Depuis ce lundi 3 novembre 2025, les chauffeurs de taxis ont décidé - faute d'accord avec l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) sur la nouvelle convention -, de ne plus prendre en charge les patients sur des trajets courts (moins de 4 kilomètres). Des malades triés, certains privés de transports sanitaires et pour lesquels leurs rendez-vous santé ne sont pas suffisamment rentables pour être transportés (Photo www.imazpress.com)
Contactée par Imaz Press, la mère d'un enfant souffrant d'un trouble autistique sévère confie "ne pas avoir encore été informée de l'arrêt de la prise en charge des trajets courts".
"Mon fils est pris en charge à l'école pour aller voir les professionnels de santé qui exercent en libéral et même avant cette réforme, les trajets courts n'intéressaient pas trop les taxis", confie-t-elle.
Résidant à Sainte-Suzanne, "si c'est pour aller à Saint-Denis ou Sainte-Marie ça va mais si c'est pour aller chez son orthophoniste à même pas 10 minutes de trajet ça risque de poser problème", dit cette maman. Elle est inquiète car si les taxiteurs arrêtent de prendre en charge ces trajets de moins de 4 km, son fils à ses rendez-vous ne pourra plus se rendre à ses rendez-vous chez l'orthophoniiste. "Je travaille et je ne pourrais pas l'amener" explque la mère de famille.
- Des trajets courts, pas suffisamment rentables pour les taxis -
Grégory Tréport le dit, "on ne faisait pas le tri avant car la tarification permettait de faire un minimum de prestations mais avec la nouvelle convention, cela va engendrer un choix sur les courses minimums, les courses intéressantes".
Les trajets courts (moins de 4km), avaient été mis en place en 2019 pour "pallier le prix des VSL (véhicules sanitaires légers)", explique Stevens Hoareau. À l'époque, " ces trajets avaient été mis en place car il y avait un manque de transport", précise Grégory Tréport.
"Les courses en VSL étant payées 31 euros pour 7 km, nous jusqu'à présent on était payé 25 euros pour 10km", indique le président de la FRAT. Avec la mise en place de la nouvelle convention, "nous sommes payés 13 euros, soit une baisse de moitié". Les grandes courses à l'inverse, "sont payés 1,22 euros le kilomètre, plus le forfait de 16 euros minimum pour les courses jusqu'à 4km".
"On ne dit pas qu'on ne va plus les faire mais ça va être compliqué pour cette patientèle de trouver un taxi et nous allons nous concentrer sur les courses qui peuvent être rentables pour l'entreprise", poursuit Grégory Tréport.
Autre service qui ne sera plus rendu aux malades, "l'accompagnement" qui avant était payé par la Sécu. "Ce forfait permettait de pallier le temps passé quand le conducteur de taxi accompagne le patient dans un service, l'aide à faire ses papiers au niveau de l'accueil, de l'enregistrement, l'entrée au PC infirmier." "Tout cela est supprimé", précise Grégory Tréport. "Donc demain, on va déposer le patient devant l'hôpital comme un taxi qui dépose sur le trottoir."
- Des malades privés de transport sanitaire -
Interrogé, Grégory Tréport, président de la Fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT) reconnait que "l'arrêt des trajets courts va impacter la clientèle et le service que l'on propose". "Forcément on déplore ce type de choix qui va être fait mais nos sociétés doivent survivre", dit-il.
Questionné sur le risque de telles restrictions pour la santé des patients, le président du FRAT explique que : "Il est essentiel de rappeler qu’il n’y a aucune prise d’otage de la part des taxis. Bien au contraire : cela fait 21 mois que nous sollicitons, alertons et informons toutes les autorités compétentes, sans résultat concret".
"Aujourd’hui, le gouvernement, sous prétexte d’une politique d’économies, est prêt à sacrifier l’égalité d’accès aux soins et à rendre le système partiel et injuste. Car dans les faits, un patient qui ne peut plus se soigner et celle de manière cynique disparaît de la dépense. C’est une vision inacceptable, profondément contraire à la mission de service public que cette institution devrait incarner", dit-il.
Par ailleurs, "aucune entreprise ne peut survivre durablement si la tarification qui lui est imposée ne couvre plus ses coûts.
C’est exactement ce que vivent aujourd’hui les artisans taxis : un modèle économique étranglé, qui les conduit à suspendre leur activité par nécessité, non par choix".
Il ajoute : "Si des familles se trouvent aujourd’hui sans solution de transport, elles doivent se tourner vers la CGSS, seule responsable de cette désorganisation, et lui demander comment elle compte garantir la continuité des soins".
Des trajets qui représentent 33% des courses, soit près de 330.000 courses par an, entre rendez-vous chez l'orthophoniste, le kiné, la dialyse… Des trajets difficilement absorbables par les 120 VSL que compte La Réunion.
Parmi ces 33%, des dialysés souffrant d'une pathologie chronique et qui ont donc besoin de soins récurrents dans la semaine.
L'ASDR (Association de soins à domicile de La Réunion) explique à Imaz Press n'avoir pour l'heure "constaté aucun impact sur le transport de nos patients en dialyse". "Les prises en charge et les trajets se sont déroulés normalement." Même constat actuellement pour l'AURAR (Association pour l'utilisation du rein Artificiel à La Réunion).
L'Agence régionale de santé précise elle que "pour l’heure, nous faisons le point avec les établissements de santé et structures de soins pour évaluer l'impact de ce mouvement sur l'accès aux soins".
Interrogée par Imaz Press sur les moyens possiblement mis en place pour permettre aux patients de se rendre à leurs rendez-vous, la Caisse générale de Sécurité sociale ne nous a pas répondu.
- Prochaines négociations prévues en janvier 2026 –
Les discussions entre les conducteurs de taxis et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie reprendront en janvier 2026. Dans un courrier, le président du Département a indiqué que "la mise en œuvre de la convention fragiliserait le modèle économique et social du transport sanitaire, menaçant par ricochet la continuité des soins pour les patients les plus vulnérables".
"On ne sait pas si on aura quelque chose car l'Uncam nous a bien fait comprendre que si elle répondait à notre sollicitation, elle devrait faire de même pour tous les autres", indique Grégory Tréport.
Pourtant, dans la convention, "il est clairement écrit que si des carences sont notées dans des cas spécifiques sur certains territoires, il est possible de discuter le forfait permettant de pallier les carences", dit-il.
Au national, la Fédération du Taxi a lancé une action en justice pour dénoncer la nouvelle convention, un dossier qui ira jusqu’au conseil d’état selon Hugues Atchy.
Lire aussi - Soutien aux taxis réunionnais : vers une issue favorable après la réunion à la CGSS
Plus de 85.000 personnes dépendent chaque année du transport sanitaire par taxi dans l'île. À La Réunion, le transport sanitaire en taxi représente plus de 500 taxis conventionnés et plus de 85.000 usagers par an, soit près d’un million de courses annuelles.
En France, la prise en charge des trajets des malades coûte 6,8 milliards d’euros à la Sécu, selon le ministère de la Santé.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com


Un taxi transporte un client, un ambulancier prend en charge un patient, chacun son métier, laissons ce travail aux VSL et arrêtons d engraisser ces taxis...
y a des taxis à la Run?
Les ambulanciers sont des professionnels feront le travail point trait
Les taxiteurs qu'ils changent de métier
Un taxi est celui qui prend en charge un particulier
Un ambulancier est un personnel de santé qui consiste à suivre un malade
A chacun son métier les vaches seront bien gardées.
La CGSS est là pour faire les tiroirs, seul organisme en déficit permanent voulant donner des leçons de gestion aux autres professionnels
juste pour information, j'ai pris un "taxi" pour m'amener et me reprendre après l'opération à l’hôpital qui se trouve à environ 20 kms, la SS m'a fait payer 4 euros par trajet.
Ce n’est pas une nouveauté, essayez d’avoir un taxi pour se rendre à un hôtel proche de l’aéroport , c’est un refus quasi systématique des taxiteurs. Il y a que les grosses courses à 150€ qui les intéressent.
Qu'une solution puisse etre trouvée
Demander melchior de gérer ce côflt ?
Mdr
Deja li gagne pas gérée le département. Il coupe ruban seulement