Ce samedi 6 septembre 2025 et pour la 9ème année consécutive, le Safthon revient. Organisé à l’occasion de la journée internationale du syndrome d’alcoolisation fœtale, il se tiendra sur l’Esplanade Raymond Barre, à Saint-Louis. L'édition 2025 est l'occasion de rappeler que La Réunion est "la région la plus protectrice des enfants à naître de France", déclare Docteur Denis Lamblin, président de SAF France, même si à l'échelle nationale reste insuffisante (Photo : rb/www.imazpress.com)
Sur "le plan politique, la dynamique progresse", se félicite l'association SAF France. "Depuis vingt ans, La Réunion fait figure de précurseur en matière d’action publique et législative : à l’initiative, avec la sénatrice de l’époque Anne-Marie Payet, des textes de 2004 sur la prévention grand public, la formation des professionnels et la prévention en milieu scolaire".
La Réunion, "toujours avec la sénatrice Anne-Marie Payet en fer de lance, est également à l’origine de l’apposition du pictogramme signalant la dangerosité de l’alcool pendant la grossesse".
Ces avancées ont toutefois été inégalement appliquées - à l’exception notable du pictogramme - et la lutte contre le SAF n’a pas encore été érigée en priorité nationale de santé publique.
- Les élèves de La Réunion sensibilisés au syndrome de l'alcoolisation fœtale -
À la demande des établissements, les équipes de l'association animent des sessions d’environ trois heures, majoritairement en classe de 4ème, intégrées à leur programme sur la procréation.
Objectifs : expliquer les risques de l’alcool pendant la grossesse, parler d’alcool et d’alcoolisme (y compris l’alcoolisme féminin), lever les tabous et montrer ce que signifie vivre avec le SAF.
"Nos chargées de prévention s'appuient sur des outils de communication adaptés et interactifs. Ces interventions se font avec notre ambassadrice Sabrina Dijoux, atteinte de SAF, dont le témoignage éclaire les handicaps visibles et invisibles liés à la consommation d'alcool pendant la grossesse", indique l'association.
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"Nous intervenons aussi en lycées, notamment dans les filières médico-sociales, pour sensibiliser à la fois les jeunes en tant que futurs professionnels mais aussi futurs parents."
"Former les élèves à tous les âges permet de faire entrer les messages de prévention au sein des familles", ajoute-t-elle.
En 2024, 6.000 jeunes ont été sensibilisés, des dizaines de milliers depuis 15 ans.
- Des politiques publiques qui progressent, mais restent inégales en France -
À La Réunion, l’adhésion au message "zéro alcool pendant 9 mois" est désormais majoritaire, faisant de l’île l’un des territoires les plus protecteurs des enfants à naître. "À l’échelle nationale, l’action demeure insuffisante", déplore le Docteur Denis Lamblin. "Reconnaître la lutte contre le SAF comme priorité de santé publique, via la proposition de résolution n°646, permettrait d’en faire un levier central de prévention", dit-il.
Pourtant, le plan conçu par SAF France à La Réunion, "est transposable : intensifier la prévention à l’école et auprès du grand public, accompagner les publics vulnérables, fournir des consignes claires aux professionnels et simplifier les parcours de diagnostic pour des patients encore en errance".
L’enjeu est aussi budgétaire. "Le coût annuel des troubles causés par l’alcool pendant la grossesse atteint près de 18 milliards d’euros en France (83 millions à la Réunion, répartis entre la santé (30 %), l’action sociale (24 %), l’éducation (19 %), la justice (14 %) et d’autres postes publics (13 %).
À titre d’ordre de grandeur, cela représente environ 1,3 million d’euros par enfant, pour chaque naissance toutes les 40 minutes et près de 13.860 enfants touchés chaque année.
Ce "plan de prévention préconisé par SAF France depuis plus de 15 ans fonctionne. Il a permis de diviser par cinq le taux de grossesses alcoolisées ainsi que le nombre d’enfants atteints de TCAF. Ce succès entraîne non seulement des économies substantielles pour la collectivité, mais surtout beaucoup moins de souffrance pour les familles", précise le Docteur Denis Lamblin.
- 1.000 enfants épargnés par un trouble de l'alcoolisation fœtale depuis 2016 -
La baisse de la consommation d’alcool pendant la grossesse à La Réunion a permis d’éviter environ 1.000 naissances avec troubles liés à l’alcoolisation fœtale en sept ans. Rappelons que le syndrome d’alcoolisation fœtale constitue ainsi la première cause de handicap évitable en France.
Aujourd’hui, seules 7 % des femmes enceintes déclarent consommer de l’alcool sur l’île, contre 27 % en métropole.
"C'est une avancée majeure dans un territoire historiquement très touché", note l'association SAF France.
"En estimant la prévalence à partir de ces taux de consommation, on évalue aujourd’hui à une naissance avec troubles causés par l'alcoolisation foetale (TCAF) tous les six jours à La Réunion - soit 64 enfants par an, tandis qu’en métropole un enfant naît avec ce handicap évitable environ toutes les 40 minutes" (13. 860 enfants par an), ajoute l'association.
- Au programme du Safthon 2025 -
Tout au long du mois de septembre, des professionnels de santé, des acteurs du paramédical et des membres de SAF France organisent partout en France une multitude d’événements locaux.
L'évènement Safthon de ce samedi est organisé à Saint-Louis autour d’un village santé pour transmettre à la population réunionnaise des messages essentiels de prévention sur les risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Au programme : Pregant pause, zumba géante, atelier éducatif, show mode et plateau artistique.
Un autre événement Safthon à la Réunion aura lieu le 21 septembre, au Tampon (site des Trois Kiosques).
Le programme complet est disponible sur le site www.saffrance.com
"Chaque année, le Safthon est une occasion unique de faire connaître le syndrome d’alcoolisation fœtale, la réalité du quotidien de ceux qui en sont atteints et de sensibiliser les Réunionnais aux risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse", rappelle le Docteur Denis Lamblin, président de SAF France.
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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Avec l'argent des quelques contribuables qui paient encore l'impôt, c'est facile
Y a dou boulot.
Bravo
C'est le minimum vu que c'est aussi la région où l'alcool n'est pas taxé "normalement". Population abrutie dans l'alcool comme jamais, enfin si comme dans tous les autres drom nan?