Ce jeudi 16 octobre 2025 - ils seront plus de 7.000 sportifs à s'élancer sur la 36ème édition du Grand Raid. Des plus aguerris aux débutants sur ce type de courses, nos sportifs péi seront bientôt à l'assaut des sentiers de La Réunion pour cinq courses folles : la Diagonales des Fous, le Trail de Bourbon, la Mascareignes, le Zembrocal Trail et le petit nouveau, le Métis Trail. Comme chaque année, Imaz Press vous propose de suivre les courses grâce à ses infiltrés. Découvrez leurs portraits (Photo : www.imazpress.com)
Diagonale des Fous
Jouneyd Sidi-Yekhlef, dossard numéro 2276. Il est également plus connu sur les réseaux sous le pseudo de Runner blageur. Directeur artistique dans une agence de publicité de Saint-Denis, le sportif péi participe pour la première fois à la Diagonale des Fous.
"C’est un rêve depuis que j’ai commencé le trail il y a trois ans", confie le Dionysien. Et "j’espère transmettre à mes abonnés cette passion et montrer qu’avec du travail, du temps, et de l’envie on peut tout réussir".
Ses craintes : la blessure ou la douleur "qui font que je n’arrive plus à avancer". Des bobos qu'il espère, ne viendront pas terner son objectif : "FINIR la course" "En moins de 50 heures, je serai heureux, moins de 48 heures, super content et moins de 45 heures ce serait incroyable", lance-t-il.
Gwendoline R., 34 ans, dossard numéro 218. Médecin anesthésiste réanimateur, la doctoresse réside dans le sud de l'île depuis deux ans. La Diagonale des Fous, "une première" pour cette sportive qui n'en n'est pas à sa première inscription. "Cette course me fascine depuis de nombreuses années et cette année 2025 marque enfin l’année du grand défi", se réjouit-elle.
Pour Gwendoline, "c’est une aventure qui allie dépassement de soi, endurance physique et force mentale, le tout au cœur d’un environnement aussi exigeant que spectaculaire".
Les craintes sont nombreuses au départ d’une telle aventure "mais la météo capricieuse, la gestion du sommeil et de l’alimentation sont les éléments les plus aléatoires qu’il faudra apprivoiser au fil du parcours", sait-elle par avance.
L’objectif principal de la médecin, "finir cette épreuve et de la vivre à 300%. Si en bonus il y a un temps à la clé ce sera super", dit-elle. "C’est également l’occasion de lier ma passion du trail à ma vocation de médecin notamment en promouvant le don d’organes ou en retrouvant certains de mes anciens patients sur le parcours. Eux n’ont rien lâché alors à mon tour d’aller au bout."
Richeline Malinga, 47 ans, dossard 1978. Cette mère de famille, gérante d'un institut de beauté à La Possession, n'a pas peur de se salir les ongles. Ce n'est d'ailleurs pas la première course à laquelle cette sportive participe. Richeline Malanga a participé trois fois à la Diagonale des Fous, deux fois finisher, une fois un abandon. Elle a également couru la Mascareignes où elle termina la course.
La Diagonale des Fous est "un dépassement, un défi personnel". Sa seule crainte, "le manque de sommeil", dit-elle.
Finir la course est un but à atteindre, non pas seulement pour elle mais aussi "pour mes proches et surtout mes enfants".
Ludovic Chorgnon, 54 ans, dossard 155. Habitué des défis fous, ce Possessionnais participe non pas à sa première, mais à sa... 13ème participation à la Diagonale des Fous. "Je ne suis pas croyant pour un sou, mais on va dire que le 13 est un chiffre porte bonheur puisque je vais accompagner mon fiston qui fera sa 2ème Diagonale à 28 ans (Antoine), j’aurai ma belle-fille qui va participer à sa première Mascareignes et j’aurai j’espère mon petit-fils à l’arrivée avec le reste de la famille présente sur l’île pour nous accueillir si tout va bien, croisons les doigts", confie-t-il à Imaz Press.
Il ajoute : "d’ailleurs j’ai de la chance avec les chiffres, car il y a 20 ans tout juste je participais à ma première Diagonale des Fous avec l’espoir d’en venir à bout, je découvrais une île extraordinaire et un terrain de jeu au-delà de tous mes rêves et je franchissais la ligne d’arrivée en tenant la main de mes deux plus grands enfants de 8 et 10 ans (la 3ème n’étant alors pas encore née)".
"Je n’imaginais à cet instant même pas avoir la chance de pouvoir participer deux fois, alors autant vous dire que j’étais loin d’imaginer qu’en 2021 je participerai à mon 10ème Grand Raid, et encore moins avec mon fiston que j’ai suivi toute la course, alors qu’il n’avait que 25 ans. Alors aujourd’hui je ne m’étonne plus de rien, je me dis juste que le rêve continue...", poursuit Ludovic Chorgnon.
Des craintes ? "Aucune", dit-il, n'ont pas qu'il l'ait déjà fait 12 fois, "mais parce que ce n’est pas ma nature, je m’adapte à ce que les conditions, la course et mon corps me proposent, en n’oubliant jamais que je suis là pour prendre avant tout du plaisir".
Ses objectifs, "finir" la course. "Ma longue expérience de l’ultra pourrait presque être un handicap si je ne restais pas vigilant, car la suffisance est toujours synonyme d’échec et bien entendu finir en famille c’est bien là l’objectif pour lequel je vais tout mettre en œuvre pour que le rêve se transforme en souvenir."
Ludovic a un dernier souhait, "terminer sans être fatigué ou en tout cas capable de recourir au bout d’une semaine, car ce Grand Raid sera ma dernière sortie longue avant un très gros défi sportif que je vais réaliser du 21 au 23 novembre à La Réunion avec mon ami Julien Absalon. Ce défi s’appelle Éléments. Il va consister à faire le tour de l’île, plus les 3 cirques et le Piton des Neiges, en 48h avec 30 épreuves sportives enchainées non-stop, dans 12 disciplines différentes.
Antoine Chorgnon, 28 ans, dossard 2055 (et fils de Ludovic). Le jeune gendarme participe pour la deuxième fois à la Diagonale des Fous.
"Cette course est une magnifique aventure, tant par la beauté des sentiers que par la difficulté du parcours. Et cette année encore, je rajouterai le supplément famille puisque j'aurai la chance de partager cet ultra avec mon papa", dit-il.
Contrairement à 2021, Antoine Chorgnon se présente "sans réelle préparation, dû à une blessure au genou. Je m'attends à être confronté à plusieurs difficultés, tant physiques que psychologiques, avec comme objectif de rallier l'arrivée".
Tous les deux seront accompagnés de la compagne d'Antoine sur la Mascareignes, mais également de la compagne de Ludovic Chorgnon (le père) et la plus jeune fille pour l'assistance.
Victor Duhamel, 31 ans, dossard 2640. Le coach sportif est créateur de contenus rempile pour la deuxième année consécutive.
Alors que l'année passée il était novice, il retente l'aventure après un goût d'inachever. "Je n'ai pas été déçu de l'expérience l'an dernier mais je n'ai pas su en profiter comme j'aurais dû. J'ai été comme toujours trop focus sur la compétition et ça ne s'est pas passé comme prévu. Mon corps m'a rappelé à l'ordre en fin de course", dit-il.
Là, "je veux vivre pleinement l'expérience, profiter des moments, rencontrer les gens", d'autant que le jeune sportif courra sa dernière course avant une nouvelle aventure en Asie.
S'il n'avait qu'une crainte à relever, "c'est que mon corps me lâche", ne souhaitant pas revivre les douleurs de l'année passée.
Trail de Bourbon
Alain Descorsier, 62 ans, dossard 5574. Retraité de l'Éducation nationale, Alain Descorsier n'en est pas à son coup d'essai. S'il se lance cette année sur le Trail de Bourbon, il a, par le passé, participé à cinq Mascareignes et deux Relais Zembrocal.
"J'ai gagné la Mascareignes dans ma catégorie en 2023 et en 2024 nous sommes arrivés cinquième en équipe masculine lors de la Zembrocal (avec une moyenne d'âge de l'équipe de 60 ans", se remémore Alain Descorsier.
Cette année, "il me fallait un challenge qui me bouscule un peu et me donne l'envie de m'envoyer à l'entrainement, alors le Trail de Bourbon était une évidence".
"Je n'ai pas de craintes, que des envies, mais je suis conscient que ça va être très dur, que le corps a déjà bien vécu et qu'un jour (le plus tard possible) il me dira stop...", dit-il. En attendant "j'ai un super entrainement avec mon club de Bois de Nèfles Athlétisme et avec la team EDF à laquelle j'appartiens et qui est coachée par un certain Eric Lacroix...", poursuit le sportif.
Son objectif, "un podium dans ma catégorie et d'arriver à La Redoute à une heure décente pour mon épouse pour qu'on puisse aller diner ensemble après", dit-il en rigolant. Il le dit : "je n'ai jamais passé la barre des 100 kilomètres, alors je vais un peu dans l'inconnu aussi", tentant le Trail de Bourbon qui en parcourt 100.
Mascareignes
Marie Chorgnon, 28 ans, porte le dossard numéro 3339. Elle est la belle-fille du sportif aux multiples défis fous Ludovic Chorgon qui, avec son fils, participe à la Diagonale.
Cette jeune maman est une coach sportive passionnée, pour des publics en situation de handicap ou âgés, mais aussi pour toute personne qui souhaite adopter une activité physique régulière et adaptée.
Domiciliée en France dans des Hautes-Pyrénées, la Mascareignes ne lui fait pas peur, même pour une première participation. "De la piste au trail, j'augmente peu à peu la distance", dit-elle.
"Je pense avoir fait une bonne préparation au niveau distance/dénivelé, mais la plus grosse difficulté sera je pense le climat", craint Marie Chorgnon. Pour autant elle "veut prendre un maximum de plaisir".
La course déjà en tête, elle espère "finir, tout en ayant encore des ressources afin de chercher encore plus loin la prochaine fois et pourquoi pas la Diagonale de fous".
• Ludovic Robert, dossard 4258, 43 ans. Responsable de la communication à la Chambre d’agriculture, ce sportif des Avirons sera cette année au départ de la Mascareignes. "J’ai toujours aimé cette course qui est explosive, technique et à laquelle j’ai déjà eu la chance de participer par le passé. Pour cette édition, j’aurai la chance de courir dans la Team "Don d’organe" du CHU de La Réunion", explique-t-il.
"Il y a plusieurs mois, j’ai été approché par Claire Chabré qui est anesthésiste-réanimatrice au CHU Sud. Quand elle m’a proposé de rejoindre cette équipe et de courir pour promouvoir le don d’organe, j’ai tout de suite dit un grand "Oui", sans hésitation", précise Ludovic Robert.
Il s’agit de la 6ème participation à cette course "mais cette fois, c’est assez spécial et particulier puisque je vais la faire suite à une greffe rénale dont j’ai bénéficié en 2023 au CHU de Bellepierre". "Ce don d’organe, qui est un cadeau de la vie et un geste d’amour puissant, est arrivé après 5 années de dialyse, 12h par semaine, en raison d’un syndrome d’Alport. La maladie est arrivée brutalement en février 2018 et ma vie et celle de mes proches ont basculé", confie Ludovic Robert.
"J’ai essayé de continuer le sport mais c’était plus possible ou du moins plus dans les mêmes volumes qu’avant. Ca a été dur, très dur à 37 ans de vivre ça. Aujourd’hui, avoir cette opportunité de passer le relais, de sensibiliser au don d’organe et de montrer que tout est possible, c’est un second cadeau de la vie. Lorsque cette maladie est arrivée, mon quotidien a basculé, le corps ne répondait plus. Continuer le sport était difficile avec énormément de précautions. Cette Mascareignes sera pour moi le symbole de ma résilience face à la maladie, aux défis d’une vie qui reste belle avec ses hauts et ses bas."
Son objectif "terminer en étant bien. Je connais bien ce parcours que j’ai reconnu en intégralité cette année. J’ai segmenté cette trace en plusieurs étapes. Le cerveau adore franchir les étapes. Il faudra bien gérer mon effort de course et écouter mon corps parce que ça part très vite. Je sais déjà qu’il y aura des moments difficiles, de la douleur, il faut l’accepter car cela fait partie intégrante du trail et puis la douleur, je connais un petit peu", dit-il en rigolant.
S'il avait une crainte, "Quand la course arrive, je rêve parfois la nuit d’oublier de me réveiller pour le départ mais j’attends ce moment-là depuis longtemps". "Cette course, je la dédie à toutes ces personnes qui souffrent et attendent une greffe et, bien sûr, pour ma fille, Iris."
Courir est une fierté un un énorme défi. "Vous savez, quand on est greffé, on doit suivre une médication à vie et on ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi en matière d’alimentationd’hydratation et de préparation. Participer aux courses du grand raid est un défi pour chaque coureur. Savoir que je vais courir pour les personnes malades qui attendent une greffe et pour promouvoir ce que je considère comme un des plus beaux gestes d’amour, oui c’est un challenge, celui de ma résilience aussi car la vie n’a pas toujours été tendre. C’est facile à dire mais il ne faut jamais baisser les bras, toujours garder l’espoir et à travers mon parcours, montrer que pratiquer du ce sport intense m’a été rendu possible avec cette greffe. Quelque part, une autre personne vit en moi à travers le don que j’ai eu (….). Et ça, sur les sentiers, de nuit, de jour, au chaud ou au froid, je le garderai au plus profond de moi."
- Des athlètes venus de tous horizons -
La 36ème édition du Grand Raid se tiendra du 16 au 19 octobre 2025 à La Réunion. L'un des ultra-trails les plus exigeants au monde rassemblera une nouvelle fois des athlètes venus de tous horizons pour affronter les reliefs extrêmes de l’île.
Cette année, l’organisation a dû composer avec les conséquences des dégâts causés par le cyclone Garance pour réaliser les cinq parcours au programme.
Pour rappel, la remise des dossards aura lieu ce mercredi 15 octobre 2025 de 7h30 à 18h30, à la Ravine Blanche à Saint-Pierre.
Imaz Press tient d'ailleurs à remercier celles et ceux qui, nombreux, ont souhaité "infiltrer" notre média durant leurs courses. Malheureusement, face aux nombreuses demandes nous avons dû en sélectionner seulement quelques-uns.
Mais comme chaque année, nous souhaitons à toutes ces folles et ces fous – infiltrés ou non - une très belle course.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Le grand raid de mdoihoma, la distance c'est 20 m.