-elle regretté. Trois élus ont en effet fait le choix de se positionner sur la liste d'union du PLR, avec Evelyne Corbière en tête de liste - elle aussi sortie gagnante de ces élections.

"Les orientations prises par ces élus leur appartiennent, nous avons échangé et ils ont fait leur choix. Cependant, le fonctionnement d’EELV suit les règles d’une charte, et nous avons eu la désagréable surprise de recevoir des injures et des attaques personnelles, cela va à l’encontre de ce que nous prônons" a dénoncé Geneviève Payet. "Ces problèmes seront réglés en interne, et n'entacheront pas le travail que nous mènerons avec cette liste" a-t-elle assuré.

L'attitude de la majorité régionale a aussi été remise en cause. Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, a tenu à refaire l'historique des coulisses de ces sénatoriales.

"Cette construction s’est faite sur le long court, on est partie d’une volonté d'union depuis octobre 2022, date à laquelle nous avons appris que la liste de la majorité régionale serait composée de deux candidats identifiés. Cela n'a jamais été démentie, et dès lors en février 2023 nous avions une volonté d’union de la gauche. Nous n’avons pas eu de réponse à notre demande de travail collectif" a-t-elle raconté.

"Nous avons continué notre travail de notre côté pour pouvoir construire cette plateforme grâce à des points de convergences. En juin, nous avons pris acte de la confirmation de la liste d’union de la majorité régionale, qui ne nous a jamais contacté. Aux vues de l'urgence de la situation, nous avons pris les devants et construit notre liste" a-t-elle détaillé.

"Il est mportant que certaines pratiques s’améliorent dans la gouvernance de la majorité régionale. Quand toutes ces conditions seront réunies, les forces de gauche exprimeront une force particulière" a estimé la maire de Saint-Denis.

- Faire valoir les spécifités de l'île -

Au-delà des querelles politiques, l'urgence est désormais de porter la voix des Réunionnais.es au sein du Sénat. "Audrey aura le souci de travailler tous ensemble, en priorité sur la question du traitement de La Réunion compte tenu de ses spécificités" a assuré Olivier Hoarau, maire du Port. 

"On parle beaucoup de spécificités de l'île, mais c'est parce que c'est primordial. Il faut par exemple porter la question des emplois aidés : le gouvernement envisage des suppressions, mais ces contrats sont essentiels à La Réunion, ce sujet doit être porté par nos élus" a-t-il cité en exemple.

"Les hauts ont trouvé une place et un écho" s'est par ailleurs félicité Jacques Técher, maire de Cilaos. "Nous sommes tous animés d’une seule envie : travailler et construire. Nous avons été trop à l’écart de nos parlementaires, il faut que cela change" a-t-il estimé. "C’est l’heure de se rassembler pour mettre en place un travail respectueux pour qu’on puisse agir en fonction des attentes de la population" a-t-il ajouté.

"Transparence, respect, responsabilité : c'est ce dont nous avons besoin. Chaque responsable politique doit comprendre où est situé la priorité. Audrey Bélim est arrivée première, les grands électeurs ont donc envoyé un signal" a conclu Ericka Bareigts.

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2 Commentaires
Papillon dirune
Papillon dirune
2 ans

Bon... le temps de la "campagne" appartient déjà au passé !
Que faisons-nous à partir de maintenant ? Je veux du concret et surtout des résultats mesurables, notamment dans la couche de la population qui en ont le plus besoin ? Je ne parle des paresseux et/ou des éternels assistés.
En clair, quand notre territoire va commencer à sortir de l'ornière des inégalités sociales ? Quand La Réunion sera-t-elle vraiment reconnue dans les ministères?

La colombe
La colombe
2 ans

Pendant ce temps, la misère sociale s'aggrave pendant que d'autres remplissent leur poches. Corruption, cumul des mandats....la démocratie dans les mains d'une dizaine de personnes à la Réunion.