Ce jeudi 4 décembre 2025, le parquet de Saint-Denis confirme l'implication d'un airbag Takata défectueux dans la mort d'un conducteur âgé de 23 ans, survenue dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre 2025 sur la route des Tamarins. "Après autopsie, le décès apparaît consécutif à l’impact d’une pièce métallique liée à l’airbag", précise la procureure de la République. Une expertise du véhicule a été ordonnée. Des investigations sont en cours pour vérifier si le véhicule faisait l’objet d’une campagne de rappel. Le décès de cet automobiliste porte à trois le nombre de victimes à La Réunion, consécutive à l'explosion d'un airbag Takata (Photo : sly/www.imazpress.com)
L’ARAJUFA (Association réunionnaise pour l’aide juridique aux familles et aux victimes) "a été sollicitée pour porter soutien et assistance aux proches de la victime décédée", indique le parquet de Saint-Denis.
Ce décès porte à 37 le nombre de personnes tuées sur les routes de La Réunion depuis le début de l'année.
- Trois décès confirmés en lien avec un airbag Takata à La Réunion -
Le décès de cet automobiliste porte donc à trois le nombre de victimes à La Réunion, consécutive à l'explosion d'un airbag Takata.
Deux autres Réunionnais ont perdu la vie à cause de ces airbags. Le premier drame remonte à 2021, lorsqu’une mère de famille de 39 ans a trouvé la mort dans un accident à La Saline-les-Bains.
Plus récemment, dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste est décédé sur la NRL. Selon le parquet de Saint-Denis, l’explosion de l’airbag Takata est bien en cause. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003, pourtant visée par une procédure de rappel.
Un troisième cas suspect, remontant à 2016, est réexaminé. Et en janvier 2025, une autre femme a été grièvement blessée, dans un choc pourtant peu violent.
En France, le ministère des Transports compte 18 morts et 25 blessés - dont 17 décès et 24 blessés dans les Outre-mer.
Une nouvelle enquête autour d'une mort suspecte a également été ouverte dans ce dossier fin octobre en Nouvelle-Calédonie
- 20.146 véhicules toujours pas vérifiés à La Réunion -
Au 30 novembre 2025 à La Réunion, 20.416 véhicules restent encore à traiter, selon les derniers chiffres de la préfecture, "en y enlevant les véhicules qui auraient pu être détruits ou exportés", a indiqué lors d'une conférence, le directeur de cabinet du préfet, Vincent Bernard-Lafoucrière.
44.165 véhicules ont été contrôlés et on fait l'objet d'un changement s'airbag à La Réunion, dont 16.698 depuis la campagne Stop Drive, ajoutent les services de l'État à Imaz Press.
Une nouvelle campagne d'affichage est prévue dans les prochaines semaines dans les centres de contrôles techniques, les auto-écoles, les concessionnaires et les services de l'État.
- Les automobilistes ne se bousculent pas pour faire changer leurs airbags -
Alors que de multiples automobilistes sont appelés à faire contrôler leur véhicule, certains n'ont pas reçu de courriers, d'autres ne se déplacent pas. Localement, "les efforts se poursuivent pour sensibiliser les automobilistes à la nécessité de faire leur véhicule. Depuis le début de la campagne de rappel, plus de 75.000 courriers ont été envoyés", insiste la préfecture de La Réunion.
Une désolation pour Philippe-Alexandre Rebboah, président du Syndicat d'importation de La Réunion (SICR). Campagne à l'arrière des bus, spot radio et télévisés, articles de presse, messages sur les panneaux du CRGT... "Faire plus ça va être difficile. Il y a énormément de moyens qui ont été mis mais le résultat n'est pas satisfaisant", constate-t-il.
"Lorsqu'un rendez-vous ne peut être offert dans les 15 jours, le concessionnaire a obligation de mettre à disposition un véhicule de prêt ou de proposer une solution de remorquage", indique Vincent Bernard-Lafoucrière, faisant référence à l'arrêté publié le 29 juillet au Journal officiel.
Si votre véhicule a été fabriqué entre 1998 et 2019 : vérifiez si vous êtes concernés via le site dédié, ou contactez votre constructeur. La remise en état du véhicule dure entre une ou deux heures. Elle peut prendre plus de temps selon l'importance de la réparation, indiquent les concessionnaires de l'île.
- Une IA pour détecter l’éligibilité d’un véhicule à la campagne de rappel, effective à La Réunion -
Dans un contexte, où le gouvernement durcit les conditions d'utilisation des voitures concernées, l'outil Lineshift - une IA mise en place spécifiquement par l'entreprise pour cette campagne de rappel Takata - permet de vérifier en temps réel l’éligibilité d’un véhicule, via son VIN, donc à partir de sa plaque d’immatriculation et d'informer le client avec pédagogie sur les risques et démarches à suivre.
"L’agent vocal Lineshift automatise les tâches critiques, filtre les appels, et rassure immédiatement les clients, permettant aux équipes de se concentrer sur les dossiers les plus urgents, Julien Méchin.
Pour appeler l’agent vocal Takata, il suffit d’appeler le 09 78 46 86 26. Ce numéro est disponible 24h/24. Regardez.
- Des contrôles renforcés à partir de janvier 2026 -
Pour durcir les conditions d'utilisation des voitures concernées, le rapport dévoilé par le ministère des transports préconise le "remplacement des airbags obligatoire pour que la voiture valide son contrôle technique". Cette condition empêcherait, de fait, la revente de ces véhicules dangereux sur le marché de l’occasion.
Pour durcir les conditions d'utilisation des voitures concernées, le rapport dévoilé par le ministère des transports préconise le "remplacement des airbags obligatoire pour que la voiture valide son contrôle technique". Cette condition empêcherait, de fait, la revente de ces véhicules dangereux sur le marché de l’occasion.
Le cabinet du Premier ministre a demandé en mai que le dispositif puisse entrer en vigueur au 1er janvier 2026.
Les contrôleurs techniques sont déjà censés informer les propriétaires de véhicules faisant l’objet d’un rappel.
"Une sanction pénale devrait également être prévue en cas de revente d’un véhicule en dépit de la notification d’un rappel pour cause de risque grave ou a fortiori d’une mesure de Stop drive", prévient le rapport.
De plus, dans le futur, l'opérateur du contrôle technique devrait recevoir directement de la part des constructeurs les numéros de VIN (Vehicle Identification Number) associés soit à des rappels, soit à des défauts graves d’airbags ou d‘autres équipements.
Au 1er janvier 2026, les forces de l'ordre pourront également sensibiliser les automobilistes lors des contrôles routiers en donnant un délai de 48 heures maximum au conducteur pour prendre rendez-vous. "C'est aberrant d'en arriver là", dit Philippe-Alexandre Rebboah du SICR.
Lire aussi - Airbags Takata : la préfecture encourage les Réunionnais à faire vérifier leur véhicule
- Plusieurs instructions judiciaires en cours et une mise en examen -
Compte tenu de la gravité des faits et de leur dimension transnationale, la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris est en charge des dossiers complexes et à grande portée.
À La Réunion, Leal Réunion, distributeur automobile, a été mis en examen le 27 mars 2025 pour les blessures d’un conducteur d’un véhicule, liées à l’explosion de son airbag Takata. Une première en France. Lors de son interrogatoire, le responsable a affirmé que sa société avait fait "tout son possible" pour avertir les utilisateurs de BMW et évoqué de nombreuses difficultés pour parvenir à les joindre.
Me Guillaume Martine, l’un des avocats de la société, "entend démontrer que Leal Réunion a mis en œuvre toutes les diligences possibles pour empêcher que ne surviennent des accidents, en tenant compte de la faible connaissance, à l’époque, de la dangerosité des airbags défectueux".
Mobilisée depuis des années sur ce dossier, UFC-Que Choisir a annoncé mardi 22 juillet 2025 avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris pour obtenir réparation des préjudices subis par les automobilistes confrontés depuis 2023 aux rappels d’airbags Takata.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
