Ce dimanche 14 septembre 2025, la fête du sport n'aura pas lieu pour tout le monde. À La Réunion, le président du Comité régional olympique et sportif (Cros) et l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) appellent à boycotter cette première édition annoncée par Emmanuel Macron après les JO 2024. Ils dénoncent la refonte du Pass'Sport et la baisse drastique du budget (Photo : sly/www.imazpress.com)
Le Comité régional olympique et sportif (Cros) de La Réunion a exprimé son mécontentement face à une baisse de près de 20% du budget du sport, la suppression du Pass'Sport pour les 6 à 13 ans, la diminution du nombre de services civiques, ainsi que la quasi-disparition de certains emplois liés au sport.
Lors de cette journée, une motion sera déposée à la préfecture de La Réunion.
- Le Pass'Sport est attaqué -
Au-delà des coupes budgétaires, Johan Guillou dénonce aussi une attaque envers le Pass'Sport.
L’enquête menée par l'association nationale des élus en charge du sport (Andes) "montre que près de 46 % des jeunes bénéficiaires de 6 à 13 ans ne reprendraient pas de licence sans le Pass’Sport. Cela représente une perte sèche de plus de 15 % des effectifs jeunes pour les clubs, comités et ligues de l’île".
La "disparition du dispositif fragiliserait durablement les associations sportives, notamment dans les quartiers prioritaires et les zones rurales. Moins de jeunes inscrits, ce sont des clubs en difficulté, des éducateurs sans emploi, des associations menacées", écrit Olivier Fort de l'Andes.
Cette décision serait "en totale contradiction avec les politiques publiques actuelles : 30 minutes d’activité quotidienne à l’école, 2 heures supplémentaires de sport au collège, mais disparition de l’aide au relais associatif pour les enfants les plus démunis", ajoute-t-il.
Mis en place en 2021, le Pass’Sport a déjà permis à des milliers d’enfants réunionnais de rejoindre un club. Dans un territoire où plus de 36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, ce dispositif a constitué un levier décisif : de 9.900 bénéficiaires en 2021, La Réunion est passé à 19.500 en 2024.
Destiné à aider financièrement les familles à inscrire leur enfant à un sport, depuis la rentrée 2025, ce pass n'est désormais accessible qu'aux enfants âgés de 14 à 17 ans.
Lire aussi : Le monde sportif se mobilise contre le rabotage du Pass’Sport
- Les élus demandent une réflexion interministérielle -
Les élus au sport de l’ANDES à La Réunion plaident pour que la question soit portée au Parlement lors du projet de loi de finances 2026.
La sénatrice Audrey Bélim a déclaré : "en privant les 6-13 ans de cette aide, le gouvernement pénalise directement les familles et notre tissu associatif local. Alors qu’un rapport alerte sur les graves inégalités affectant les jeunes ultramarins dans leur réussite à l’école, nous devrions tout faire pour aider nos jeunes à réussir. La démocratisation de l’activité sportive est une condition de la réussite sociale et éducative".
"L’accès le plus large possible au sport, sur un territoire où près de 4 familles sur 10 vit sous le seuil de pauvreté, est au contraire, une des solutions pour réduire drastiquement les incidences des maladies chroniques tels que le diabète et de surpoids beaucoup plus importantes à La Réunion que dans l’Hexagone", ajoute-t-elle.
"Chaque euro investi dans le sport pourrait générer une économie de 13 euros en dépenses publiques", interpelle le député Perceval Gaillard. Il rappelle : "en 2024, dans le sillage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, l'activité physique a été promue "Grande cause nationale".
- Le sport pour tous en danger -
Ce boycott est un moyen pour les entités du sport de refuser de "cautionner cette contradiction flagrante : célébrer le sport d'un côté, tout en lui enlevant les moyens de vivre de l'autre", écrit le Cros dans un communiqué.
Le président du Cros dénonce une "la baisse des dispositifs de soutien essentiels tels que les contrats aidés (ANS (Agence nationale du sport), PEC, services civiques).
"Comment célébrer le sport quand nos clubs, nos bénévoles, nos éducateurs et nos sportifs manquent déjà cruellement de ressources ?", lance-t-il.
Le soutien budgétaire au sport "ne représente même pas 0,1% (précision ce n'est pas une erreur de frappe, la virgule est bien positionnée) du budget total de l'État", écrit Johan Guillou.
Les projections pour 2026 annoncent une nouvelle réduction de 17,6 % des moyens dédiés au sport, à la jeunesse et à la vie associative. "Nous militons pour obtenir au moins comme la culture 1% de ce budget à l’horizon 2030", lance Olivier Fort.
Par cet appel, le monde sportif français souhaite "un engagement clair et durable de l'État" et réclame un financement à la hauteur des missions confiées au mouvement sportif, une reconnaissance du rôle sociétal unique du sport.
www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

Stop aux subventions sportives.
Après les dirigeants utilisent cela pour un tremplin pour faire ka politique comme celui du Cross. ... basket.
Bonjour,
Je ne comprends pas bien votre commentaire de quel fric public parlez vous, de quelles structures, de quels dirigeants ?
Les associations sportives essaient d'accueillir tous les jeunes au lieu de les laisser divaguer dans les quartiers à faire je ne sais quelles "conneries" comme vous dites.
Les dispositifs dont parle l'article permettaient à certaines familles sans grand moyen de s'acquitter des cotisations qui permettent à ces associations de s'équiper et d'indemniser les encadrants et de les former
Les subventions aux associations permettent de réduire les cotisations demandées aux pratiquants.
Les dirigeants sont tous bénévoles et ne perçoivent pas 1 centime de ces fonds et payent souvent de leur poches quand les moyens manquent.
Je ne sais pas quelles sont vos expériences pour écrire cela mais ouvrez les yeux.
Que proposez vous ?
Trop de fric gaspillé et injecté dans ces structures où les dirigeants et les profs, comme dans le public, se gavent de fric public. Il aurait même fallu supprimer totalement ce dispositif de pure connerie.
Je plussois!!